C’est un séisme politique sans précédent qui vient de secouer le Royaume-Uni. Après 14 années de règne conservateur, les travaillistes, menés par Keir Starmer, ont remporté une victoire éclatante aux élections législatives. Avec quelque 410 sièges sur les 650 que compte la Chambre des Communes, le Labour se dote d’une majorité absolue d’au moins 168 voix. Un raz-de-marée rouge qui n’avait plus été vu depuis le triomphe de Tony Blair en 1997.
Un nouveau chapitre s’ouvre
Dans son discours de victoire, Keir Starmer a été clair : “Le changement commence maintenant”. L’ancien avocat de 61 ans, qui devient seulement le 7ème Premier ministre travailliste de l’histoire, a promis de tourner la page du “chaos” et d’entamer “un renouveau national”. Reçu dès ce vendredi par le roi Charles III, il emménagera dans la foulée au 10 Downing Street, résidence officielle des chefs du gouvernement britannique.
La fin d’une époque
Cette alternance marque la fin d’une ère politique dominée par les conservateurs. Depuis 2010 et l’arrivée au pouvoir de David Cameron, les Tories enchaînaient les victoires malgré les turbulences du Brexit et une valse incessante à la tête de l’exécutif. Mais usés par les scandales et l’instabilité chronique, ils ont fini par s’effondrer, subissant leur pire déroute depuis 1832.
Nous avions dit que nous mettrions fin au chaos, et nous l’avons fait. Nous avions dit que nous tournerions la page, et nous l’avons fait.
Keir Starmer, nouveau Premier ministre britannique
Les défis du nouveau gouvernement
La tâche qui attend Keir Starmer et son équipe s’annonce immense. Le Royaume-Uni traverse une crise multiforme, entre inflation galopante, grèves à répétition et services publics exsangues. Sans oublier l’épineuse question de l’après-Brexit et des relations futures avec l’Union européenne. Autant de défis complexes pour lesquels les Britanniques attendent des réponses concrètes et rapides.
- Juguler la crise du coût de la vie et l’envolée des prix
- Redonner des moyens aux services publics (santé, éducation…)
- Apaiser les tensions sociales et prévenir les grèves
- Clarifier les relations du pays avec l’UE post-Brexit
Conscient de l’immensité de la tâche, le nouveau Premier ministre se veut réaliste. Il sait qu’il n’a pas de “baguette magique” mais promet de s’attaquer avec détermination aux “défis de notre temps”. Le cap est fixé mais la route s’annonce longue et semée d’embûches. Pour Keir Starmer, c’est maintenant que les choses sérieuses commencent.