Ils étaient donnés pour morts. Enterrés sous les décombres du départ de Tom Brady, moqués après deux saisons à quatre victoires seulement. Et pourtant, en ce début décembre 2025, les New England Patriots trônent en tête de la NFL avec un bilan de 11 victoires pour 2 défaites et une série en cours de dix succès consécutifs. Le genre de renaissance que même les plus optimistes n’osaient imaginer il y a encore un an.
Le phénix de Foxborough renaît de ses cendres
Le dernier match contre les New York Giants (33-15) n’était qu’une formalité. Menés 30-7 à la mi-temps, les Patriots ont déroulé avec une sérénité presque insultante. Mais derrière cette victoire tranquille se cache une reconstruction rondement menée, presque chirurgicale, qui a transformé une franchise moribonde en machine de guerre.
Mike Vrabel, l’homme qui connaît la maison
L’arrivée de Mike Vrabel à l’intersaison a changé la donne. L’ancien linebacker star des Patriots (2001-2008), triple champion avec Brady, est revenu avec un plan clair : retrouver l’ADN gagnant de la dynastie. Connu pour sa culture de la gagne et son exigence, Vrabel a immédiatement imposé une discipline de fer et une identité forte.
Son discours est simple : « On ne reconstruit pas, on recharge ». Et ça marche. Les joueurs parlent d’un vestiaire totalement métamorphosé, où l’exigence est redevenue la norme.
Drake Maye, la perle qui fait oublier l’après-Brady
À seulement 23 ans, Drake Maye est déjà le leader incontesté de l’attaque. Arrivé l’an dernier, élu au Pro Bowl dès sa saison rookie, il explose littéralement cette année avec plus de 3 400 yards à la passe et une précision chirurgicale.
Son bras canon, sa lecture du jeu et surtout sa capacité à rester calme dans le chaos rappellent… oui, osons le dire, un certain Tom Brady dans ses grandes années. Les comparaisons, autrefois taboues à Foxborough, sont désormais assumées.
« Il a cette aura. Quand il parle dans le huddle, tout le monde écoute. C’est rare à cet âge. »
Stefon Diggs, receveur star des Patriots
Une attaque enfin équilibrée
Pour protéger leur jeune quarterback, les Patriots ont intelligemment construit autour de lui :
- TreVeyon Henderson, coureur explosif drafté cette année (plus de 600 yards déjà)
- Stefon Diggs, star récupérée des Bills, qui apporte expérience et leadership
- Mack Hollins, le vétéran polyvalent champion avec les Eagles
- Hunter Henry, toujours solide comme tight end bloqueur/receveur
Résultat ? Une attaque qui peut tout faire : courir quand il le faut, lancer profond quand l’occasion se présente, et surtout protéger Maye (seulement 18 sacks encaissés cette saison, dans la moyenne basse de la ligue).
La défense, pilier du renouveau
Si l’attaque fait parler, c’est bien la défense qui impressionne le plus. Classée 5e en points encaissés, elle est devenue un mur quasiment infranchissable.
Les recrues ont tout changé :
- Harold Landry et K’Lavon Chaisson, duo infernal avec 6,5 sacks chacun
- Robert Spillane, plaqueur acharné qui mène l’équipe dans cette catégorie
- Marcus Jones, déjà All-Pro dès sa saison rookie, toujours aussi explosif
- Jaylinn Hawkins, renfort précieux dans le secondary
Le schéma défensif de Vrabel, inspiré de Bill Belichick mais modernisé, étouffe les attaques adverses. Les quarterbacks rivaux passent leurs dimanches à courir pour leur vie.
Un calendrier qui a aidé… mais pas tant que ça
On pourrait dire que les Patriots ont bénéficié d’un calendrier clément. C’est vrai en partie. Mais battre dix fois de suite, même des équipes faibles, demande du caractère. Et les victoires références sont bien là : contre des prétendants sérieux, contre des rivaux historiques.
À cinq journées de la fin, la première place de l’AFC est quasi-assurée. Et avec elle, l’avantage du terrain jusqu’au Super Bowl.
Et maintenant ? Objectif Super Bowl
Le 8 février 2026, le Super Bowl aura lieu à Santa Clara. Les bookmakers placent déjà New England parmi les grands favoris, aux côtés de franchises comme Philadelphia ou Detroit.
La question n’est plus de savoir si les Patriots seront en playoffs. Elle est de savoir jusqu’où cette équipe peut aller. Car avec un quarterback de 23 ans en feu, un coach qui connaît tous les secrets de la maison et une défense élite, tous les ingrédients d’une nouvelle dynastie sont réunis.
Après cinq ans de traversée du désert, Foxborough retrouve des couleurs. Et la NFL, qui pensait avoir tourné la page Brady-Belichick, doit déjà se préparer à un nouveau chapitre dominé par le rouge, le bleu et l’argent.
Parce que oui, les Patriots sont bel et bien de retour. Et cette fois, ils semblent partis pour durer.
