ActualitésSociété

Panique au Marché de Creil : Un Homme Armé Neutralisé au Taser

Dimanche midi, en pleine foule du marché de Montataire-Creil, un homme brandit une arme longue. Les policiers le mettent en joue, il refuse de lâcher… Un agent le neutralise au taser. L’arme était factice, mais l’homme portait une lame et son état a empêché toute garde à vue. Que s’est-il vraiment passé ?

Imaginez-vous tranquillement en train de faire vos courses un dimanche midi, entre les étals colorés du marché, quand soudain des cris retentissent et plusieurs policiers braquent leurs armes sur un homme au milieu de la foule. C’est exactement ce qui s’est produit le 30 novembre dernier à la frontière entre Montataire et Creil, dans l’Oise. Une scène digne d’un film d’action, filmée par des témoins et devenue virale en quelques heures.

Une interpellation spectaculaire en plein marché

Il est un peu plus de 13 heures, rue Jean-Jaurès. Les habitués du marché de Montataire profitent du beau temps de fin novembre pour remplir leurs paniers. Brusquement, l’ambiance bascule. Un équipage de la police nationale, déjà en patrouille dans le secteur, reçoit une alerte : un individu circule avec ce qui ressemble à une arme longue.

Sur les vidéos amateurs qui circulent depuis sur les réseaux, on distingue clairement l’homme tenant l’objet vers le sol. Les policiers, armes de service pointées, lui intiment l’ordre de lâcher immédiatement. Il n’obtempère pas. La tension est palpable. Les badauds s’écartent, certains filment, d’autres se figent.

Puis, en quelques secondes, un troisième fonctionnaire contourne le suspect par l’arrière et fait usage de son pistolet à impulsion électrique. L’homme s’effondre. Les menottes claquent. La foule, encore sous le choc, commence à réaliser ce qui vient de se jouer sous ses yeux.

Une arme factice, mais une menace bien réelle

Très vite, la police nationale de l’Oise communique pour calmer les esprits : l’arme longue était en réalité factice. Un soulagement immense pour les centaines de personnes présentes. Cependant, l’individu portait également une arme blanche sur lui, ce qui justifiait pleinement la gravité de l’intervention.

Le procureur de la République de Senlis, Loïc Abrial, précise que l’état de santé du suspect n’était pas compatible avec une mesure de garde à vue classique. Direction l’hôpital donc, sous surveillance, pour une expertise psychiatrique approfondie. Un dénouement qui soulève autant de questions qu’il apporte de réponses.

« L’arme exhibée était factice, mais le danger était bien réel pour la population et pour les forces de l’ordre »

Communiqué Police Nationale Oise

Le taser : outil controversé mais parfois salvateur

Cette intervention relance le débat sur l’usage du pistolet à impulsion électrique. Critiqué par certains pour ses effets secondaires possibles, il reste pour les forces de l’ordre un moyen de neutraliser une menace sans recourir à l’arme létale. Ici, face à un individu armé (même facticement) et refusant d’obtempérer au milieu d’une foule dense, le choix apparaît difficilement contestable.

En quelques secondes, le taser a permis d’éviter :

  • Un bain de sang potentiel si tirs à balles réelles il y avait eu
  • Une prise d’otage ou une panique générale
  • Des blessures graves chez les policiers qui auraient tenté une approche sans cette arme intermédiaire

Le suspect, projeté au sol par la décharge, n’a présenté aucune blessure grave. Un dénouement « heureux » dans un contexte qui aurait pu virer au drame.

Creil-Montataire : un secteur sous tension sécuritaire

Cette affaire ne sort pas de nulle part. Le secteur Creil-Montataire-Nogent concentre depuis des années une part importante des faits divers de l’Oise. Rodéos urbains, trafics, incivilités graves émaillent régulièrement l’actualité locale.

Pour mémoire, on se souvient encore :

  • Des tirs de mortiers contre le personnel du lycée André Malraux en 2021
  • L’agent de surveillance qui s’était présenté armé d’une hache au commissariat en 2018
  • Les multiples rodéos sauvages ayant parfois des conséquences dramatiques

Chaque nouvel incident ravive le sentiment d’insécurité chez les habitants, même si les statistiques globales de délinquance sont en baisse selon la préfecture.

Trouble psychiatrique ou provocation délibérée ?

L’hospitalisation immédiate et l’impossibilité de garde à vue laissent peu de place au doute : l’homme souffrait très probablement d’un épisode aigu. Les troubles psychiatriques avec décompensation en milieu public ne sont malheureusement pas rares.

Mais la présence d’une arme blanche en complément de l’arme factice interroge. Simple protection dans son délire ? Ou volonté plus ou moins consciente de créer l’incident ? L’enquête et l’expertise psychiatrique apporteront peut-être des éléments de réponse.

Ce qui est certain, c’est que les policiers ont été confrontés à une situation où chaque seconde comptait et où l’erreur d’appréciation pouvait coûter très cher.

Les réactions : entre soulagement et colère

Sur les réseaux sociaux, les commentaires fusent. Beaucoup saluent le sang-froid et le professionnalisme des forces de l’ordre. D’autres s’indignent qu’une personne manifestement malade ait pu se retrouver armée en pleine rue.

« Merci à la police d’avoir protégé le marché » peut-on lire en masse. Mais aussi : « Comment en est-on arrivé là ? Où est la prise en charge psychiatrique ? »

Des questions légitimes qui dépassent le simple fait divers et touchent au cœur du malaise français sur la gestion de la santé mentale et de la sécurité publique.

Ce que cela nous dit de notre société

Derrière l’image choc de l’interpellation, c’est tout un système qui est mis en lumière. La réduction drastique des lits d’hospitalisation psychiatrique depuis vingt ans. La difficulté croissante des forces de l’ordre à gérer des individus en crise aiguë. La peur grandissante des Français dans certains quartiers.

Un marché dominical, lieu de convivialité par excellence, qui se transforme en quelques secondes en théâtre d’une intervention digne des unités d’élite. Le contraste est violent. Il dit beaucoup de l’état de tension permanent dans certaines zones urbaines.

Et pourtant, le lendemain, le marché a rouvert. Les étals étaient là. Les habitués sont revenus. La vie a repris, comme toujours. Mais avec, peut-être, un regard différent sur ce qui nous entoure.

Car si l’arme était factice, la peur, elle, était bien réelle. Et elle continue de hanter ceux qui étaient présents ce dimanche 30 novembre 2025, rue Jean-Jaurès, à la frontière entre Montataire et Creil.

Une histoire qui, finalement, résume à elle seule les défis complexes auxquels notre société est confrontée : sécurité, santé mentale, vivre-ensemble. Des défis qui ne se résoudront pas avec un simple coup de taser, aussi justifié soit-il.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.