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Reconnaissance de la Palestine : Un tournant historique ?

En ce mois de mai 2024, une vague de reconnaissances de l’État palestinien a déferlé sur la scène internationale. L’Espagne, la Norvège et l’Irlande ont en effet décidé de franchir le pas, rejoignant ainsi les 143 pays ayant déjà acté l’existence de la Palestine. Si cette démarche revêt une portée symbolique forte, peut-elle pour autant faire avancer concrètement le processus de paix au Proche-Orient ?

Un signal politique majeur

Pour le gouvernement palestinien, cette triple reconnaissance constitue indéniablement une victoire diplomatique. Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne, a salué «une étape historique» vers la concrétisation des droits légitimes de son peuple. De son côté, le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a également applaudi la décision des trois pays européens.

Au-delà des mots, ce geste marque surtout une évolution sensible des mentalités en Occident. Pendant longtemps, les grandes puissances ont en effet conditionné la reconnaissance de la Palestine à un accord préalable avec Israël. En actant unilatéralement la souveraineté palestinienne, Madrid, Oslo et Dublin rompent avec cette logique et mettent la pression sur l’État hébreu.

C’est le seul chemin crédible vers la paix et la sécurité pour Israël et pour la Palestine.

– Leo Varadkar, Premier ministre irlandais

Un impact limité sur le terrain

Malgré l’importance politique de ces reconnaissances, leur impact concret sur le conflit israélo-palestinien risque toutefois de rester limité. Depuis l’échec des accords d’Oslo dans les années 1990, le processus de paix est en effet totalement dans l’impasse. Et la colonisation israélienne en Cisjordanie, illégale au regard du droit international, n’a cessé de s’étendre.

Surtout, en l’absence d’une pression réelle de la communauté internationale, et notamment des États-Unis, premier allié d’Israël, un règlement global du conflit paraît aujourd’hui illusoire. Les décisions de l’Espagne, de la Norvège et de l’Irlande n’y changeront pas grand-chose tant que Washington campera sur ses positions.

Vers une solution à deux États ?

À long terme, seule une solution à deux États, avec la création d’une Palestine indépendante aux côtés d’Israël, semble à même de ramener la paix dans la région. Mais sa mise en œuvre exigerait des concessions douloureuses des deux parties, notamment sur le statut de Jérusalem et le tracé des frontières.

Malgré ces obstacles, l’initiative espagnole, norvégienne et irlandaise contribue à remettre la question palestinienne au cœur des préoccupations internationales. À défaut de déboucher rapidement sur des avancées concrètes, elle maintient en vie l’espoir d’un futur État palestinien souverain. Un horizon encore lointain, mais qui reste l’unique voie vers une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens.

  • 146 pays reconnaissent désormais l’État palestinien
  • La solution à deux États reste la seule option viable
  • La communauté internationale doit accentuer la pression sur Israël

Il est temps de donner aux Palestiniens la place qui leur revient parmi les nations.

– Pedro Sanchez, Premier ministre espagnol

En définitive, si la reconnaissance de l’État palestinien par l’Espagne, la Norvège et l’Irlande marque une avancée symbolique importante, elle ne constituera un véritable tournant que si elle est suivie d’actes concrets de la communauté internationale. Car seule une action résolue et coordonnée des grandes puissances pourra imposer la paix au Proche-Orient. Le chemin sera long, mais il n’y a pas d’autre alternative.

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