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Vols de Caméras à Lyon : Tournage de Flashback Saison 2 Paralysé

Quatre caméras hors de prix disparaissent en deux nuits sur le tournage lyonnais de Flashback. La production de TF1 doit tout réorganiser à un mois des fêtes… Mais qui vise vraiment les équipes de Michaël Youn et Constance Gay ? La réponse va vous surprendre.

Imaginez arriver à 5 heures du matin sur un plateau de tournage, café à la main, prêt à enchaîner une journée de 14 heures… et découvrir que les caméras à plusieurs centaines de milliers d’euros ont purement et simplement disparu. C’est exactement ce qui est arrivé, deux fois en un mois, à l’équipe de la saison 2 de Flashback, la série à succès de TF1 portée par Michaël Youn et Constance Gay.

Quand la réalité dépasse la fiction policière

À Lyon, ville habituellement prisée pour ses décors et sa tranquillité relative, la production a été victime de deux cambriolages nocturnes aussi rapides que professionnels. Des camions garés dans un parking sécurisé ont été visités à la disqueuse. Résultat : quatre caméras haut de gamme volatilisées, des journées de tournage annulées et un plan de travail entièrement à repenser à quelques semaines de Noël.

Ce n’est pas la première fois que le cinéma français subit des vols de matériel, mais la répétition à un mois d’intervalle sur le même lieu interpelle. L’équipe parle d’un véritable choc.

Deux nuits, deux raids, zéro caméra

Le premier coup a eu lieu dans la nuit du 30 octobre au 1er novembre. Les techniciens découvrent le matin que les portes arrière des camions ont été découpées proprement. Plus aucune caméra. Le deuxième cambriolage, presque identique, survient exactement un mois plus tard. Même mode opératoire, même parking, même stupeur.

« On est arrivés, on a vu les portes ouvertes, les cadenas sectionnés… Plus rien. On a dû annuler la journée. Deux fois. C’était très dur pour tout le monde », confie un membre de l’équipe sous couvert d’anonymat.

« Le matin, deux fois de suite, il n’y avait plus de caméras et nous n’avons pas pu tourner. »

Quatre caméras disparues en tout. Des modèles professionnels, souvent des Arri Alexa Mini ou équivalents, dont la valeur unitaire dépasse facilement les 80 000 € avec les optiques. Un préjudice qui se chiffre en centaines de milliers d’euros.

Un coût financier colossal et des assurances dépassées

La production, Itinéraire Productions (groupe UGC), a dû réagir dans l’urgence : louer de nouveaux boîtiers, réorganiser les plannings, décaler des scènes. Un surcoût immédiat que les assurances ne couvrent qu’en partie.

Dans le milieu, on sait que les contrats d’assurance pour le matériel cinéma sont déjà très élevés. Mais quand les vols se répètent sur le même lieu, les compagnies durcissent les conditions ou augmentent les franchises. Résultat : une partie des pertes reste à la charge de la production.

Et ce n’est pas seulement une question d’argent. C’est tout le rythme du tournage qui s’effondre : acteurs bloqués, techniciens au chômage technique, décors réservés pour rien.

Lyon, ville calme ? Plus vraiment pour les tournages

Longtemps épargnée par ce type de délinquance spécialisée, la capitale des Gaules attire pourtant de plus en plus de productions grâce à ses décors variés et ses aides régionales généreuses. Mais ces deux affaires en un mois font grincer des dents.

D’autres équipes ont déjà signalé des vols de matériel léger (lumières, pieds, accessoires) ces dernières années, mais jamais à cette échelle et jamais avec une telle répétition. Certains parlent désormais d’un « risque Lyon » qui pourrait faire réfléchir les assureurs et, par ricochet, les producteurs.

Le saviez-vous ? En 2023, la région Auvergne-Rhône-Alpes a accueilli plus de 350 jours de tournage de séries et longs-métrages. Un record. Mais ces incidents pourraient freiner l’élan.

Comment de tels vols sont-ils possibles ?

Les malfaiteurs semblent parfaitement renseignés. Ils agissent la nuit, rapidement, avec le bon matériel (disqueuse thermique probablement) et repartent avec uniquement les éléments les plus précieux et les plus faciles à revendre sur le marché gris international.

Le matériel cinéma professionnel possède des numéros de série traçables, mais une fois sorti du territoire européen, il devient presque impossible à retrouver. Certains boîtiers se retrouvent ainsi en Europe de l’Est ou au Moyen-Orient, reconditionnés et revendus à prix d’or.

Les équipes de tournage, souvent épuisées par des journées à rallonge, ne peuvent pas assurer une surveillance 24h/24. Les parkings privés, même fermés, ne résistent pas à des professionnels déterminés.

Les solutions envisagées par les producteurs

Désormais, plusieurs mesures sont à l’étude :

  • Gardiennage humain la nuit (coût : 400 à 600 € par nuit)
  • Caméras de surveillance avec alerte en temps réel
  • Conteneurs blindés pour stocker le matériel
  • Délocalisation du stationnement vers des zones plus sécurisées (mais souvent plus éloignées des lieux de tournage)
  • Traceurs GPS discrets dans les boîtiers (solution déjà adoptée par certaines grosses productions américaines)

Mais toutes ces options ont un prix. Et dans un contexte où les budgets des séries françaises sont déjà serrés, chaque euro compte.

Et la série dans tout ça ?

Malgré ces galères, le tournage se poursuit. Cette saison 2 promet une intrigue encore plus ambitieuse : Elsa Letellier (Constance Gay) va remonter jusqu’en 1996 pour enquêter sur le meurtre de sa propre mère. Un voyage dans le temps sous tension, entre années 90 et polar sombre.

Michaël Youn, toujours aussi déjanté dans le rôle de l’agent décalé, devra composer avec ces imprévus. L’équipe reste soudée et déterminée à livrer les six nouveaux épisodes avant l’été 2026.

Ironie du sort : une série qui parle de remonter le temps pour empêcher des crimes… se retrouve victime de la criminalité bien réelle d’aujourd’hui.

« On tourne une comédie policière et on vit un vrai polar. C’est presque un scénario en soi », plaisante à moitié un technicien.

Le mot de la fin ? Le tournage lyonnais de Flashback saison 2 continuera jusqu’à Noël, coûte que coûte. Mais ces deux nuits noires resteront dans les mémoires comme un avertissement : même dans le monde du cinéma, plus rien n’est à l’abri.

Et pendant que les caméras (remplacées à prix d’or) tournent à nouveau, une question demeure : qui a bien pu organiser ces raids aussi précis ? L’enquête de police, elle, est toujours en cours…

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