Imaginez-vous à quelques jours d’animer l’élection la plus regardée de l’année en France. Des millions de téléspectateurs, trente jeunes femmes sublimes sur scène, et pourtant… vous refusez même de leur serrer la main avant le grand soir. C’est exactement ce que fait Jean-Pierre Foucault depuis près de trente ans. Une décision qui peut paraître étrange, presque froide, mais qui cache une raison profonde et touchante.
Jean-Pierre Foucault : l’homme qui dit non aux Miss avant l’élection
Le 6 décembre 2025, le Zénith d’Amiens vibrera une nouvelle fois pour l’élection de Miss France 2026. Et comme chaque année depuis 1995, c’est Jean-Pierre Foucault qui tiendra les rênes de la soirée. À 78 ans, l’animateur légendaire n’a rien perdu de sa verve ni de son professionnalisme. Pourtant, un détail continue d’intriguer : il n’a toujours pas rencontré les trente candidates. Et il ne le souhaite surtout pas.
La peur de la complicité fatale
Sur le plateau de C à vous début décembre, il a été clair comme jamais : « Je n’ai pas encore rencontré les Miss, et je ne le souhaite pas. Aucun intérêt pour moi, de peur qu’il y ait une complicité qui se crée avec l’une d’entre elles. » L’animateur redoute qu’un simple sourire, une conversation anodine, ne soit interprété comme un avantage injuste.
« On me dirait : “Foucault lui a posé une question sympa, ce qui lui a permis d’obtenir plus de votes que sa voisine”. Je ne veux pas connaître ces demoiselles. »
Jean-Pierre Foucault
Cette phrase résume à elle seule une éthique professionnelle rare à la télévision. Dans un monde où les animateurs multiplient les selfies et les stories avec les candidats avant même le début des émissions, Foucault choisit l’ancienne école : la distance respectueuse.
Une règle appliquée depuis 1995
Ce n’est pas une lubie récente. Dès sa première Miss France, l’animateur a posé cette limite. Trente éditions plus tard, il n’a jamais dérogé. Même quand certaines candidates, curieuses ou admiratives, ont tenté d’approcher le maître de cérémonie en coulisses, il a toujours poliment décliné.
Ce choix force le respect. Il transforme l’animateur en arbitre irréprochable d’une compétition où chaque mot, chaque regard peut être scruté, commenté, parfois déformé sur les réseaux sociaux.
Quand l’époque change les règles du jeu
Cette année 2026 apporte aussi son lot de nouveautés. Certaines phrases autrefois cultes sont désormais interdites. Exit le célèbre « La température va monter d’un cran » prononcé avant le défilé en maillot de bain. Foucault l’accueille avec philosophie : « Il faut suivre doucement l’évolution, l’ère du temps, et c’est tant mieux. »
Il reste lui-même, courtois, élégant, mais accepte que le concours s’adapte aux sensibilités actuelles. Une maturité qui fait de lui bien plus qu’un simple présentateur : un passeur entre deux époques de la télévision française.
Le traumatisme d’Angélique Angarni-Filopon plane encore
Impossible d’évoquer Miss France 2025 sans penser au calvaire vécu par Angélique Angarni-Filopon. Insultes racistes, menaces, cyberharcèlement massif… Son année de règne a été empoisonnée. Jean-Pierre Foucault, ému, a qualifié ces attaques de « profondément scandaleux ».
Pourtant, il refuse d’en reparler le soir de l’élection. « Ce n’est pas utile de raviver les flammes », explique-t-il. Le 6 décembre doit rester une fête, une parenthèse joyeuse. Une position courageuse quand certains auraient profité de l’audience pour régler des comptes.
Un animateur libre de partir… mais qui reste
Chaque année, la rumeur enfle : ce sera la dernière de Jean-Pierre Foucault. Chaque année, il dément avec le sourire. « Ça fait dix ans qu’on annonce ma retraite », plaisante-t-il. La vérité est plus simple : TF1 et la société Miss France lui laissent la porte ouverte aussi longtemps qu’il le souhaite.
« Le jour où je ne me sentirai plus les conditions physiques ou morales, j’arrêterai. » Pour l’instant, rien de tout cela. À 78 ans, il conserve l’énergie, l’envie, et surtout l’amour du public qui le lui rend bien.
Pourquoi cette distance touche autant les Français
Dans un univers people où tout est mis en scène, où les candidats et animateurs se tutoient avant même de se connaître, le choix de Foucault fait figure d’exception. Il rappelle une télévision plus pudique, plus respectueuse. Il protège les candidates autant que le concours lui-même.
En refusant le contact préalable, il offre à chaque Miss la même chance : celle d’être découverte en même temps que les téléspectateurs, sans avantage ni passe-droit. C’est une forme de galanterie moderne.
Ce samedi 6 décembre 2025, quand les lumières s’allumeront au Zénith d’Amiens, trente jeunes femmes monteront sur scène avec la certitude que l’homme au micro ne connaît aucune d’entre elles personnellement. Et paradoxalement, c’est peut-être le plus beau cadeau qu’il puisse leur faire.
En résumé : Jean-Pierre Foucault incarne une éthique rare à la télévision : impartialité absolue, respect des candidates et adaptation sereine aux évolutions sociétales. À 78 ans, il prouve qu’on peut durer en restant fidèle à ses valeurs.
Alors oui, il ne serrera peut-être jamais la main de la future Miss France 2026 avant qu’elle ne soit couronnée. Mais quand il prononcera son nom devant des millions de Français, il pourra le faire la tête haute. Parce qu’il aura été, jusqu’au bout, l’animateur le plus juste de l’histoire du concours.









