Alors que les métiers du numérique et de l’intelligence artificielle sont en plein essor, seules 30% des femmes envisagent d’y faire carrière contre 49% des hommes selon une récente étude. Un constat alarmant qui risque de creuser encore davantage le fossé des inégalités professionnelles entre les sexes si rien n’est fait pour inverser la tendance.
Un vivier de talents inexploité
Comme le souligne Elyès Jouini, directeur scientifique de la chaire Femmes et Science, « se priver des femmes à l’heure où les besoins sont énormes dans les technologies de l’information et l’intelligence artificielle, c’est se tirer une balle dans le pied ». En effet, alors que ces secteurs peinent à recruter suffisamment de profils qualifiés, un important vivier de talents reste inexploité du côté de la gent féminine.
Adapter les méthodes de recrutement
Face à ce constat, certaines entreprises comme Generali ont décidé de revoir leur approche. Au lieu de rechercher la candidate parfaite correspondant à un profil type, les recruteurs réalisent des entretiens avec des femmes issues de la Tech pour définir le poste en fonction de leurs compétences et aspirations. Une méthode qui a permis d’atteindre 47% de recrutements féminins sur la dernière session.
Si nous cherchons certes des profils qui aient un socle de savoirs techniques, ce qui nous intéresse surtout ce sont des personnalités dotées de soft skills, capables de s’adapter et d’apprendre car les métiers techniques évoluent en permanence.
Sylvie Peretti, DRH de Generali France
Susciter des vocations dès le plus jeune âge
Mais pour attirer plus de femmes, il faut aussi s’attaquer aux racines du problème en suscitant des vocations technologiques dès le plus jeune âge. Des collaboratrices de Generali interviennent ainsi dans les écoles en tant que rôles modèles. Une démarche cruciale quand on sait que ce type d’actions augmente significativement le nombre de filles choisissant des options scientifiques au lycée.
Identifier les freins insidieux
Au-delà, il est urgent de comprendre et déconstruire les mécanismes souvent insidieux qui éloignent les jeunes filles des sciences et technologies :
- Des cadeaux comme des ordinateurs plus souvent offerts aux garçons
- Des professeurs incitant davantage les garçons à creuser des problèmes de maths
- Des méthodes d’évaluation stéréotypées
Autant de biais inconscients qu’il est essentiel d’identifier pour s’en affranchir et ouvrir le champ des possibles aux filles comme aux garçons. Un enjeu sociétal majeur à l’heure où l’IA s’apprête à révolutionner notre quotidien et ne doit pas reproduire les inégalités existantes.
