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Trump Reçoit le Premier Prix de la Paix FIFA : Victoire ou Polémique ?

Donald Trump vient de recevoir le tout premier « Prix de la Paix de la FIFA » des mains de Gianni Infantino. Un honneur inédit pour un président en exercice… mais déjà très contesté. Entre célébration et scandale, que cache vraiment cette distinction ?

Imaginez la scène : sous les projecteurs d’un immense studio télévisé à Washington, au milieu du tirage au sort du Mondial 2026, le président des États-Unis monte sur scène pour recevoir une médaille. Pas n’importe laquelle. La toute première édition du « Prix de la Paix de la FIFA ». Et oui, Donald Trump est désormais officiellement un « artisan de paix » selon l’instance qui régit le football mondial. L’histoire est tellement improbable qu’elle en devient fascinante.

Un prix créé sur mesure pour un seul homme

Retour en novembre dernier. La FIFA annonce sans tambour ni trompette la création d’un nouveau prix annuel destiné à récompenser « les énormes efforts d’individus qui unissent les gens et apportent l’espoir aux générations futures ». À peine l’annonce faite, tout le monde comprend que le premier lauréat ne fera l’objet d’aucun suspense.

Et effectivement, ce vendredi soir, c’est bien Donald Trump qui a reçu la médaille des mains de Gianni Infantino himself. Une vidéo retraçant ses prétendues actions pour la paix a été diffusée, suivie d’un discours élogieux du président de la FIFA : « C’est ce que nous voulons d’un dirigeant ».

Le milliardaire républicain, tout sourire, a passé la médaille autour de son cou avant de déclarer sobrement : « C’est l’un des grands honneurs de ma vie ». Quelques minutes plus tôt, il avait pourtant affirmé sans détour qu’il méritait cette distinction. Une modestie toute relative, donc.

Huit conflits réglés… vraiment ?

La justification officielle repose sur une liste impressionnante : depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump revendique avoir réglé pas moins de huit conflits à travers le monde. Parmi les faits d’armes mis en avant figurent notamment la médiation d’un cessez-le-feu à Gaza et la consolidation de certains accords de normalisation au Moyen-Orient.

Mais quand on gratte un peu, le tableau devient nettement plus nuancé. De nombreux experts estiment que le rôle réel du président américain a souvent été marginal, voire inexistant dans certains processus. Dans d’autres cas, les accords signés sous sa houlette n’ont pas réellement mis fin aux hostilités, loin de là.

Quant au cessez-le-feu à Gaza, s’il existe sur le papier, sa fragilité reste évidente pour quiconque suit l’actualité de la région. Difficile donc de parler de paix durable.

Une proximité assumée entre Trump et Infantino

Ce qui frappe également, c’est l’extraordinaire proximité entre le président américain et le patron du football mondial. Depuis janvier, Gianni Infantino a été reçu plusieurs fois à la Maison Blanche. Les deux hommes affichent une complicité visible, presque fusionnelle.

Le choix du lieu n’est d’ailleurs pas anodin : c’est à Washington, pas à Zurich, que la FIFA a décidé d’organiser le tirage au sort du Mondial 2026 (co-organisé par les États-Unis, le Canada et le Mexique). Un cadeau politique évident pour l’hôte de la Maison Blanche.

Human Rights Watch crie au scandale

L’ONG Human Rights Watch n’a pas tardé à réagir. Dans un communiqué cinglant publié le soir même, elle dénonce l’opacité totale du processus de sélection. « Aucune transparence », « aucune liste de candidats », « aucun critère clair », « aucun comité de sélection identifiable » : la liste des reproches est longue.

« Demander des explications à la FIFA sur ce prix revient à parler à un mur », a déploré un responsable de l’organisation.