Imaginez disparaître brutalement des écrans pendant quatre longues années, alors que votre carrière battait son plein. Et puis, un soir de novembre, réapparaître sous les projecteurs, accueilli par un vieil ami qui vous tend la main comme si le temps s’était simplement mis en pause. C’est exactement ce qui arrive à Ary Abittan ce vendredi 28 novembre 2025 sur TF1.
Un retour très attendu dans Vendredi tout est permis
Le décor est familier : les néons colorés, les jeux absurdes, les rires en cascade. Vendredi tout est permis, l’émission phare d’Arthur, ouvre sa nouvelle saison avec un invité que personne n’osait vraiment espérer revoir aussi vite : Ary Abittan. À 51 ans, l’humoriste aux mille grimaces retrouve le plateau qu’il a fréquenté pendant des années, aux côtés de Camille Cerf, Tareek, Tony Saint-Laurent ou encore Nash.
Ce n’est pas une simple participation. C’est un symbole. Un signal envoyé à la profession, aux chaînes, au public : Ary Abittan est de retour, et il choisit le terrain le plus safe qui soit – celui où il a toujours excellé, entouré de complices de longue date.
Octobre 2021 : le jour où tout s’est arrêté
Retour en arrière brutal. Le 31 octobre 2021, la nouvelle tombe comme un couperet : Ary Abittan est placé en garde à vue après une plainte pour viol déposée par une jeune femme de 23 ans. En quelques heures, l’image de l’humoriste jovial, celui qu’on adorait dans Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ? ou dans ses one-man-shows, vole en éclats.
Projets annulés, tournages stoppés, contrats gelés. L’homme qui remplissait les salles disparaît complètement des radars. Les plateaux télé se vident de sa présence, les réseaux sociaux se taisent. Même ses partenaires historiques, comme Arthur, gardent un silence prudent.
Pendant près de deux ans, le dossier judiciaire suit son cours dans l’ombre. Contrôle judiciaire strict, interdiction de contacter la plaignante, mise en examen… Le parcours est long et douloureux.
Le non-lieu : une décision qui ne clôt pas tout
Juillet 2023. Les juges rendent leur verdict : les faits ne sont pas suffisamment caractérisés. Non-lieu. La plaignante fait appel, mais en janvier 2024, la cour d’appel confirme la décision. Sur le plan pénal, l’affaire est close.
Mais un non-lieu n’est pas une relaxe. Il n’équivaut pas non plus à une déclaration d’innocence en grandes lettres. Dans l’opinion publique, le doute persiste pour certains. Pour d’autres, c’est la fin d’un cauchemar judiciaire.
« Ce non-lieu ne lave pas complètement l’image, mais il permet de respirer à nouveau », confiera plus tard un proche de l’humoriste.
Les premières réapparitions : pas à pas
Dès l’été 2024, les signaux faibles apparaissent. D’abord la radio : Ary Abittan intègre la bande des Grosses Têtes sur RTL. Laurent Ruquier l’accueille sans détour, et le public suit. Les audiences ne s’effondrent pas. Au contraire.
Puis la scène. Son spectacle Authentique reprend la route, les salles se remplissent de nouveau. Les spectateurs viennent, rient, applaudissent. Preuve que le public, lui, a peut-être tourné la page plus vite que les médias.
En octobre 2025, il accepte l’invitation de Frédéric Lopez dans Un dimanche à la campagne sur France 2. Émotion, confidences mesurées, larmes contenues. L’émission fait un carton d’audience et marque un vrai tournant.
Pourquoi TF1 et Arthur ? La stratégie du cocon protecteur
Revenir sur TF1, dans l’émission d’Arthur, n’a rien d’un hasard. C’est une opération réfléchie à 200 %.
- Arthur est un ami de longue date, presque un grand frère dans le métier.
- Vendredi tout est permis est un programme léger, sans interview piège, sans questions qui dérangent.
- Le public de l’émission est familial, bienveillant, habitué à Ary depuis des années.
- TF1 reste la chaîne numéro 1, celle qui peut relancer une carrière en un soir.
En choisissant ce cadre, l’humoriste limite les risques au maximum. Pas de chroniqueurs prêts à le cuisiner, pas de débat sociétal. Juste des jeux, des rires, et la chaleur d’un plateau qu’il connaît par cœur.
Que peut-on attendre de cette soirée ?
Les observateurs seront nombreux devant leur écran ce vendredi soir. Va-t-il être accueilli par une standing ovation ? Arthur va-t-il faire une allusion, même légère, à ces quatre années d’absence ? Ou tout le monde jouera-t-il la carte du « comme si rien n’avait changé » ?
Une chose est sûre : les caméras scruteront chaque réaction du public en plateau. Un silence gêné, un rire forcé, ou au contraire une vraie chaleur populaire pourraient sceller l’avenir médiatique d’Ary Abittan pour les années à venir.
Et après ? Les projets qui attendent dans l’ombre
Si l’accueil est bon, les portes pourraient s’ouvrir rapidement. Plusieurs projets cinéma, gelés depuis 2021, attendent dans les tiroirs. Des producteurs, qui n’avaient jamais totalement fermé la porte, seraient prêts à relancer des discussions.
Du côté de la télévision, on parle déjà d’un possible retour régulier dans des divertissements grand public. Son expérience, son capital sympathie (toujours bien réel auprès d’une large partie du public) en font un atout précieux.
Quant à la scène, elle reste son jardin secret, son refuge. Authentique tourne encore, et un nouveau spectacle serait déjà en écriture. Parce que, paradoxalement, ces quatre années d’absence ont nourri une matière comique brute, authentique – justement.
Un cas d’école dans le paysage médiatique français
L’histoire d’Ary Abittan interroge profondément notre rapport aux affaires judiciaires et au retour en grâce. Entre cancel culture, présomption d’innocence et droit à la seconde chance, le débat est loin d’être clos.
Certains y verront une réhabilitation trop rapide. D’autres, le simple respect d’une décision de justice. Ce qui est certain, c’est que le public français reste attaché à ses humoristes populaires, et qu’il est souvent plus clément que les réseaux sociaux ne le laissent penser.
Ce soir, sur TF1, ce n’est pas seulement Ary Abittan qui joue son retour. C’est tout un système médiatique qui va devoir prendre position, tacitement ou non, sur la possibilité du pardon et de la reconstruction.
Une chose est sûre : à 22 h 30, quand les premières images d’Ary Abittan franchissant le rideau de Vendredi tout est permis apparaîtront, des millions de téléspectateurs retiendront leur souffle. Quatre ans après, le rideau se lève à nouveau. Et cette fois, il n’est plus question de le refermer.
Ce vendredi 28 novembre 2025 restera peut-être comme le soir où une carrière a repris son souffle. Ou celui où le public a définitivement tourné la page. Rendez-vous devant TF1 pour écrire la suite, ensemble.
