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Mort de Bébert des Forbans : L’incroyable clash de 2012 qui a marqué les esprits

En décembre 2012, Bébert des Forbans a failli en venir aux mains avec Karim Zéribi en direct sur RMC. Menaces, insultes, micro coupé… et pourtant ils ont continué hors antenne. Treize ans plus tard, le chanteur nous quitte à 63 ans. Que s’est-il vraiment passé ce jour-là ?

Il y a des moments télé ou radio qui restent gravés dans la mémoire collective comme des scènes de film. Ce jour de décembre 2012, dans les studios de RMC, personne n’imaginait que l’explosion qui allait suivre. Bébert, le leader charismatique des Forbans, invité pour parler d’un concert controversé, s’est retrouvé face à Karim Zéribi. Ce qui devait être un simple débat a viré à l’altercation la plus mémorable de l’histoire des Grandes Gueules.

Le jour où Bébert a failli « emplafonner » Karim Zéribi en direct

Tout a commencé par une dizaine de minutes après le début de l’émission. Le sujet ? Les Forbans venaient d’accepter de se produire lors d’un événement organisé par le Front National. À l’époque, le parti était encore dirigé par Jean-Marie Le Pen et la polémique faisait rage dans le milieu artistique.

Karim Zéribi, alors chroniqueur régulier, lance l’offensive sans détour :

« On a affaire à un artiste et à un groupe. Ils font de la musique, ils ont des fans… Aujourd’hui, ils décident d’aller chanter au Front National. »

Le mot « décident » fait bondir Bébert. Il interrompt immédiatement :

« J’aime pas le mot “décider”. On accepte une date, c’est tout. »

Quand le ton monte en quelques secondes

Ce qui aurait pu rester une simple divergence sémantique dégénère rapidement. Zéribi enchaîne, affirmant qu’il n’a « jamais écouté Les Forb Forbans, à part quand il était obligé ». La réplique de Bébert fuse, cinglante :

« Toi tu sais que j’existe, moi je sais même pas qui t’es ! »

Le studio entier retient son souffle. On sent la tension monter d’un cran. Bébert, connu pour son tempérament de feu, se lève à moitié de son siège. Les autres chroniqueurs tentent de calmer le jeu, en vain.

« C’est quoi, des menaces !? » : le moment où tout bascule

Karim Zéribi continue sur sa lancée, affirmant que les artistes ont une responsabilité. Bébert explose littéralement. Il traite son interlocuteur de « guignol », se lève complètement, pointe du doigt et lance la phrase qui restera dans toutes les mémoires :

« C’est quoi, des menaces !? »

Toute la table répond en chœur « Non ! Non ! » pendant qu’Alain Marschall, l’animateur, tente désespérément de reprendre la main. Mais le mal est fait. Même après avoir coupé le micro de Bébert, les deux hommes continuent de s’invectiver hors antenne. On entend encore des éclats de voix en fond sonore.

Finalement, Marschall met fin à l’émission pour Bébert avec un ton mi-amusé mi-inquiet : « Merci Bébert d’être passé dans Les Grandes Gueules… Allez, c’est fini s’il vous plaît. » Le chanteur quitte le plateau furieux, sous les regards médusés des autres invités.

Qui était vraiment Bébert, au-delà de ce clash ?

Derrière cette image de rockeur impulsif se cachait Albert Kassabi, un homme profondément attachant. Né en 1962, il fonde Les Forbans à la fin des années 70 avec des amis d’enfance. Le groupe explose en 1982 avec Chacun fait (c’qui lui plaît), tube intergénérationnel qui truste les premières places du Top 50 pendant des mois.

Costumes à paillettes, banane gominée, énergie communicative : Les Forbans incarnent le renouveau du rock’n’roll français dans les années 80. Ils enchaînent les tubes – Tape des mains, Hello Brigitte beauté, On n’se reverra plus – et remplissent les salles pendant plus de dix ans.

Même après la vague yéyé-rock, le groupe continue les tournées. Bébert et ses musiciens sillonnent la France dans des salles plus modestes mais toujours avec la même passion. Leur public ? Des quarantenaires nostalgiques, mais aussi des adolescents qui découvrent ce rock festif via leurs parents.

Un franc-parler qui ne date pas d’hier

Le clash de 2012 n’était pas un incident isolé. Bébert avait toujours eu la langue bien pendue. Dans les interviews, il n’hésitait pas à dire ce qu’il pensait, quitte à choquer. Il défendait farouchement sa liberté d’artiste et refusait qu’on lui dicte ses choix de scènes.

Pour lui, jouer devant un public, quel qu’il soit, restait un acte artistique pur. Cette conviction l’avait déjà mis en porte-à-faux avec une partie du milieu culturel français, très marqué à gauche à l’époque.

Les derniers années d’un guerrier du rock

Atteint d’une longue maladie, Bébert s’était fait plus discret ces dernières années. Les Forbans continuaient néanmoins les concerts, souvent dans des festivals rétro ou des soirées privées. Michel Papain, le batteur historique, raconte que même affaibli, Bébert montait sur scène avec le même sourire et la même énergie.

Le 25 novembre 2025, il s’est éteint à l’âge de 63 ans en région parisienne. La nouvelle a provoqué une vague d’émotion chez les fans et dans le milieu du rock français.

L’héritage d’un chanteur inoubliable

Aujourd’hui, quand on tape « Les Forbans » sur YouTube, les clips des années 80 cumulent des millions de vues. Des mariages aux soirées étudiantes, leurs chansons continuent de faire danser la France entière.

Plus qu’un simple groupe de rock’n’roll, Les Forbans ont marqué toute une génération par leur joie de vivre communicative et leur refus des compromis. Bébert incarnait cette liberté avec une authenticité rare.

Le clash de 2012, finalement, n’était qu’un épisode parmi d’autres dans la vie d’un artiste qui n’a jamais eu peur de dire ce qu’il pensait. Treize ans plus tard, il nous quitte, mais ses chansons et son tempérament de feu restent gravés dans nos mémoires.

Repose en paix, Bébert. Et merci pour la musique.

« Toi tu sais que j’existe, moi je sais même pas qui t’es »
– Bébert, décembre 2012, phrase devenue culte

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