Imaginez une firme de trading crypto qui, en l’espace de douze mois, fait bondir ses effectifs de moitié, plante son drapeau dans cinq nouvelles villes et décroche les deux licences les plus convoitées d’Asie et du Moyen-Orient. Ce n’est pas un scénario de film, c’est exactement ce qu’a réalisé QCP ces dernières semaines.
Dans un marché où les institutionnels pèsent désormais plus lourd que les particuliers, cette annonce résonne comme un coup de tonnerre. Elle révèle surtout une tendance de fond : les grands acteurs traditionnels n’attendent plus. Ils veulent du trading crypto réglementé, 24 heures sur 24, avec des interlocuteurs sur place à New York, Londres ou Abu Dhabi. Et QCP vient de leur dire : « Nous y sommes. »
QCP passe à l’échelle supérieure : les chiffres qui impressionnent
157 collaborateurs. C’est le nouveau chiffre magique de QCP, soit une croissance de 50 % en un an. À Singapour, le siège a déménagé dans des locaux plus vastes au Prudential Tower. 119 personnes y travaillent désormais, le reste étant réparti dans les nouveaux bureaux.
Mais le plus impressionnant reste la couverture géographique : New York, Londres (renforcé), Abu Dhabi, Kuala Lumpur et Ho Chi Minh City. En clair, QCP est désormais présent dans tous les fuseaux horaires où l’argent institutionnel dort le moins.
Les deux licences qui changent tout
Obtenir une licence n’est jamais anodin dans la crypto. Quand il s’agit de la Major Payment Institution délivrée par la Monetary Authority of Singapore (MAS) et du Financial Services Permission d’Abu Dhabi Global Market (ADGM), on passe dans une autre dimension.
Ces autorisations permettent à QCP d’offrir légalement :
- Le trading spot réglementé
- Les dérivés (options, futures)
- Les produits structurés sur mesure
- Le tout 24h/24 et 7j/7
Pour les hedge funds, les family offices ou les corporates trésoreries, c’est l’équivalent d’un passeport doré. Ils peuvent enfin trader des volumes importants sans craindre le lendemain matin avec un régulateur qui frappe à la porte.
« Les institutions veulent un partenaire qui connaisse le marché sur le bout des doigts, qui exécute sur toute la gamme de produits et qui soit irréprochable réglementairement dans les hubs qui comptent. »
Darius Sit, fondateur de QCP
Des clients qui pèsent lourd
Quand on parle de clients, QCP ne cite pas des noms au hasard. On retrouve notamment Nasdaq (oui, le Nasdaq) et des plateformes soutenues par BlackRock comme Securitize. Autrement dit, on est très loin des traders amateurs sur Telegram.
Ces géants cherchent trois choses :
- Une liquidité profonde, même à 3 heures du matin
- Des outils de gestion du risque dignes de la finance traditionnelle
- Des stratégies de rendement qui ne reposent pas uniquement sur l’espoir d’un pump
Et c’est précisément là que QCP marque des points. La firme propose des accumulations programmées, des options à payoff asymétrique, des structures de yield en stablecoins adossées à des collatéraux de qualité. Bref, tout ce que les trésoriers adorent.
Pourquoi Abu Dhabi change la donne
Si Singapour reste la référence asiatique, Abu Dhabi monte en puissance à une vitesse folle. Avec le programme Hub71, les incitations fiscales et une vision claire du gouvernement, la capitale émiratie attire les fonds souverains, les family offices moyen-orientaux et même certains acteurs européens qui veulent diversifier leurs juridictions.
Pour QCP, s’installer physiquement à ADGM n’est pas un coup marketing. C’est une réponse directe aux clients qui demandent : « Pouvez-vous nous couvrir quand on est à Dubaï ou Riyad ? » La réponse est désormais oui, avec une licence locale et des traders sur place.
Le trio gagnant selon les institutionnels en 2025 :
1. Réglementation claire
2. Présence physique dans leur fuseau
3. Exécution 24/7 sans couture
Ce que cela dit du marché en 2026
Derrière l’annonce de QCP, il y a une réalité brutale : la guerre du trading institutionnel crypto est lancée. Et elle ne se jouera plus uniquement sur la profondeur du carnet d’ordres ou les frais. Elle se jouera sur la capacité à être réglementé partout où l’argent dort.
Les acteurs pure players non régulés vont souffrir. Les exchanges centralisés qui misent tout sur le retail aussi. À l’inverse, ceux qui auront investi tôt dans les licences et les bureaux physiques vont capter la manne des 500 prochains milliards de dollars institutionnels attendus d’ici 2027-2028.
QCP ne fait pas que grandir. La firme redessine la carte du pouvoir dans le trading crypto. Et quand on regarde la liste des clients et des licences, une question s’impose : qui sera le prochain à suivre le mouvement ?
Et après ?
Les rumeurs parlent déjà d’une levée de fonds significative début 2026 et d’une possible extension vers Sydney ou Zurich. Ce qui est certain, c’est que le message envoyé aux concurrents est limpide : le temps où une firme asiatique pouvait dominer le trading institutionnel depuis Singapour seul est révolu.
Aujourd’hui, il faut être global, réglementé et présent là où les décisions se prennent à 4 heures du matin. QCP l’a compris. Les autres ont intérêt à courir.
Car dans ce métier, celui qui arrive deuxième ne récupère que les miettes. Et les miettes, même en crypto, ça ne nourrit plus personne.









