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120 Millions Supplémentaires pour l’Hébergement d’Urgence : Qui Paie ?

Le Sénat vient de voter +120 millions d’euros pour l’hébergement d’urgence. Problème : selon le rapport officiel de l’IGAS, 59 % de ces places (hors hôtels) sont occupées par des migrants extra-européens. Et quand on ajoute les nuitées hôtelières, le chiffre grimpe encore… Jusqu’où ira-t-on ?

Imaginez : vous rentrez chez vous après une journée de travail, les impôts prélevés sur votre salaire viennent d’être augmentés de 120 millions d’euros supplémentaires… pour financer des chambres d’hôtel et des centres d’hébergement destinés majoritairement à des personnes venues d’un autre continent. C’est exactement ce qu’a voté le Sénat ce 5 décembre 2025.

Un vote presque passé inaperçu qui change tout

En pleine discussion sur le budget 2026, les sénateurs ont adopté un amendement augmentant de près de 120 millions d’euros les crédits dédiés à l’hébergement d’urgence. Officiellement, il s’agit de « mettre en cohérence » les objectifs affichés et les moyens réels, car chaque année le dispositif est sous-doté et oblige l’État à sortir des rallonges en catastrophe.

La sénatrice centriste Amel Gacquerre l’a résumé sans détour : « Ouvrir des places en urgence coûte plus cher que des places programmées. » Traduction : mieux vaut prévenir que guérir… même si, dans les faits, on continue surtout à payer toujours plus cher la même politique.

Le chiffre qui fait mal : 59 % pour les migrants extra-européens

Un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) publié en mai 2025, portant sur l’année 2021, est sans appel : 59 % des personnes hébergées dans le dispositif d’urgence étaient des ressortissants non européens européens. Et attention, ce pourcentage n’inclut même pas les fameuses nuitées hôtelières, pourtant massivement utilisées pour loger les demandeurs d’asile et les déboutés.

Lorsqu’on ajoute ces nuitées hôtelières (plus de 100 000 places certains soirs), la part réelle des migrants extra-européens dans l’hébergement d’urgence dépasse très largement les deux tiers. Autrement dit, sur chaque euro dépensé dans ce budget, plus de 70 centimes profitent directement à des personnes venues hors Union européenne.

« 59 % des hébergements concernaient des migrants non européens. Cela n’inclut pas les nuitées hôtelières… »

Rapport IGAS – Mai 2025

Pourquoi ce chiffre est-il sous-estimé chaque année ?

Plusieurs raisons expliquent cette sous-évaluation récurrente :

  • Explosion du nombre de demandes d’asile (+52 % entre 2019 et 2024 selon l’OFPRA)
  • Saturation complète du dispositif dédié aux demandeurs d’asile (ADA)
  • Obligation légale d’héberger les familles avec enfants, même déboutées
  • Refus croissant des préfectures de procéder à des expulsions effectives
  • Multiplication des recours juridiques bloquant les éloignements

Résultat : des milliers de personnes se retrouvent chaque soir à la rue ou orientées vers le 115, qui n’a d’autre choix que de payer des hôtels à 80-120 € la nuitée, parfois pendant des mois.

Et les Français dans tout ça ?

Pendant ce temps, des milliers de nos compatriotes dorment dans la rue. Selon la Fondation Abbé Pierre, plus de 330 000 personnes étaient sans domicile en 2024, dont une majorité de nationaux ou de résidents de longue date. Le 115 leur répond neuf fois sur dix : « Désolé, plus de place. »

Le contraste est violent : un migrant débouté du Bangladesh avec trois enfants obtiendra quasi automatiquement une chambre d’hôtel payée par le contribuable français, alors qu’une mère célibataire française avec enfants peut se voir refuser l’hébergement « faute de solution ».

Cette situation crée un sentiment d’injustice profond chez nombre de nos concitoyens qui financent, via leurs impôts, un système dont ils se sentent exclus au profit d’arrivants récents.

Combien ça coûte vraiment aux Français ?

Essayons de faire les comptes :

Poste Montant 2025 Estimation 2026 (avec +120 M€)
Budget initial hébergement d’urgence 2,1 milliards € 2,1 milliards €
Rallonges déjà votées 2025 +300 millions €
Nouvelle rallonge Sénat +120 millions €
Total estimé 2026 ~2,5 milliards € ~2,6 milliards €

Soit l’équivalent du budget annuel de la Justice pour les prisons ou presque deux fois le budget de la recherche contre le cancer.

Une politique assumée… mais jusqu’à quand ?

Les partisans de cette augmentation mettent en avant l’« impératif humanitaire ». Personne ne conteste qu’on ne peut laisser des enfants dormir dehors. Mais la question demeure : pourquoi la France est-elle quasiment le seul pays européen à appliquer une politique d’hébergement inconditionnel, y compris pour les déboutés du droit d’asile ?

L’Allemagne, par exemple, a fermé des milliers de places d’hébergement ces dernières années et renvoie systématiquement les déboutés vers leur pays d’origine ou vers le premier pays d’entrée en Europe. Résultat : une baisse mécanique des arrivées.

En France, nous faisons l’exact inverse : plus nous ouvrons de places, plus les arrivées augmentent, créant un appel d’air permanent.

Vers une explosion incontrôlable en 2026 ?

Plusieurs signaux laissent craindre une situation encore plus tendue l’an prochain :

  1. Record historique de demandes d’asile attendu en 2025 (plus de 180 000 prévisions)
  2. Arrivées massives via l’Italie et l’Espagne malgré les accords européens
  3. Multiplication des mineurs non accompagnés (coût moyen 50 000 € par an et par jeune)
  4. Impossibilité croissante de procéder à des expulsions effectives

Autant de facteurs qui risquent de transformer ces 120 millions supplémentaires en simple goutte d’eau dans un océan de dépenses.

Le débat est lancé : jusqu’où les Français accepteront-ils de financer une politique dont ils perçoivent de plus en plus qu’elle les pénalise directement ? La réponse, peut-être, se trouve dans les urnes à venir.

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