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Permission de Sortir et Trafic de Stupéfiants : Le Scandale Ben Faïza

Le détenu Ouaihid Ben Faïza obtient une permission de sortie très critiquée… et dès le lendemain, sa mère est placée en garde à vue pour trafic de stupéfiants à La Courneuve. Simple hasard ou réseau qui dépasse les murs de la prison ? L’affaire prend une tournure explosive.

Imaginez la scène : un détenu condamné pour narcotrafic obtient une permission de sortie très controversée. À peine vingt-quatre heures plus tard, sa mère est interpellée lors d’une vaste opération antidrogue. Coïncidence ? Beaucoup en doutent. L’affaire Ben Faïza cristallise, en quelques jours seulement, tous les débats sur la politique pénale, la récidive et les réseaux qui semblent parfois intouchables.

Une permission qui fait déjà polémique

Ouaihid Ben Faïza n’est pas un détenu ordinaire. Condamné pour des faits graves liés au trafic de stupéfiants, il purge sa peine au centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil, l’une des prisons les plus sécurisées de France. Pourtant, fin novembre 2025, il bénéficie d’une permission de sortie. Le timing est immédiatement pointé du doigt : pourquoi autoriser une telle mesure alors que le profil du détenu soulève tant de questions ?

Les permissions de sortie, même encadrées, restent un sujet ultrasensible. Elles sont censées favoriser la réinsertion, mais dès qu’un détenu connu pour des faits lourds en bénéficie, la polémique éclate. Sur les réseaux sociaux et dans les médias, les critiques fusent : comment justifier qu’un narcotrafiquant puisse, même quelques heures, retrouver la liberté ?

Le lendemain, la mère en garde à vue

Le choc est total quand, moins de vingt-quatre heures après cette sortie, les forces de l’ordre interviennent à La Courneuve, dans le célèbre quartier des 4000. Une opération antidrogue classique au départ : contrôle de routine, chien stupéfiant qui marque l’arrêt devant deux appartements. Parmi les personnes interpellées figure la mère d’Ouaihid Ben Faïza.

Elle est placée en garde à vue pour trafic de stupéfiants. Le lien familial saute aux yeux. Les enquêteurs se demandent évidemment si le réseau a continué à fonctionner pendant l’incarcération du fils, et surtout si la permission de sortie n’avait pas un autre objectif que la simple « respiration » du détenu.

« Le chien de l’équipe cynophile a marqué très nettement devant les portes. Les perquisitions ont suivi immédiatement. »

Source proche du dossier

La Courneuve, quartier sous tension permanente

Le quartier des 4000 à La Courneuve n’est pas un lieu anodin. Depuis des décennies, il concentre les difficultés sociales et les trafics en tout genre. Les forces de l’ordre y interviennent régulièrement, mais les résultats restent mitigés. Les points de deal se déplacent, se reconstituent, parfois en quelques heures seulement.

Dans ce contexte, l’arrestation de la mère d’un détenu connu des services pour les mêmes faits prend une dimension particulière. Elle illustre la difficulté à démanteler des réseaux qui reposent souvent sur des liens familiaux solides. Le fils en prison, la mère aurait-elle pris le relais ? C’est l’une des hypothèses privilégiées par les enquêteurs.

Focus sur les 4000
• Immeubles des années 60-70 en cours de rénovation
• Taux de chômage supérieur à 30 % chez les jeunes
• Présence quasi permanente de points de deal
• Opérations policières plusieurs fois par semaine

Vendin-le-Vieil : la prison des « durs »

À l’autre bout de la France, le centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais, est censé incarner le summum de la sécurité. Ouvert en 2015, il accueille les détenus les plus dangereux ou les plus difficiles à gérer. Surnommée parfois « l’Alcatraz français », elle devait marquer une rupture avec les établissements classiques.

Pourtant, même ici, les permissions existent. Elles sont accordées au cas par cas, après évaluation psychologique et comportementale. Dans le cas d’Ouaihid Ben Faïza, la décision a visiblement été validée. Reste à savoir sur quels critères exacts. Car pour l’opinion publique, le message envoyé est difficilement compréhensible.

Un système familial qui interroge

Ce n’est pas la première fois que des affaires de narcotrafic mettent en lumière des dynasties familiales. Frères, cousins, parents : les liens du sang servent souvent de ciment à des organisations criminelles durables. L’incarcération d’un membre clé ne suffit pas toujours à couper les flux.

L’affaire Ben Faïza semble s’inscrire dans cette triste récurrence. Le fils condamné, la mère suspectée d’avoir poursuivi l’activité : le schéma est connu. Et il pose une question brutale : jusqu’où la justice peut-elle empêcher la transmission intergénérationnelle du crime organisé ?

Les enquêteurs vont désormais creuser les communications, les visites au parloir, les éventuels transferts d’argent. Chaque détail comptera pour comprendre si la permission de sortie a pu servir, même indirectement, à relancer ou maintenir le réseau.

La colère de l’opinion publique

Sur les réseaux sociaux, la nouvelle fait l’effet d’une bombe. Les commentaires pleuvent, entre indignation et sentiment d’impunité. Beaucoup y voient la preuve que le système judiciaire serait trop laxiste avec certains profils.

D’autres, au contraire, rappellent qu’une permission de sortie n’équivaut pas à une libération et que les règles doivent s’appliquer à tous. Mais dans le climat actuel, marqué par l’insécurité et les faits divers violents liés au trafic, la nuance a du mal à passer.

Vers une remise en question des permissions ?

Cette affaire pourrait avoir des répercussions bien au-delà du cas individuel. Déjà, des responsables politiques demandent un durcissement des critères d’octroi des permissions pour les détenus condamnés pour narcotrafic. D’autres proposent carrément leur suppression dans les cas les plus graves.

Mais les associations de défense des droits des détenus et certains magistrats rappellent que ces mesures, même imparfaites, participent à la réinsertion et permettent d’éviter des explosions de violence en prison. Le débat est loin d’être clos.

En attendant, l’enquête se poursuit à La Courneuve. La mère d’Ouaihid Ben Faïza reste en garde à vue, et les perquisitions se multiplient dans le quartier. Quant au fils, il a réintégré sa cellule à Vendin-le-Vieil. Pour combien de temps encore bénéficiera-t-il de la moindre souplesse ? La question est posée.

Cette affaire, par son enchaînement presque cinématographique, résume à elle seule les tensions qui traversent notre société : entre volonté de fermeté et nécessité de réinsertion, entre lutte contre les trafics et réalité des quartiers, entre indignation légitime et risque de populisme pénal. Elle nous oblige, une fois de plus, à nous interroger sur l’équilibre fragile de notre système judiciaire.

Et pendant ce temps, dans les tours des 4000, les guetteurs ont déjà repris leur poste.

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