Imaginez un gamin de 16 ans, né à Paris, qui se retrouve titulaire indiscutable dans un championnat professionnel à l’autre bout du monde. Pas en Europe, pas en Amérique du Sud, mais à Hong Kong. C’est l’histoire folle de William Mirwasser, ce jeune défenseur qui fait aujourdement parler de lui sur les réseaux et dans les cercles du football français.
Un destin bouleversé par un déménagement familial
Tout commence par une opportunité professionnelle pour son père. Un poste intéressant à Hong Kong, une ville-État où tout va vite, où les gratte-ciel dominent et où le football, même s’il reste discret, possède sa propre première division. La famille hésite, puis accepte. William, alors âgé de 15 ans, quitte ses potes, son quartier, ses repères.
Arrivé sur place, il découvre une réalité bien différente du football francilien. Le climat humide, la barrière de la langue, les entraînements sous une chaleur écrasante… Pourtant, il s’accroche. Et rapidement, son talent saute aux yeux.
Des débuts fulgurants au Hong Kong FC
Repéré par Gilles Meyer, un entraîneur français installé depuis longtemps à Hong Kong, William intègre d’abord l’équipe U18 du Hong Kong FC. Quelques mois plus tard, en août 2025, il fait ses grands débuts avec les pros. Et pas pour faire de la figuration : il s’installe directement comme titulaire au poste de latéral droit.
Dans un vestiaire jeune – moyenne d’âge à peine 23 ans – il côtoie d’autres talents précoces, comme l’Écossais Cai McGunnigle, déjà appelé en sélection U17. Le club mise clairement sur la jeunesse pour sortir du bas de tableau et s’installer durablement dans l’élite locale.
« Le coach me fait confiance, je joue mon football, et mes coéquipiers me mettent dans un bon état d’esprit. Il n’y a pas de pression. »
William Mirwasser
Un profil qui fait saliver les observateurs
Enzo Dietrich, défenseur central français du même club, ne tarit pas d’éloges sur son jeune compatriote : rapide, technique, bon dans les duels, excellente lecture du jeu pour son âge. Des qualités qui rappellent les latéraux modernes recherchés partout en Europe.
Formé à l’ESPA Paris puis à Issy-les-Moulineaux, William avait passé des détections au Paris FC et à Reims sans être retenu. Ironie du sort : s’il avait été pris, il ne serait probablement jamais parti à Hong Kong. Aujourd’hui, il remercie presque le destin.
Les atouts de William Mirwasser selon ses coéquipiers et entraîneurs :
- Vitesse et explosivité sur son couloir droit
- Qualité de centre et vision du jeu
- Solidité défensive malgré son jeune âge
- Maturité tactique impressionnante
- Adaptation ultra-rapide à un football physique et rapide
Une adaptation réussie malgré les obstacles
Parler anglais couramment n’a pas été immédiat. La première année, les échanges étaient limités. Heureusement, l’école française et la présence d’un coach tricolore ont facilité les choses. Aujourd’hui, il switch sans problème entre le français avec ses copains expatriés et l’anglais avec les locaux.
Sur le terrain, il a su imposer son style. Le football hongkongais est rapide, technique, avec beaucoup de transitions. Un style qui convient parfaitement à un latéral offensif comme lui. Résultat : il enchaîne les matchs, gagne en expérience à une vitesse folle.
Le rêve bleu toujours présent
Malgré l’éloignement, William n’a pas renoncé à ses ambitions européennes. Son objectif numéro un ? Revenir jouer en France, idéalement en région parisienne. Et pourquoi pas intégrer un jour une sélection de jeunes en équipe de France.
« Jouer pour l’équipe de France, c’est clairement un objectif. Intégrer les U17, ce serait un rêve. »
William Mirwasser
Depuis que son nom circule sur les réseaux – un post a dépassé les 700 000 vues – les messages affluent. Des agents français l’ont même contacté. À 16 ans, il doit déjà réfléchir à son avenir, gérer cette exposition soudaine entre les cours et les entraînements.
Hong Kong, tremplin ou parenthèse ?
Le championnat hongkongais n’est évidemment pas au niveau des grandes ligues européennes. Mais pour un jeune joueur, jouer titulaire chaque week-end à 16 ans reste une aubaine. L’expérience accumulée est inestimable. Beaucoup de scouts regardent désormais vers l’Asie pour dénicher les pépites oubliées par les grands centres de formation.
Le Hong Kong FC, club historique qui vit seulement sa sixième saison dans l’élite, incarne parfaitement cette nouvelle vague : recruter jeune, faire jouer, vendre ensuite. Un modèle qui a déjà fait ses preuves ailleurs en Asie (Japon, Corée du Sud, Thaïlande).
William, lui, continue de tracer sa route. Match après match, il gagne en confiance, en physique, en maturité. Chaque week-end, il affronte des joueurs plus âgés, plus costauds, parfois d’anciens pros européens en fin de carrière. Une école de la vie et du football à la fois.
Et maintenant ?
Restera-t-il plusieurs saisons à Hong Kong pour exploser complètement ? Ou un club européen viendra-t-il le chercher dès l’année prochaine ? Les paris sont ouverts. Ce qui est sûr, c’est que son téléphone risque de sonner de plus en plus souvent.
En attendant, il savoure. Il vit une aventure que peu de joueurs de son âge peuvent raconter. Habiter dans une des villes les plus fascinantes du monde, jouer au football au niveau professionnel, progresser chaque jour. Le rêve, finalement.
William Mirwasser n’a que 16 ans, mais il a déjà compris une chose essentielle : dans le football, les chemins les plus inattendus sont parfois ceux qui mènent le plus loin.
Un seul chiffre pour résumer son exploit :
16 ans
Et déjà titulaire à 9 000 km de la France.
Le football n’a pas fini de nous surprendre. Et William Mirwasser, avec son calme, son talent et son ambition, pourrait bien être la prochaine belle histoire du foot français. À suivre, très attentivement.










