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Hayden Adams Explose Contre Citadel : La Guerre DeFi Menacée

Hayden Adams vient de déclarer la guerre ouverte à Citadel Securities. Le fondateur d’Uniswap accuse Ken Griffin de vouloir tuer la peau de la DeFi en demandant à la SEC de traiter les développeurs décentralisés comme des intermédiaires traditionnels. Mais derrière cette lettre apparemment anodine se cache une menace existentielle pour tout l’écosystème…

Imaginez un instant : vous avez passé des années à construire un système financier ouvert, transparent, sans permission, où n’importe qui peut devenir fournisseur de liquidité avec quelques lignes de code. Et puis un jour, l’un des géants de Wall Street décide que ce modèle représente une menace… et demande carrément à l’État de le détruire. C’est exactement ce qui vient de se passer entre Hayden Adams et Citadel Securities.

La bombe larguée par Citadel Securities

Le 4 décembre 2025, Citadel Securities a envoyé une lettre officielle à la SEC. Le contenu ? Une demande claire : traiter les protocoles DeFi exactement comme les places boursières et courtiers traditionnels. Selon eux, le simple fait d’utiliser du code au lieu d’humains en costume ne change rien à la nature de l’activité.

Dans ce document, Citadel va très loin. Ils désignent nommément les opérateurs d’interfaces, les développeurs de smart contracts, les validateurs et même les fournisseurs de liquidité comme potentiellement soumis aux mêmes obligations qu’un broker-dealer classique. Autrement dit : capital minimum, enregistrement, surveillance permanente, best execution… tout l’arsenal réglementaire conçu pour les années 80 appliqué à des protocoles nés en 2020.

« DeFi ne peut pas prétendre offrir un accès équitable aux marchés »

Citadel Securities, lettre à la SEC

Cette phrase a fait bondir Hayden Adams. Le fondateur d’Uniswap y voit une hypocrisie monumentale de la part d’un acteur connu pour ses pratiques parfois très opaques sur les marchés actions américains.

Hayden Adams passe à l’offensive sur X

La réponse ne s’est pas fait attendre. Sur X, Hayden Adams a publié une série de messages incendiaires qui ont rapidement fait le tour de la cryptosphère.

Il rappelle d’abord l’épisode Constitution DAO de 2021 : Ken Griffin avait surenchéri à la dernière seconde lors de la vente aux enchères de l’un des exemplaires originaux de la Constitution américaine, privant la communauté crypto de ce symbole fort. « First Ken Griffin screwed over Constitution DAO. Now he’s coming for DeFi » écrit-il.

Mais surtout, il accuse Citadel d’avoir lobbyé en coulisse depuis des années pour obtenir exactement ce résultat. Une stratégie du cheval de Troie : laisser la DeFi se développer, attendre qu’elle devienne suffisamment importante… puis demander sa mise sous tutelle.

Pourquoi cette lettre tombe maintenant ?

Le timing n’est évidemment pas anodin. Nous assistons actuellement à une explosion de la tokenisation d’actifs réels (Real World Assets ou RWA). Des plateformes comme Ondo Finance, Centrifuge ou BlackRock lui-même avec BUIDL tokenisent obligations, crédits carbone, immobilier… et commencent à envisager sérieusement la tokenisation d’actions.

Or Citadel voit d’un très mauvais œil l’idée que des actions Apple ou Tesla puissent un jour s’échanger 24h/24, 7j/7, avec règlement instantané et sans intermédiaire, sur des protocoles décentralisés. Cela créerait ce qu’ils appellent un « shadow equity market » – un marché parallèle qui échapperait au National Market System américain.

Pour Citadel, laisser se développer ce marché parallèle serait :

  • Fragmenter la liquidité
  • Contourner les obligations de reporting
  • Réduire les barrières à l’entrée pour les nouveaux acteurs
  • Mettre en danger la stabilité financière (selon eux)

La vision diamétralement opposée de la DeFi

Pour Hayden Adams et la majorité de la communauté DeFi, c’est précisément l’objectif. Construire un système financier plus juste, où n’importe qui peut devenir market maker, où les frais sont transparents, où les ordres sont exécutés de façon déterministe par du code auditable par tous.

Dans la finance traditionnelle, une poignée d’acteurs comme Citadel captent une part colossale de la liquidité grâce à des avantages structurels (colocation des serveurs, accords de paiement pour flux d’ordres, etc.). En DeFi, la concurrence est féroce et ouverte : aujourd’hui Uniswap, demain peut-être un protocole créé par un étudiant dans sa chambre.

C’est cette démocratisation que Citadel semble vouloir étouffer dans l’œuf.

Les risques concrets si Citadel obtient gain de cause

Imaginons que la SEC suive les recommandations de Citadel. Les conséquences seraient dramatiques :

  • Les équipes de développement de protocoles devraient s’enregistrer comme broker-dealers (coût : plusieurs millions de dollars)
  • Les validateurs Ethereum ou Solana pourraient être considérés comme des acteurs régulés
  • Les fournisseurs de liquidité sur Uniswap ou Curve devraient respecter des règles de best execution
  • Les interfaces comme MetaMask ou les portefeuilles routing pourraient être fermées
  • Les DAO seraient forcées de se structurer en entités légales traditionnelles

En résumé : la mort dans l’âme de tout ce qui fait la force de la DeFi : la permissionless innovation.

Une bataille idéologique plus qu’économique

Au-delà des aspects techniques, c’est une guerre de valeurs qui se joue. D’un côté la vision cypherpunk : le code est la loi, la transparence remplace la confiance, le pouvoir doit être distribué. De l’autre la vision de Wall Street : les marchés complexes nécessitent des gardiens responsables, la stabilité prime sur l’innovation radicale.

Ce n’est pas un hasard si les figures historiques de la crypto comme Vitalik Buterin, Erik Voorhees ou Balaji Srinivasan ont apporté leur soutien à Hayden Adams dans les heures qui ont suivi. Toute la communauté sent que c’est un moment charnière.

« Si on laisse les incumbents définir les règles du futur, il ressemblera exactement au passé qu’on veut changer. »

Message anonyme largement relayé dans la cryptosphère

Et maintenant ?

La SEC n’a pas encore répondu officiellement. Mais avec l’arrivée probable d’une administration plus favorable à la crypto en janvier 2025, l’équation pourrait changer. Paul Atkins, pressenti pour remplacer Gary Gensler, est connu pour ses positions pro-innovation.

Cependant Citadel ne lâchera pas facilement. Ken Griffin a déjà dépensé des dizaines de millions en lobbying ces dernières années. La bataille ne fait que commencer.

Une chose est sûre : rarement un simple document administratif aura provoqué une telle secousse dans l’écosystème crypto. Hayden Adams a réussi à transformer cette lettre en un cri de rassemblement pour toute la DeFi. Reste à savoir si la révolution décentralisée saura résister à l’assaut des titans de la finance traditionnelle.

À suivre de très près.

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