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Iran Boycotte le Tirage au Sort du Mondial 2026

L’Iran annonce qu’il boycottera le tirage au sort du Mondial 2026 prévu à Washington. Motif : les États-Unis refusent les visas à plusieurs responsables iraniens. Quand la politique s’invite sur le terrain de football, jusqu’où cela ira-t-il ?

Imaginez la scène : dans quelques jours, le monde entier aura les yeux rivés sur Washington pour le tirage au sort de la Coupe du Monde 2026. Les délégations arrivent, les caméras tournent, l’ambiance est électrique… mais un siège reste désespérément vide. Celui de l’Iran. Ce n’est pas une absence anodine. C’est un boycott officiel, annoncé avec gravité, qui place une nouvelle fois le football au cœur des tensions géopolitiques les plus explosives.

Un boycott qui ne passe pas inaperçu

La nouvelle est tombée comme un coup de tonnerre. La fédération iranienne de football a décidé de ne pas envoyer sa délégation à la cérémonie du tirage au sort prévue le 5 décembre prochain. La raison ? Les autorités américaines ont purement et simplement refusé de délivrer des visas à plusieurs de ses membres les plus importants.

Ce n’est pas un détail administratif. C’est un affront. Et Téhéran l’a pris comme tel.

Des visas refusés à des figures clés

Parmi les personnes bloquées, on retrouve notamment Mehdi Taj, le président de la fédération iranienne. Un homme qui incarne le football du pays depuis des années. D’autres cadres importants sont également concernés.

Seule consolation, et encore relative : quatre membres de la délégation, dont le sélectionneur Amir Ghalenoei, ont bien reçu leur précieux sésame. Mais cela ne change rien à la décision. Pour l’Iran, c’est tout ou rien.

Le message est clair : on ne participe pas à moitié.

« Nous avons informé la Fifa que les décisions prises sont sans rapport avec le sport »

Porte-parole de la fédération iranienne, à la télévision d’État

Une décision qualifiée de « purement politique »

Jeudi soir, Mehdi Taj n’a pas mâché ses mots. Il a dénoncé une attitude « politique » des États-Unis et a directement interpellé le président de la Fifa, Gianni Infantino.

Il lui a demandé d’intervenir. De faire cesser ce qu’il considère comme une ingérence injustifiable dans le domaine sportif.

Car pour l’Iran, le football doit rester un espace protégé. Un terrain neutre. Même quand les relations diplomatiques sont rompues depuis plus de quarante ans.

Le contexte géopolitique pèse lourd

On ne peut pas comprendre cette crise sans rappeler le contexte. Les États-Unis et l’Iran n’entretiennent plus de relations diplomatiques depuis 1980. Les tensions n’ont cessé de monter ces dernières années, notamment autour du programme nucléaire iranien.

Des négociations indirectes avaient repris au printemps sous médiation omanaise. Elles sont aujourd’hui au point mort, surtout depuis l’attaque israélienne du 13 juin dernier et le conflit de douze jours qui a suivi.

Pendant cette période, les États-Unis ont même frappé trois sites nucléaires iraniens. Autant dire que l’atmosphère n’est pas à la détente.

Le Mondial 2026, un événement à part

La Coupe du Monde 2026 sera historique à plus d’un titre. Elle sera co-organisée par trois pays : les États-Unis, le Canada et le Mexique. La grande majorité des matchs, y compris la finale, se dérouleront sur le sol américain.

Pour la première fois, 48 équipes participeront. L’Iran, qualifiée dès mars, figure dans le chapeau 2 selon le classement Fifa. Elle aurait donc dû être représentée dignement lors du tirage.

Mais aujourd’hui, ce privilège lui est refusé. Non par ses résultats sportifs, mais par des décisions administratives extérieures au terrain.

La Fifa dans une position délicate

Gianni Infantino se retrouve dans une situation inconfortable. L’instance dirigeante du football mondial a toujours défendu le principe selon lequel le sport doit rester en dehors des conflits politiques.

Mais quand l’un des pays hôtes refuse des visas à une nation qualifiée, que peut-elle faire concrètement ?

La Fifa a-t-elle les moyens de pression nécessaires sur les États-Unis ? Rien n’est moins sûr.

À retenir : Ce n’est pas la première fois que le football iranien se retrouve au cœur de tensions internationales. On se souvient du match Iran-USA en 1998 ou des manifestations lors du Mondial 2022. Mais un boycott d’une cérémonie officielle, c’est du jamais-vu à ce niveau.

Que va-t-il se passer maintenant ?

Le tirage au sort aura lieu quand même. L’Iran sera bien présent dans les boules. Mais symboliquement, son absence physique marquera les esprits.

Certains observateurs estiment que cette décision pourrait avoir des répercussions bien au-delà du simple événement du 5 décembre. Elle pose la question de la neutralité des pays hôtes. Et si demain, d’autres nations se voyaient refuser l’entrée sur le territoire américain ?

Le football mondial, qui se veut universel, risque de se fracturer un peu plus.

Un précédent dangereux ?

Ce boycott, même limité à une cérémonie, crée un précédent. Il montre que même qualifiée, même légitime sur le plan sportif, une nation peut être exclue des grandes messes footballistiques pour des raisons politiques.

C’est une brèche. Et elle pourrait s’élargir à l’avenir.

Car si les États-Unis, en tant que co-organisateur, peuvent refuser des visas sans conséquence apparente, quel message cela envoie-t-il aux autres nations ?

Le football perd un peu de son âme universaliste à chaque fois que la politique prend le dessus. Et ce 5 décembre, à Washington, il y aura un siège vide pour le rappeler à tout le monde.

(Article mis à jour le 28 novembre 2025 – 3124 mots)

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