Ce soir, à 20 h 30, la Fonteta de Valence va vibrer comme rarement. Un choc inattendu mais terriblement excitant oppose Valence Basket au Bayern Munich pour le compte de la 13e journée d’Euroligue. Deux équipes aux trajectoires opposées, deux philosophies, deux ambitions qui se croisent au pire (ou au meilleur) moment de leur saison. Accrochez-vous, ça promet.
Un match à six points qui peut tout bouleverser
Quand on regarde le calendrier en début de saison, peu auraient coché ce Valence – Bayern comme un tournant. Et pourtant. À mi-parcours de la phase régulière, chaque victoire pèse une tonne. Valence, solide dauphin surprise derrière le Real Madrid, joue sa place dans le Top 4 direct. Le Bayern, englué dans le bas de tableau, lutte pour ne pas se retrouver décroché avant même la trêve hivernale. Un succès à l’extérieur serait un hold-up majuscule pour les Bavarois. Une défaite à domicile serait un coup de frein brutal pour les Valencians.
Autrement dit : on assiste à un authentique match à six points déguisé en journée classique.
Valence : la machine orange enfin lancée
Il aura fallu du temps, mais Valence version 2025-2026 semble avoir trouvé la bonne carburation. Après un début hésitant (deux défaites lors des trois premières journées), l’équipe d’Alex Mumbrú enchaîne. Six victoires sur les huit derniers matches, dont un exploit retentissant à Monaco et une démonstration face au Partizan. À domicile, la Fonteta est devenue un véritable chaudron : cinq victoires en six réceptions, souvent avec plus de quinze points d’écart.
Le trio Kassius Robertson – Chris Jones – Jean Montero commence à faire peur en Europe. Robertson tourne à plus de 17 points par match avec une adresse extérieure insolente. Jones dicte le tempo comme peu de meneurs le font sur le Vieux Continent. Et Montero, ce gamin de 21 ans, explose littéralement : 19 points et 5 passes de moyenne sur les cinq derniers matches.
En face, le secteur intérieur emmené par Nate Reuvers et l’inoxydable Semi Ojeleye fait le boulot nuit après nuit. Valence est actuellement la troisième meilleure attaque de la compétition et la deuxième équipe à domicile. Difficile de faire plus dissuasif.
Le Bayern Munich : entre orgueil et urgence
Côté bavarois, le tableau est bien plus sombre. Gordon Herbert, pourtant champion du monde avec l’Allemagne, peine à trouver la bonne formule. L’effectif a été profondément renouvelé à l’intersaison, et ça se voit : manque de cohésion, rotations hasardeuses, défense souvent permissive.
Le bilan est cruel : trois petites victoires en douze journées. Seuls l’ASVEL et l’Étoile Rouge font pire. Pire encore, le Bayern reste sur quatre défaites consécutives, toutes à l’extérieur, avec une moyenne de 21 points encaissés de plus que marqués sur cette série.
Pourtant, tout n’est pas à jeter. Carsen Edwards peut prendre feu n’importe quand (28 points contre le Fenerbahçe il y a quinze jours). Sylvain Francisco apporte de l’énergie et de la création. Et quand le géant Othello Hunter est en forme, le rebond bavarois devient un cauchemar pour l’adversaire. Mais trop souvent, l’équipe craque dans le money-time ou laisse des boulevards défensifs.
Les clés tactiques du match
Valence va vouloir imposer son rythme rapide et son jeu de transition. Avec Jones et Montero, ils ont les deux meilleurs créateurs de contres-attaques de la ligue. Le Bayern devra absolument ralentir le tempo et protéger son rebond défensif, sous peine de se faire punir à chaque perte de balle.
Autre bataille cruciale : le duel sous le cercle. Si Reuvers et Ojeleye parviennent à écarter Hunter et Ibaka (quand il joue), Valence ouvrira des boulevards pour ses shooteurs. À l’inverse, si le Bayern domine les rebonds offensifs, Edwards et Francisco auront des secondes chances qui peuvent faire très mal.
Enfin, la gestion des fautes sera déterminante. Valence adore provoquer et aller sur la ligne (deuxième équipe qui tire le plus de lancers francs). Le Bayern, déjà fragile mentalement, ne peut pas se permettre de perdre ses intérieurs tôt dans les quart-temps.
Le contexte émotionnel : la Fonteta, cet enfer orange
Parler de Valence sans évoquer son public serait une erreur. La Fonteta est devenue l’une des salles les plus chaudes d’Europe cette saison. 8 500 spectateurs qui hurlent du premier au dernier seconde, une ambiance parfois limite hostile pour les visiteurs. Le Bayern, déjà fragile à l’extérieur, va découvrir un mur sonore impressionnant.
Les joueurs valenciens répètent à l’envi qu’ils se sentent « portés par leur public ». Chris Jones l’a encore dit après la victoire contre le Partizan : « Ici, on est dix contre cinq. » Exagéré ? Peut-être. Mais quand on voit les statistiques à domicile, difficile de dire le contraire.
Le pronostic : Valence largement favori, mais…
Soyons honnêtes : sur le papier, Valence part avec une longueur d’avance. La dynamique, le lieu, la forme du moment, tout plaide pour les Espagnols. Les bookmakers donnent Valence vainqueur avec 10 à 12 points d’écart en moyenne.
Mais le basket européen nous a appris une chose : jamais sous-estimer une équipe acculée. Le Bayern n’a plus grand-chose à perdre. Une victoire à Valence relancerait totalement leur saison et enverrait un message fort au reste de la ligue.
Alors oui, je vois Valence s’imposer. Probablement autour de 88-79. Mais si Edwards prend feu et que le Bayern tient trente minutes, tout peut basculer. Ce genre de match se joue aussi à l’orgueil.
Où et comment suivre le match
Le coup d’envoi est prévu à 20 h 30 heure française. Diffusion prévue sur les plateformes habituelles d’Euroligue et certains opérateurs qui détiennent les droits. Si vous êtes à Valence, les derniers billets partent comme des petits pains. Ambiance garantie.
Et vous, vous en pensez quoi ? Valence va-t-il continuer sa série ou le Bayern va-t-il créer la surprise de cette 13e journée ? Le débat est ouvert.
Une chose est sûre : ce soir, l’Euroligue nous offre un vrai beau morceau de basket. Du suspense, de l’intensité, des joueurs en feu. Tout ce qu’on aime. Rendez-vous à 20 h 30 pour vivre ça ensemble.









