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L’aéroport Malpensa de Milan rebaptisé en hommage à Silvio Berlusconi

L'aéroport milanais de Malpensa sera bientôt rebaptisé en hommage à Silvio Berlusconi, l'ancien Premier ministre italien décédé en juin. Une décision qui suscite la polémique, au vu du parcours controversé de cet homme d'affaires devenu une figure politique incontournable en Italie, malgré les scandales. Retour sur le destin hors norme de Berlusconi, de la création de son empire médiatique à sa mort des suites d'une leucémie, en passant par...

C’est une décision qui ne passe pas inaperçue. L’un des principaux aéroports de Milan, Malpensa, sera prochainement rebaptisé du nom de Silvio Berlusconi, l’ancien président du Conseil italien décédé le 12 juin dernier à l’âge de 86 ans. Matteo Salvini, ministre des Transports et allié politique de longue date de Berlusconi, a confirmé que ce projet d’hommage porté par la région Lombardie avait reçu le feu vert des autorités.

Figure aussi incontournable que clivante de la vie politique italienne, Silvio Berlusconi aura profondément marqué son époque. Bâtisseur d’un véritable empire dans les médias, du bâtiment à la télévision en passant par l’édition et la finance, il fait une entrée fracassante en politique dans les années 90 avec son parti Forza Italia. Malgré les scandales et procès à répétition, il parvient à se hisser par trois fois à la tête du gouvernement italien, un record sous la République.

L’irrésistible ascension d’un homme d’affaires devenu politicien

Né en 1936 dans une famille de la classe moyenne milanaise, Silvio Berlusconi montre très tôt un esprit entreprenant et ambitieux. Dans les années 60, il se lance avec succès dans la promotion immobilière, puis investit dans les médias. Il est le fondateur du groupe audiovisuel Fininvest, qui compte des chaînes de télévision (dont Canale 5), des journaux et des maisons d’édition.

En 1993, sur fond de crise politique, Berlusconi crée son propre parti, Forza Italia. Son objectif : empêcher la victoire de la gauche aux législatives de 1994. Pari réussi : sa coalition de droite remporte le scrutin et il devient président du Conseil pour la première fois. Un mandat écourté par les affaires judiciaires, avant un retour aux affaires en 2001 puis 2008.

Je suis l’homme politique le plus persécuté de l’histoire universelle.

Silvio Berlusconi, en 2009

Des zones d’ombre jamais totalement éclaircies

Silvio Berlusconi aura été de tous les combats politiques, mais aussi de toutes les polémiques. Soupçons de corruption, condamnation pour fraude fiscale, Rubygate… Le « Cavaliere » collectionne les affaires qui écornent sérieusement son image. Sa vie privée agitée défraye aussi régulièrement la chronique.

Pour ses contempteurs, Berlusconi incarne tous les maux de l’Italie : populisme, conflits d’intérêts, lois sur mesure, dérive autoritaire… Ses partisans louent eux un dirigeant charismatique, un libéral capable de tenir tête à la gauche. Une chose est sûre : son destin hors norme aura profondément transformé la politique italienne.

Une décision polémique qui divise l’opinion

Le projet de rebaptiser l’aéroport de Malpensa en hommage à Silvio Berlusconi est loin de faire consensus. Si la région Lombardie, son fief électoral, a ardemment défendu cette initiative, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer une décision précipitée et partisane. Beaucoup jugent cet hommage inapproprié au regard du parcours controversé de l’ancien Premier ministre.

Au-delà des clivages, le débat montre à quel point le personnage de Berlusconi continue de diviser l’Italie, y compris après sa disparition. Son héritage politique, entre ombre et lumière, promet encore de faire couler beaucoup d’encre. La saga Berlusconi, elle, est loin d’avoir livré son dernier rebondissement.

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