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Les Inquiétudes Du Patronat Lors Des Élections Législatives

A 48h du 2nd tour des législatives, les patrons à Aix-en-Provence s'interrogent avec angoisse sur l'avenir de la France. Ambiance pesante aux Rencontres économiques sur fond d'incertitude politique. Découvrez l'envers du décor...

Ambiance pesante et mines sombres aux Rencontres économiques d’Aix-en-Provence, le célèbre “mini-Davos” qui réunit chaque année l’élite des mondes économique, politique et académique. A 48 heures du second tour des élections législatives, les patrons présents s’interrogent avec angoisse sur l’avenir de la France, encore sous le choc de la dissolution de l’Assemblée nationale.

Une atmosphère lourde d’incertitudes

Sous un soleil radieux et une température idéale, les allées du parc Jourdan bruissent de conversations inquiètes. Les dirigeants d’entreprise, habituellement si optimistes lors de ce rendez-vous estival, affichent cette année une mine sombre. “On est bien entre nous, mais la catastrophe semble proche”, confie un habitué. “Mes clients internationaux sont très inquiets.”

L’humour noir est de mise pour tenter de dédramatiser. “Faites gaffe ! Vous aussi, vous êtes sur la liste”, lance un patron en se passant le pouce sur le cou. La perspective d’une nouvelle dissolution plane sur les esprits. Beaucoup redoutent des lendemains qui déchantent.

Le spectre d’une “république de Weimar”

Certains n’hésitent pas à évoquer le spectre d’une “république de Weimar”, en référence à la fragile démocratie allemande des années 1920, minée par l’instabilité politique et économique. Un sentiment renforcé par la forte percée des extrêmes lors du premier tour des législatives.

Nous vivons un moment dramatique dans l’histoire de France.

– Philippe Aghion, économiste

En ouverture des Rencontres vendredi, l’économiste Philippe Aghion a d’ailleurs mis en garde contre les dangers qui guettent le pays. “Nous vivons un moment dramatique dans l’histoire de France”, a-t-il martelé devant un parterre de décideurs inquiets.

Les entreprises en première ligne

Les patrons craignent que leurs entreprises ne soient les premières victimes collatérales d’une éventuelle paralysie institutionnelle. Beaucoup redoutent un climat des affaires dégradé, un blocage des réformes et une perte de compétitivité pour “la France qui produit”.

  • Quelles conséquences pour l’attractivité du pays ?
  • Comment maintenir les investissements dans ce contexte ?
  • Faut-il craindre des mouvements sociaux d’ampleur ?

Autant de questions qui taraudent les esprits, alors que les principaux indicateurs économiques virent déjà au rouge. Inflation, ralentissement de la croissance, remontée des taux d’intérêt… Les nuages s’amoncellent à l’horizon.

Des prises de parole révélatrices

Dans ce contexte anxiogène, les prises de parole officielles lors des différents débats prennent une tonalité particulière. Souvent elliptiques, elles traduisent en creux les préoccupations du moment.

Ainsi, lorsque le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau évoque un risque de “tempête” financière, difficile de ne pas y voir une allusion voilée à la situation politique. Même chose quand la présidente du Medef Dominique Carlac’h appelle à “refuser la résignation et le fatalisme”.

Peut-on aller jusqu’à une révolution ?

– Un participant aux Rencontres

En marge des débats, les langues se délient plus facilement. “Peut-on aller jusqu’à une révolution ?”, s’interroge un participant, mi-sérieux mi-ironique. Signe d’une légitime inquiétude sur les possibles débordements à venir.

Penser “le jour d’après”

Au-delà du résultat du scrutin dominical, c’est toute la question de “l’après” qui est posée. Quelles que soient les futures majorités, les défis économiques et sociaux resteront immenses. Refonte de notre modèle de développement, transition écologique, réindustrialisation… Les chantiers ne manquent pas.

Certains appellent d’ores et déjà les politiques et chefs d’entreprises à se réinventer pour éviter le spectre de la stagnation. “Il faut un nouveau logiciel économique et un changement de mentalités”, plaide un banquier. Un vaste programme, qui nécessitera l’implication de tous les acteurs.

En attendant, c’est bel et bien l’issue du vote de dimanche qui cristallise toutes les attentions sous le soleil provençal. Avec une question lancinante : la France évitera-t-elle le scénario du pire tant redouté ? Réponse dans 48 heures.

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