Il y a des villes qui vous enveloppent dès le premier regard. Bruges en fait partie. Ses canaux endormis, ses façades en pain d’épice, ses cygnes qui glissent comme des fantômes blancs… On dit souvent que c’est la ville la plus romantique de Belgique. Et pourtant, choisir où dormir à Bruges peut vite transformer un week-end de rêve en véritable casse-tête tant l’offre est dense et les quartiers différents. Alors laissez-moi vous guider, pas à pas, dans les ruelles que j’aime le plus.
Les meilleurs quartiers où dormir à Bruges selon vos envies
Bruges reste une petite ville, mais chaque quartier possède une âme bien distincte. Le centre historique concentre l’effervescence touristique, tandis que quelques rues plus loin, le silence est presque religieux. Voici mon classement personnel, testé et approuvé après plus de dix séjours sur place.
Le centre historique : l’incontournable pour une première fois
Si c’est votre premier voyage à Bruges, dormir dans l’ovale historique est presque une évidence. Tout est accessible à pied : le Markt, le Beffroi, la Basilique du Saint-Sang, les chocolatiers légendaires… Le soir, quand les cars de touristes repartent, la ville se vide et devient incroyablement intime.
Mais attention : les prix grimpent vite, surtout autour de la Grand-Place. Pourtant, il existe encore des pépites. J’ai déniché par exemple un petit hôtel familial dans une ruelle derrière le Beffroi où l’on entend les cloches à 7h du matin – un réveil magique qui vaut largement n’importe quel réveil numérique.
Mon coup de cœur dans ce secteur ? Un établissement installé dans une maison du XVIIe siècle avec seulement huit chambres. Les poutres apparentes, le parquet qui grince juste ce qu’il faut, et surtout une vue imprenable sur les toits depuis la suite sous les combles. Réservez tôt : il est complet six mois à l’avance en haute saison.
Minnewater & le Béguinage : le quartier le plus romantique
À mes yeux, c’est LE quartier parfait pour un week-end en amoureux. Le Lac d’Amour au lever du soleil, les cygnes, le Béguinage avec ses maisonnettes blanches… On se croirait dans un conte de fées. Et pourtant, il est à peine à dix minutes à pied du centre.
Ici, les hôtels jouent la carte du boutique-hôtel intimiste. Terrasses fleuries, jardins secrets, petit-déjeuner servi dans des vérandas donnant sur l’eau… J’y ai passé une nuit dans un quatre étoiles où le propriétaire, un ancien chef, prépare encore lui-même les œufs brouillés le matin. Le genre d’adresse qu’on garde jalousement pour soi.
Le détail qui fait tout : certains établissements proposent encore des clefs en métal (pas de carte magnétique). Le bruit du trousseau quand on rentre le soir dans les rues désertes… indescriptible.
Le quartier Magdalena : calme absolu et parcs sublimes
Un peu plus à l’est, le quartier Magdalena offre un silence rare en plein centre. Les rues sont larges, les maisons bourgeoises, et deux immenses parcs bordent le quartier. Idéal pour les familles ou ceux qui veulent se réveiller sans le bruit des calèches.
On y trouve surtout des maisons d’hôtes tenues par des Brugeois pure souche. J’ai dormi dans une demeure 1830 où la propriétaire, ancienne professeur d’histoire de l’art, vous raconte la grande époque du commerce de la laine en servant le thé dans du porcelaine de Delft. Le soir, elle laisse même une carafe de genièvre maison sur le buffet – attention, ça tape !
Sint-Gillis & Ezelstraat : l’authenticité brugeoise
Juste au nord du centre, ces deux quartiers collés l’un à l’autre sont mes chouchous pour un séjour plus long. Moins touristiques, plus vécus par les locaux. On y croise encore des grand-mères qui font leurs courses à vélo et des étudiants qui refont le monde dans les petits cafés bruns.
Ezelstraat en particulier cache des trésors : une micro-brasserie qui ne sert que trois bières (mais quelles bières !), un disquaire vinyles où j’ai trouvé un pressage belge introuvable de Jacques Brel, et surtout des hôtels dans d’anciennes demeures de marchands avec façades à pignons.
C’est ici que j’ai découvert mon adresse la plus insolite : une suite avec piscine extérieure chauffée dans une maison à colombages. Oui, vous avez bien lu. En plein novembre, j’ai nagé sous les étoiles pendant que les cheminées fumaient autour. Expérience hors du temps.
Sint-Anna : le quartier des canaux et des moulins
Encore plus au nord-est, Sint-Anna est le quartier des quatre moulins encore visibles sur les remparts. C’est ici que Bruges ressemble le plus à la Hollande. Les maisons basses, les canaux larges, les ponts en dos d’âne… On se croirait à Amsterdam mais en plus calme.
Les hôtels y sont souvent installés dans d’anciennes maisons d’éclusiers. J’ai adoré celui qui propose des chambres avec vue directe sur le canal et des vélos électriques gratuits. Parfait pour rejoindre le centre en longeant les remparts au crépuscule – probablement le plus beau trajet de la ville.
Près de la gare : quand praticité rime avec bonnes surprises
Je sais, on associe rarement gare et charme. Pourtant le quartier de la gare de Bruges réserve de belles surprises. D’abord parce qu’il est à quinze minutes à pied du centre (et cinq en bus). Ensuite parce que les prix y sont 30 à 40% moins chers qu’en centre-ville.
Mais surtout, c’est ici que se cachent certains des hôtels les plus modernes de la ville. J’ai testé un quatre étoiles design avec rooftop donnant sur toute la vieille ville illuminée. Le soir, cocktail à la main, on voit les lumières du Beffroi scintiller au loin. Magique et bien moins cher qu’on ne l’imagine.
| Quartier | Ambiance | Prix moyen (double) | Mon note perso |
|---|---|---|---|
| Centre historique | Effervescent & pratique | 180-350€ | 8,5/10 |
| Minnewater/Béguinage | Romantique absolu | 160-280€ | 9,8/10 |
| Ezelstraat/Sint-Gillis | Authentique & vivant | 120-220€ | 9,5/10 |
| Gare & environs | Pratique & bon rapport qualité-prix | 90-180€ | 8/10 |
Alors, quel quartier vous fait le plus rêver ? Celui où l’on entend les cloches au petit matin ? Celui où les cygnes passent sous votre fenêtre ? Ou celui où l’on vit encore comme un vrai Brugeois ?
Bruges n’est pas seulement une carte postale. C’est une ville qui se savoure lentement, quartier par quartier, ruelle par ruelle. Et le secret pour un séjour parfait, c’est de choisir le bon cocon pour poser ses valises. Le mien change à chaque fois selon mon humeur. Et le vôtre ?









