Dans la nuit du 4 juillet, une scène surréaliste s’est déroulée dans les rues d’Illkirch-Graffenstaden, paisible commune du Bas-Rhin. Alors qu’il rentrait d’une réunion publique vers 23h30, le maire LR Thibaud Philipps a surpris un groupe de 5 individus en train de coller des affiches anti-RN sur tout le mobilier urbain : candélabres, abribus, et même les pots de fleurs n’y ont pas échappé !
Un échange qui dégénère rapidement
Déterminé à faire cesser cet affichage sauvage qui dégrade les biens publics, Thibaud Philipps est allé à la rencontre des militants. Après avoir décliné son identité, il leur a poliment signifié qu’il existait des emplacements dédiés à l’affichage libre, et qu’il n’était pas acceptable de détériorer ainsi le mobilier urbain.
C’est alors que la situation a dérapé. Loin d’être réceptifs aux arguments de l’édile, les 5 individus âgés de 25 à 35 ans environ l’ont copieusement insulté :
Ils ont dit que j’étais un élu LR donc que j’étais un collabo, que j’étais du mauvais côté de l’histoire. Ils m’ont aussi dit “on va revenir te tondre” et je passe toutes les autres amabilités.
– Thibaud Philipps, maire d’Illkirch-Graffenstaden
Deux interpellations, une plainte déposée
Malgré ces menaces, le maire a continué à suivre le groupe en alertant la police. Finalement, deux des fautifs, nés en 1987 et 1995, ont pu être interpellés et placés en garde à vue. Une plainte a été déposée pour outrage sur personne dépositaire de l’autorité publique et dégradations de biens publics.
Choqué par ces événements, Thibaud Philipps témoigne :
Ce n’est pas possible d’être insulté comme ça quand on exerce son mandat. C’est grave.
– Thibaud Philipps
Le reflet d’une société sous tension
Cette agression verbale d’un élu dans l’exercice de ses fonctions est malheureusement révélatrice d’un climat politique de plus en plus tendu et clivant. Loin d’être un cas isolé, elle fait écho à de nombreux autres incidents survenus ces derniers mois :
- En janvier, le local d’un élu RN avait été tagué et ses vitres brisées à Haguenau (67).
- En mars, une permanence LREM de Strasbourg avait été vandalisée.
- En mai, des tracts d’extrême-droite avaient été collés sur la devanture d’un local PS à Mulhouse.
Face à ces dérives inquiétantes, il est urgent que chacun, au-delà des clivages partisans, prenne ses responsabilités pour apaiser le débat public. La démocratie ne peut s’accommoder de telles violences, qu’elles soient verbales ou physiques. Espérons que la justice passe et que cet épisode serve de prise de conscience. La politique doit rester un terrain d’échanges respectueux, pas une arène où tous les coups sont permis.