Imaginez le président des États-Unis, à 79 ans, taper du poing sur son bureau parce qu’un article ose simplement évoquer son âge et sa forme physique. C’est exactement ce qui vient de se passer. Une nouvelle sortie explosive qui rappelle que, même revenu au pouvoir, Donald Trump n’a rien perdu de son tempérament volcanique face aux médias qu’il juge hostiles.
Une nouvelle charge virulente sur les réseaux
Mercredi, en fin de journée, le président a publié un message incendiaire sur Truth Social, sa plateforme de prédilection. Le ton est monté immédiatement : un grand quotidien américain est qualifié d’« ennemi du peuple », une expression qu’il affectionne particulièrement. Mais cette fois, l’attaque va plus loin. Une journaliste est visée personnellement, insultée sur son physique et son travail.
Le motif ? Un article paru la veille qui compare l’activité publique du président depuis son investiture du 20 janvier avec celle de son premier mandat. Le constat est factuel : moins d’événements, des journées qui commencent plus tard, moins de déplacements intérieurs. Des chiffres qui, aux yeux du président, constituent une attaque personnelle inacceptable.
Des chiffres qui dérangent
Entre le 20 janvier et le 25 novembre, le nombre d’apparitions publiques aurait chuté de 39 % par rapport à la même période de 2017 à 2021. C’est le cœur du papier incriminé. Les auteurs notent également que les journées officielles débutent plus tardivement et que les voyages à l’étranger ont pris le pas sur les visites dans les États américains.
Ces observations, présentées comme objectives, ont déclenché une réaction disproportionnée. Le président y voit une tentative de le présenter comme affaibli, moins énergique. Un angle qu’il rejette avec la dernière vigueur, affirmant que « les faits montrent exactement le contraire ».
« Ce torchon bon marché est vraiment un ennemi du peuple »
Cette phrase, extraite directement du message présidentiel, résume l’intensité de la colère. Elle n’est pas nouvelle : depuis des années, ce média fait partie des cibles privilégiées. Mais l’attaque personnelle contre la journaliste marque une escalade notable dans le ton.
L’âge, un sujet ultrasensible
Devenu à 78 ans le plus vieux président investi de l’histoire américaine (il a fêté ses 79 ans en juin), Donald Trump a fait de sa vitalité un argument électoral majeur. Tout au long de la campagne, il n’a cessé de mettre en avant son énergie débordante pour se distinguer de Joe Biden, dont les signes de fatigue étaient visibles en fin de mandat.
Aujourd’hui, les rôles semblent s’inverser. Chaque article évoquant une possible baisse de régime est perçu comme une menace. Le président insiste : il est en pleine forme, plus actif que jamais. Pourtant, certaines images récentes ont semé le doute dans l’opinion.
Des signaux physiques qui interrogent
Ces dernières semaines, plusieurs éléments ont attiré l’attention. Un hématome visible sur le dos de la main lors d’une apparition publique. Des chevilles visiblement enflées lors d’autres événements. Et surtout, cette séquence où le président semble somnoler quelques secondes dans le Bureau ovale lors d’une cérémonie officielle.
Ces images, largement relayées, ont alimenté les spéculations. Faut-il y voir les signes normaux du grand âge ou quelque chose de plus préoccupant ? La question est posée, même si elle reste taboue dans le camp républicain.
Pour couper court aux rumeurs, la Maison Blanche a publié début octobre un bilan de santé qualifiant l’état du président d’« exceptionnel ». Un document qui se veut rassurant, mais qui a lui-même soulevé des interrogations.
Un bilan médical qui intrigue
Dans ce rapport, une information a particulièrement retenu l’attention : le président affirme avoir passé une IRM. Or, cet examen d’imagerie poussée n’est généralement pas inclus dans une visite médicale de routine, surtout à cet âge et sans symptôme annoncé.
Pourquoi une IRM ? Pour quel motif exact ? L’équipe médicale reste évasive. Le flou entretenu autour de cette procédure alimente les théories les plus diverses, même si officiellement tout va bien.
À retenir : Un président de 79 ans qui se veut plus énergique que jamais, mais dont chaque image est scrutée à la loupe. Entre communication offensive et réalité physique, le fossé semble se creuser.
Une relation toxique avec la presse
Cette nouvelle sortie s’inscrit dans une longue tradition. Depuis sa première campagne en 2015, Donald Trump a fait des médias une cible privilégiée. Meetings après meetings, il désignait les journalistes présents comme « ennemis du peuple », provoquant l’enthousiasme de ses partisans.
Désormais président à nouveau, la pression n’a pas faibli. Au contraire. Les insultes se font plus personnelles, plus crues. Récemment, une autre journaliste a été traitée de « truie » en public. Un vocabulaire qui choque, mais qui semble faire partie de la marque de fabrique.
Cette stratégie présente un double visage. D’un côté, elle galvanise la base électorale, convaincue que les grands médias sont corrompus. De l’autre, elle contribue à polariser encore davantage le débat public américain.
Entre déni et contre-attaque
Face aux questions sur son âge, la réponse est toujours la même : l’offensive. Plutôt que d’ignorer ou de minimiser, le président choisit la confrontation directe. Une méthode qui a fait ses preuves par le passé et qui continue de fonctionner auprès de millions d’Américains.
En martelant qu’il est « plus énergique que jamais », en renvoyant ses adversaires à leurs propres faiblesses passées (Joe Biden en tête), il retourne la critique en arme politique. Reste à savoir jusqu’à quand cette stratégie restera efficace.
Car les années passent pour tout le monde, même pour ceux qui refusent de l’admettre. À 79 ans, et avec un mandat qui s’annonce intense, la question de la forme physique du président risque de revenir régulièrement sur le devant de la scène.
Pour l’instant, la Maison Blanche maintient le cap : tout va bien, les critiques sont malveillantes, et le président est en pleine possession de ses moyens. Mais chaque nouveau cliché, chaque nouvelle apparition publique sera scruté avec la même attention. Le combat contre le temps est engagé, et il promet d’être âpre.
| Période | Apparitions publiques | Évolution |
|---|---|---|
| 2017-2021 (1er mandat) | Référence | – |
| 2025 (depuis investiture) | -39 % | Baisse significative |
Ces chiffres, aussi froids soient-ils, résument le cœur du différend. D’un côté, des journalistes qui font leur travail en comparant des données objectives. De l’autre, un président qui y voit une attaque personnelle et répond avec la violence verbale qu’on lui connaît.
Dans ce bras de fer permanent, une chose est sûre : la question de l’âge et de la santé du président ne disparaîtra pas de sitôt. Elle risque même de devenir l’un des thèmes majeurs des mois à venir. Et à chaque nouvelle polémique, le spectacle continuera, aussi fascinant qu’inquiétant.









