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Attaques Russes en Ukraine : Record Alarmant en Novembre

Novembre a été le mois le plus intense depuis le début de l’année : plus de 5 660 missiles et drones russes lancés sur l’Ukraine, principalement la nuit. Le réseau électrique est à genoux, des millions de personnes dans le noir… Et pourtant, Kiev riposte. Jusqu’où ira cette escalade avant l’hiver ?

Imaginez-vous réveillé à 3 heures du matin par le hurlement des sirènes, le grondement sourd des moteurs dans le ciel noir et, quelques secondes plus tard, l’explosion qui fait trembler les vitres. En novembre, ce cauchemar est devenu le quotidien de millions d’Ukrainiens.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes et ils sont effrayants.

Une escalade nocturne sans précédent

Le mois de novembre a marqué un tournant dans l’intensité des bombardements russes. Plus de 5 660 missiles et drones à longue portée ont été lancés sur le territoire ukrainien, soit une augmentation de 2 % par rapport à octobre. Derrière ce pourcentage apparemment modeste se cache une réalité brutale : la Russie a choisi de concentrer ses efforts la nuit, quand la population dort et que la vigilance est moindre.

Cette stratégie n’est pas nouvelle, mais elle atteint aujourd’hui un niveau jamais vu depuis le début des publications quotidiennes de l’armée de l’air ukrainienne en 2023.

Des drones en masse, des missiles toujours mortels

Sur les 5 660 projectiles recensés, on compte exactement 5 445 drones de type Shahed et apparentés, ainsi que 215 missiles de différents types (croisière, balistiques, hypersoniques). Si le nombre de missiles a légèrement baissé (-2 % par rapport à octobre), celui des drones a explosé (+3 %). Cette évolution traduit un changement tactique clair : Moscou privilégie désormais la quantité à la qualité individuelle.

Un drone coûte quelques dizaines de milliers de dollars là où un missile de croisière Kalibr dépasse le million. En inondant le ciel ukrainien de drones bon marché, la Russie cherche à saturer les défenses antiaériennes et à forcer Kiev à épuiser ses précieux stocks de missiles intercepteurs.

« Il s’agit d’une pression sérieuse, non seulement psychologique mais aussi physique, exercée sur notre population, dans le seul but de briser les Ukrainiens »

Volodymyr Zelensky, président ukrainien

Le réseau énergétique, cible prioritaire pour le quatrième hiver

Depuis l’automne 2022, la Russie s’acharne sur les infrastructures énergétiques ukrainiennes. Centrales thermiques, barrages hydroélectriques, postes de transformation : rien n’est épargné. L’objectif est limpide : plonger le pays dans le froid et l’obscurité dès les premiers gels.

En novembre, des dizaines de milliers de personnes se sont retrouvées sans électricité, parfois pendant des jours entiers. À Kiev comme à Kharkiv, Odessa ou Lviv, les coupures tournantes sont devenues la norme. Les écoles ferment, les hôpitaux fonctionnent sur générateurs, les ascenseurs s’arrêtent entre les étages.

Cette année, l’hiver s’annonce particulièrement rude. Les réserves de charbon sont au plus bas, les capacités de production électrique ont chuté de près de 60 % par rapport à l’avant-guerre. Chaque frappe supplémentaire réduit un peu plus la marge de manœuvre des autorités.

Kiev riposte et touche la rente pétrolière russe

Face à cette guerre d’usure, l’Ukraine ne reste pas les bras croisés. Ses drones à longue portée frappent régulièrement des dépôts de carburant et des raffineries en territoire russe. L’idée est simple : priver le Kremlin d’une partie des revenus pétroliers qui financent l’effort de guerre.

Ces derniers mois, plusieurs incendies spectaculaires ont illuminé la nuit russe, de la région de Moscou jusqu’aux confins de la Sibérie. Chaque attaque coûte cher à l’économie russe et rappelle que la guerre a aussi un prix pour l’agresseur.

Et pendant ce temps… des négociations en coulisses

Le paradoxe est saisissant. Alors que les bombes pleuvent chaque nuit sur les villes ukrainiennes, des discussions ont lieu à des milliers de kilomètres de là, notamment sous l’égide des États-Unis. Washington tente de rapprocher les positions de Kiev et Moscou pour trouver une issue au conflit déclenché en février 2022.

Ces tractations se déroulent dans un climat de défiance totale. D’un côté, la Russie intensifie ses frappes comme pour faire monter les enchères. De l’autre, l’Ukraine refuse toute concession territoriale et exige le retrait complet des troupes russes.

Dans ce contexte, chaque nuit de bombardements massifs éloigne un peu plus la perspective d’un cessez-le-feu. Les Ukrainiens, épuisés mais déterminés, savent que céder maintenant reviendrait à légitimer l’agression.

Que nous disent vraiment ces chiffres ?

Au-delà des statistiques brutes, novembre révèle plusieurs tendances lourdes :

  • La Russie dispose encore d’une capacité de production massive de drones malgré les sanctions
  • Les défenses antiaériennes ukrainiennes restent efficaces mais commencent à montrer des signes de fatigue
  • La stratégie de terreur sur les civils reste au cœur de la doctrine militaire russe
  • L’hiver 2025-2026 s’annonce comme le plus difficile depuis le début de l’invasion

Derrière chaque chiffre se cache une histoire humaine. Une mère qui court avec son enfant vers l’abri. Un vieil homme qui tente de réchauffer sa maison avec un poêle artisanal. Un ingénieur qui répare sous les bombes une ligne à haute tension.

La guerre en Ukraine n’est plus seulement un conflit de tranchées à l’est. Elle se joue désormais toutes les nuits dans le ciel, au-dessus des têtes de millions de civils qui n’ont d’autre choix que de tenir.

Et pendant que les diplomates discutent, les sirènes continuent de hurler.

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