InternationalPolitique

Trump-Maduro : L’Appel Secret Qui Fait Trembler Caracas

Trump admet avoir parlé à Maduro mais refuse de dire si « ça s’est bien ou mal passé ». Au même moment, Caracas dénonce une « agression en préparation » et demande l’aide à l’Opep. Un sénateur révèle qu’on a proposé à Maduro de fuir en Russie… Que s’est-il vraiment dit lors de cet appel secret ?

Imaginez la scène : deux hommes que tout oppose, séparés par des milliers de kilomètres et vingt-cinq ans de haine recuite, se parlent au téléphone. D’un côté Donald Trump, dans le salon d’Air Force One. De l’autre Nicolas Maduro, probablement retranché dans le palais de Miraflores. Et entre eux, un silence lourd, des sous-entendus, peut-être une ultimatum. Cet appel a bien eu lieu. Trump l’a confirmé lui-même, laconique : « Je ne dirais pas que ça s’est bien ou mal passé. C’était un appel téléphonique. » Derrière cette phrase anodine, c’est tout l’équilibre géopolitique de l’Amérique latine qui vacille.

Un échange confirmé, un contenu gardé secret

Le président américain a reconnu dimanche l’existence de cette conversation, révélée quelques jours plus tôt par la presse. Mais il s’est bien gardé d’en dévoiler la teneur. « C’était juste un appel », a-t-il répété aux journalistes, comme pour minimiser l’événement. Pourtant, dans le contexte actuel, chaque mot compte.

Car depuis septembre, les États-Unis ont massivement renforcé leur présence militaire en mer des Caraïbes. Le porte-avions le plus puissant du monde croise au large des côtes vénézuéliennes, accompagné d’une flotte impressionnante. Des frappes aériennes et navales ont déjà détruit plus de vingt navires, faisant au moins 83 morts selon Caracas – Washington parle de « trafiquants de drogue », le Venezuela crie aux assassinats.

Une proposition d’exil refusée ?

Le sénateur républicain Markwayne Mullin a lâché une bombe dimanche : les États-Unis auraient offert à Nicolas Maduro une porte de sortie. « Nous lui avons donné l’opportunité de partir. Nous lui avons dit qu’il pouvait aller en Russie ou dans un autre pays », a-t-il déclaré sans détour. Autrement dit : quittez le pouvoir sans effusion de sang, ou assumez les conséquences.

Maduro n’a pas répondu publiquement à cette offre. Mais ses proches laissent peu de place au doute : il n’a aucune intention de fuir. Le régime se prépare au pire et mobilise tous les leviers diplomatiques possibles.

Caracas saisine l’Opep et crie au vol de pétrole

Dans une lettre adressée à l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, Nicolas Maduro a demandé une aide urgente. La vice-présidente Delcy Rodríguez a lu le texte lors d’une visioconférence ministérielle : « Washington cherche à s’emparer par la force militaire des réserves de pétrole du Venezuela, les plus importantes du monde. »

« Cette agression se prépare avec de plus en plus de force »

Nicolas Maduro, président du Venezuela

Pour le pouvoir chaviste, il n’y a aucun doute : le prétexte de la lutte antidrogue n’est qu’un écran de fumée. L’objectif réel serait de mettre la main sur les immenses gisements d’or noir vénézuélien, alors que les sanctions américaines asphyxient l’économie depuis des années.

Des frappes controversées et des accusations graves

Depuis le début de l’opération en septembre, les États-Unis affirment avoir neutralisé des navires utilisés par les cartels. Mais aucune preuve n’a été rendue publique, aucun suspect n’a été arrêté ni interrogé. À Caracas, on parle d’exécutions extrajudiciaires.

Jorge Rodríguez, président de l’Assemblée nationale et figure clé du régime, a reçu dimanche des familles de victimes présumées. Il a dénoncé des « assassinats clairs, illégitimes et illégaux » perpétrés par l’armée américaine. Il a même cité des informations selon lesquelles le ministre de la Défense Pete Hegseth aurait ordonné, lors d’une frappe, de « tuer tous les passagers », y compris ceux qui tentaient de nager après le naufrage.

« S’il y avait une guerre déclarée, on parlerait de crimes de guerre. Comme il n’y en a pas, ce ne sont que des assassinats », a-t-il asséné.

L’espace aérien vénézuélien déclaré « fermé » par Washington

Samedi, Donald Trump a franchi un nouveau palier en déclarant l’espace aérien du Venezuela « totalement fermé ». Conséquence immédiate : six compagnies aériennes ont suspendu leurs vols vers Caracas. Même le programme de rapatriement des migrants vénézuéliens expulsés des États-Unis a été interrompu.

Delcy Rodríguez a annoncé qu’un « plan spécial » serait mis en place pour ramener les citoyens bloqués à l’étranger. L’aéroport de Maiquetía fonctionnait encore normalement dimanche, mais pour combien de temps ?

Des avions de combat à quelques dizaines de kilomètres des côtes

Les sites de suivi aérien ne mentent pas : ces derniers jours, une activité intense d’avions de combat américains a été enregistrée très près du littoral vénézuélien. Des F-18 décollant du porte-avions, des avions de reconnaissance, des ravitailleurs… Tout l’arsenal est en place.

Jeudi, Trump avait déjà prévenu : l’armée américaine allait « très bientôt » lancer des opérations terrestres contre les « trafiquants de drogue vénézuéliens ». Une annonce qui a provoqué un tollé, y compris chez certains élus républicains et démocrates.

Un contexte politique explosif au Venezuela

Au pouvoir depuis 2013, Nicolas Maduro reste un héritier direct d’Hugo Chávez. Réélu en 2024 lors d’un scrutin massivement contesté, il fait face à une opposition galvanisée par Maria Corina Machado, lauréate du prix Nobel de la paix 2025, qui dénonce une fraude électorale massive.

Le régime alterne répression et manœuvres diplomatiques. L’appel à l’Opep est une carte parmi d’autres : tenter de rallier les pays pétroliers contre l’« impérialisme américain », un discours rodé depuis un quart de siècle.

Vers une escalade incontrôlable ?

L’appel Trump-Maduro restera probablement dans l’histoire comme le dernier avertissement avant la tempête… ou comme le début d’une désescalade miraculeuse. Pour l’instant, tout indique que Washington serre l’étau et que Caracas se prépare à résister.

Les prochaines heures, les prochains jours seront décisifs. Un faux pas, une provocation de trop, et la mer des Caraïbes pourrait devenir le théâtre d’un conflit ouvert entre deux nations que tout oppose. L’histoire est en suspens, et le monde retient son souffle.

(Article mis à jour en continu selon l’évolution de la situation)

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.