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Inondations en Asie : Plus de 1600 Morts et une Reconstruction Fragile

846 morts et 547 disparus rien qu’à Sumatra. Les survivants dorment encore dans des écoles, terrifiés à l’idée que la pluie revienne. Et elle revient déjà… Jusqu’où ira cette catastrophe qui n’en finit pas ?

Imaginez revenir chez vous et découvrir que la boue a tout avalé jusqu’au plafond. Plus de meubles, plus de photos, plus rien. C’est la réalité que vivent des centaines de milliers de personnes en ce moment même en Asie du Sud-Est.

Une mousson qui laisse derrière elle un océan de douleur

Le bilan est vertigineux. Plus de 1 600 personnes ont perdu la vie à cause des inondations qui ont balayé quatre pays ces dernières semaines. Rien qu’en Indonésie, on compte déjà 846 morts et 547 disparus, tous à Sumatra. Et pendant que les survivants tentent de nettoyer, le ciel s’assombrit à nouveau.

À Banda Aceh, la pluie est revenue dès le vendredi matin. L’agence météorologique locale a prévenu : des averses très fortes sont attendues aujourd’hui et demain. Pour ceux qui ont tout perdu, ces mots sonnent comme une sentence.

Des témoignages qui serrent le cœur

Rumita Laurasibuea, 42 ans, fonctionnaire, vit désormais dans un lycée transformé en camp de réfugiés. Elle raconte :

« L’état de notre maison était inimaginable… Elle était recouverte de terre jusqu’au plafond. Tout autour, des monceaux de bois. »

Pour elle, se relever prendra « plus d’un an ». Et encore, seulement si la pluie veut bien leur laisser du répit.

Dans le sud-est d’Aceh, Hendra Vramenia, 37 ans, a fui son village de Kampung Dalam. Il tremble pour ceux qui n’ont toujours rien reçu :

« La situation est très critique et déchirante. Dans certaines zones, les gens risquent la famine parce que l’aide n’arrive pas. »

L’aide humanitaire peine à passer

Nanang Subana Dirja, directeur d’une grande ONG indonésienne, confirme le chaos logistique. Routes coupées, électricité absente, réseaux téléphoniques instables. Dans certains hameaux, l’eau n’a même pas encore baissé.

Près de 500 000 personnes vivent toujours dans des abris temporaires à Sumatra. Les canalisations sont détruites, les champs engloutis, les écoles fermées. Chaque goutte de pluie supplémentaire fait remonter la panique.

Une question hante tous les esprits : si la pluie revient en force, où irons-nous ?

Le drame ne s’arrête pas à l’Indonésie

Au Sri Lanka, les eaux commencent seulement à se retirer, mais de nouvelles fortes précipitations ont repris depuis jeudi. À Gampola, au centre du pays, les habitants passent leurs journées à pelleter la boue.

Un bénévole explique qu’il faut dix hommes et une journée entière pour nettoyer une seule maison. Impossible de faire seul. La solidarité s’organise, mais la fatigue est immense.

En Thaïlande, 276 morts ont été recensés. En Malaisie, deux victimes. Au Vietnam, dans la province de Lam Dong, des pluies torrentielles ont provoqué 16 glissements de terrain et au moins deux décès jeudi.

Déforestation et changement climatique : le cocktail explosif

La mousson est un phénomène annuel, mais son intensité cette année glace le sang. Les scientifiques sont formels : une atmosphère plus chaude retient plus d’humidité, donc les pluies sont plus violentes. Les océans plus chauds alimentent des tempêtes plus puissantes.

Mais il n’y a pas que le climat. L’Indonésie perd chaque année des centaines de milliers d’hectares de forêt primaire. En 2024, plus de 240 000 hectares ont disparu. Sans arbres pour retenir la terre, les pentes s’effondrent dès les premières grosses pluies.

Face à l’ampleur du désastre, le gouvernement indonésien a révoqué mercredi les permis de huit entreprises soupçonnées d’exploitation illégale. Des poursuites pénales pourraient suivre si leur responsabilité est prouvée.

Une reconstruction sous haute tension

Chaque survivant répète la même phrase : « Nous sommes toujours inquiets. » La peur de la prochaine averse ronge plus que la boue elle-même.

Les enfants ne vont plus à l’école, les parents ne peuvent pas travailler, la nourriture manque dans les zones isolées. Et pourtant, la vie doit continuer.

Certains commencent déjà à rebâtir avec les moyens du bord. Des planches récupérées, des tôles tordues, beaucoup de courage. Mais tous savent que sans une vraie politique de reforestation et une aide massive, la prochaine mousson pourrait être encore pire.

En attendant, la pluie tombe encore sur Banda Aceh. Et le compte des victimes n’est peut-être pas terminé.

À retenir
• Plus de 1 600 morts dans quatre pays
• 846 morts et 547 disparus à Sumatra uniquement
• 500 000 personnes toujours dans des abris temporaires
• Risque de nouvelles très fortes pluies ce week-end
• Déforestation massive pointée du doigt par le gouvernement lui-même

Cette catastrophe nous rappelle brutalement que le changement climatique et la destruction des forêts ne sont pas des concepts abstraits. Ce sont des vies brisées, des enfants terrorisés par le bruit de la pluie, des familles qui dorment sur des nattes dans des gymnases.

Et pendant que nous lisons ces lignes bien au sec, eux regardent le ciel avec angoisse.

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