Imaginez-vous perdu dans l’immensité enneigée du Kazakhstan, à -25 °C, sans pouvoir demander votre chemin autrement qu’en mimant. Et soudain, une candidate sort un russe fluide comme si elle commandait un café à Moscou. C’est exactement ce qui est arrivé lors de la saison 21 de Pékin Express, et les réseaux sociaux se sont enflammés plus vite que les larmes ne gèlent sur les joues des candidats.
Quand le froid n’est plus le seul ennemi
Cette année, les équipes ont décidé de pousser l’expérience à son paroxysme. Exit les frontières multiples et les paysages tropicaux : place à un seul pays, le Kazakhstan, et à des températures qui transforment la moindre goutte en stalactite. L’objectif ? Montrer les candidats dans leurs retranchements les plus bruts.
Le directeur adjoint des programmes de M6 l’a expliqué sans détour : il s’agissait d’un virage vers plus d’authenticité. Moins de sourires forcés, plus de larmes gelées, plus de moments où l’on voit réellement les candidats craquer ou se sublimer. Pari réussi… peut-être un peu trop.
Marianne, la bombe linguistique qui a tout fait exploser
Parmi les binômes, une jeune femme a créé l’événement sans même le chercher. Marianne, dont le père est d’origine russe, a révélé dès les premiers jours qu’elle parlait la langue de Tolstoï. Pas juste quelques mots pour commander des blinis : un russe honorable, utile, efficace.
Dans un jeu où l’on doit négocier le stop, trouver un hébergement, comprendre les indications des locaux, maîtriser la langue locale équivaut à disposer d’un super-pouvoir. Et ce super-pouvoir, personne ne l’avait vu venir.
« Dans ma famille, on est russe du côté de mon père donc j’ai un peu des bases. Je compte bien tirer parti de tout ça »
Marianne, dès les premiers épisodes
Sur Twitter, Instagram et TikTok, les commentaires ont fusé : avantage injuste, tricherie, favoritisme… Certains ont même ressorti les vieilles saisons où des candidats polyglottes avaient déjà fait parler la poudre.
Stéphane Rotenberg balance en direct sur France 5
Invité sur le plateau de C à vous, l’animateur emblématique n’a pas cherché à esquiver. Il a raconté le tournage comme rarement on l’entend : les larmes qui gèlent, les pommettes qui brûlent, les oreilles qui deviennent des glaçons. Et puis, la révélation.
Quand on lui a demandé si la production savait que Marianne parlait russe, la réponse a été limpide.
« Elle ne nous l’avait pas dit au casting. Là, au Kazakhstan, trouver une candidate qui parle russe, on s’est fait avoir ! On n’avait pas posé la question, c’est vrai. »
Stéphane Rotenberg
Il a même ajouté avec son franc-parler habituel que le jeu repose en partie sur le fait que les candidats soient désorientés linguistiquement. En général, les Français se débrouillent en anglais ou en espagnol. Mais le russe au Kazakhstan ? C’est comme emmener un interprète dans la poche.
Le casting : une faille dans le système ?
Cette histoire pose une question plus large : jusqu’où faut-il fouiller la vie des candidats ? Doit-on leur faire passer un test de langues avant chaque destination ? La production a reconnu qu’elle pose rarement la question précise « parlez-vous la langue du pays où nous allons ? » parce que, statistiquement, le risque est faible.
Stéphane Rotenberg l’a dit lui-même : « Le risque qu’un candidat parle la langue locale est généralement assez faible, surtout quand ce n’est pas marqué dans son nom. » Une phrase qui a fait sourire… et grincer des dents.
Mais au fond, peut-on reprocher à Marianne d’avoir des origines russes ? Peut-on lui reprocher d’avoir appris la langue de son père ? Évidemment non. Le vrai débat est ailleurs : la transparence dès le casting.
Le froid : l’autre star invisible de la saison
Pendant que la polémique linguistique enflammait les réseaux, un autre adversaire bien plus redoutable sévissait : le froid. Les équipes techniques ont vécu l’enfer. Les caméras gelaient, les batteries rendaient l’âme en quelques minutes, les opérateurs pleuraient littéralement des glaçons.
Stéphane Rotenberg a confié qu’il avait longtemps dit non à cette idée. « Pendant des années, on leur a dit non. Si on veut voir les candidats rire, sourire, pleurer, il ne faut pas qu’ils soient emmitouflés. » Et pourtant, ils ont tenté le coup. Résultat : des images magnifiques, mais un tournage à la limite du supportable.
Températures relevées pendant le tournage :
– Jours les plus « doux » : -18 °C
– Nuits les plus rudes : -32 °C avec ressentis à -45 °C
– Record personnel de Stéphane Rotenberg : une pommette gelée en direct
La production a même dû prendre des décisions radicales : fournir parfois des vêtements plus chauds que prévu, écourter certaines épreuves, surveiller les candidats comme jamais. Parce que Pékin Express reste un jeu, pas une expédition polaire sans filet.
Les autres binômes dans tout ça
Pendant que Marianne négociait tranquillement son hébergement en russe, les autres galéraient. Les nounous Hélène et Catherine, le frère et la sœur Sonide et Raphaël, les fiancés belges Claire et Eric… tous ont raconté après coup à quel point la barrière de la langue était écrasante dans ce pays.
Certains ont avoué avoir été jaloux, d’autres ont ri de la situation, beaucoup ont reconnu que ça changeait la stratégie de course. Parce que quand une équipe trouve un stop en dix minutes pendant que les autres tournent en rond pendant deux heures, ça crée des écarts difficiles à rattraper.
Une polémique qui cache une réussite
Paradoxalement, cette mini-tempête médiatique prouve que la saison fonctionne. On parle de Pékin Express comme jamais. Les audiences grimpent, les débats s’enflamment, les candidats deviennent des personnages que l’on adore détester ou défendre.
Et si, finalement, Marianne avait offert à cette édition ce qu’elle cherchait précisément : de l’authenticité brute, des surprises réelles, des moments où plus rien n’est sous contrôle. Même pas la production.
Parce qu’au fond, c’est ça Pékin Express : un jeu où tout peut arriver. Même une candidate qui parle la langue locale sans que personne ne s’en doute. Même un animateur qui avoue en direct qu’on s’est « fait avoir ».
Et vous, vous auriez déclaré votre niveau de russe au casting ? Ou gardé cet atout dans votre manche jusqu’au dernier moment ? La saison est loin d’être terminée, et le Kazakhstan réserve encore bien des glaçons…









