Imaginez ouvrir votre tiroir un matin et réaliser que l’objet que vous y rangez depuis des années vient brutalement de devenir une arme de catégorie A, au même titre qu’une kalachnikov. C’est exactement ce qui arrive à des milliers de Français depuis la parution du nouveau décret sur les armes. Les célèbres couteaux « zombie », certains poings américains et les armes mixtes sont désormais totalement prohibés. Et le délai pour s’en débarrasser légalement expire le 7 décembre 2025.
Un durcissement soudain qui prend tout le monde de court
Publiée discrètement au Journal officiel, la mise à jour de la classification des armes a modifié en profondeur la catégorie A1, celle des matériels de guerre et armes interdites aux civils. Trois types d’objets jusque-là libres ou soumis à simple enregistrement basculent dans l’interdiction absolue. Le ministère de l’Intérieur justifie cette décision par leur utilisation récurrente dans des violences graves ces dernières années.
Le choc est d’autant plus violent que beaucoup de ces objets étaient vendus en toute légalité il y a encore quelques mois, parfois même dans les grandes surfaces de bricolage ou sur des sites spécialisés en survie.
Quelles armes sont précisément concernées ?
Le décret est très précis sur les caractéristiques techniques qui font basculer un objet dans l’illégalité totale.
- Les couteaux dits « zombie » : lame fixe présentant à la fois un tranchant, une pointe, une partie dentelée et des trous multiples dans la lame (souvent en forme de crâne).
- Les poings américains fabriqués après le 1er janvier 1900, même ceux en aluminium ou en résine renforcée.
- Toutes les armes mixtes combinant un poing américain avec une autre arme (couteau, matraque télescopique, taser, etc.).
À titre de comparaison, un poing américain datant de la Première Guerre mondiale reste en catégorie D (achat libre), mais le même modèle fabriqué en 2020 vous envoie directement en prison s’il est retrouvé chez vous après le 7 décembre.
Et les autres armes blanches dans tout ça ?
Le décret ne s’arrête pas là. Plusieurs objets très populaires passent en catégorie D avec obligation de déclaration :
- Les couteaux papillons (balisong)
- Les couteaux à ouverture automatique (switchblade)
- Les étoiles de lancer (shuriken)
- Les anciens poings américains antérieurs à 1900 (dérogation historique)
Pour ces derniers, il faudra déposer une demande d’autorisation en préfecture avant le 7 mars 2026. Passé ce délai, ils deviendront eux aussi illégaux.
Pourquoi maintenant ? Les raisons officielles et celles qu’on murmure
Officiellement, l’État met en avant l’implication croissante de ces armes dans des règlements de comptes, des rixes entre bandes et des agressions particulièrement violentes. Les forces de l’ordre rapportent que les couteaux « zombie » laissent des blessures particulièrement spectaculaires et difficiles à soigner, ce qui a marqué les esprits.
Dans les couloirs, certains policiers avouent aussi que ces objets étaient devenus les stars des réseaux sociaux chez les plus jeunes, souvent exhibés dans des vidéos de « démonstration » qui frôlaient l’apologie de la violence.
« On en saisissait presque tous les week-ends lors des contrôles. Les gamins de 15-16 ans en avaient dans leur sac comme on avait un Opinel à leur âge. Sauf que celui-là, il est fait pour tuer. » Un brigadier-chef de la BAC parisienne
Que risque-t-on vraiment si on ne remet pas l’arme à temps ?
Les sanctions prévues sont lourdes et sans aménagements possibles :
| Infraction | Peine maximale |
| Détention catégorie A1 | 5 ans de prison + 75 000 € |
| Refus de remise volontaire | Peines identiques, sans réduction |
| Transport même pour remise | Conseillé avec facture et emballé |
Attention : même si vous décidez de porter l’objet au commissariat après le 7 décembre, vous vous exposez à une garde à vue et une possible poursuite. Seule la remise avant la date limite garantit l’immunité.
Comment procéder concrètement pour rester dans la légalité
La procédure est simple mais doit être respectée à la lettre :
- Rendez-vous dans n’importe quelle gendarmerie ou commissariat aux horaires d’ouverture habituels.
- Présentez-vous à l’accueil en précisant que vous venez pour une remise volontaire d’arme nouvellement classée A1.
- L’agent dressera un procès-verbal de remise (conservez-en une copie).
- Aucune question ne vous sera posée sur l’origine de l’objet.
Conseil pratique : emballez l’objet dans du papier bulle ou un sac opaque et transportez-le dans le coffre de votre voiture, jamais sur vous.
Les réactions dans les milieux concernés
Dans les forums de survivalistes et de collectionneurs, c’est la stupeur. Beaucoup avaient investi plusieurs centaines d’euros dans des couteaux haut de gamme qu’ils considéraient comme des objets de collection ou d’autodéfense légitime.
Certains armuriers, pris de court, ont déjà retiré tous les modèles concernés de leurs vitrines et proposent à leurs clients de les reprendre gratuitement pour destruction.
À l’opposé, les associations de victimes d’agressions saluent la mesure, rappelant que ces armes n’ont aucune utilité civile légitime et causent des dégâts irréparables.
Et demain ? Vers une interdiction plus large des armes blanches ?
Ce décret n’est probablement qu’une étape. Des sources internes laissent entendre que d’autres objets pourraient suivre : matraques télescopiques renforcées, certains bâtons de défense, voire des couteaux de type karambit très courbés.
Dans un contexte où les agressions à l’arme blanche ne cessent d’augmenter, l’État semble avoir choisi la ligne dure, quitte à mécontenter une partie de la population attachée à son droit à l’autodéfense.
Une chose est sûre : le 8 décembre 2025, des milliers de perquisitions et de contrôles inopinés risquent de faire tomber bien des propriétaires imprudents. Le message est clair : l’époque où l’on pouvait collectionner ce type d’objets chez soi sans conséquence est bel et bien révolue.
Alors si vous avez le moindre doute sur un objet que vous possédez, une seule solution : direction la gendarmerie la plus proche avant qu’il ne soit trop tard.









