À l’approche des élections législatives de 2024, la vie politique française prend des allures de grande mascarade. Face à la défaite qui se profile, la majorité sortante semble prête à toutes les compromissions pour se maintenir au pouvoir. L’idée d’un “arc républicain” rassemblant des personnalités aussi diverses que François Ruffin et Éric Woerth fait son chemin, dans le seul but de faire barrage au Rassemblement national. Mais ces alliances de circonstance ne risquent-elles pas de bafouer les valeurs de la République ?
La tentation des alliances contre-nature
Alors qu’il y a quelques semaines encore, le premier ministre Gabriel Attal dénonçait “l’accord de la honte” entre le PS et LFI, le voilà aujourd’hui prêt à tendre la main à cette même extrême-gauche pour constituer une majorité. Un revirement qui en dit long sur l’état de panique au sein du camp présidentiel. Mais ces compromis politiques à géométrie variable sont-ils vraiment compatibles avec l’intérêt général et la défense des valeurs républicaines ?
Des compromissions qui interrogent
Emmanuel Macron lui-même dénonçait il y a peu une extrême-gauche coupable à ses yeux “d’antisémitisme, de communautarisme, d’antiparlementarisme et de rupture de fait avec beaucoup de valeurs de la République”. Difficile dans ces conditions de justifier une alliance, même de circonstance, avec ces mêmes forces politiques. C’est pourtant ce qui se prépare, au nom d’un hypothétique “front républicain” face au RN.
“La politique n’est pas un long fleuve tranquille, mais elle ne doit pas non plus se transformer en marécage nauséabond où l’on patauge de compromissions en renoncements.”
François Bayrou, sur la nécessité de refonder la vie politique
La mascarade d’un “arc républicain”
Plutôt que d’assumer sereinement le bilan du quinquennat et de défendre un projet clair pour le pays, la majorité sortante préfère jouer un jeu trouble et se lancer dans une fuite en avant électoraliste. Derrière la rhétorique convenue sur les valeurs républicaines, c’est en réalité une véritable mascarade politique qui se prépare, où tous les coups semblent permis pour conserver le pouvoir.
- D’un côté, des appels du pied à la gauche radicale, quitte à renier ses engagements passés.
- De l’autre, des deals avec des transfuges de droite ralliés sur le tard à la macronie.
- Et au milieu, un électorat déboussolé, qui ne sait plus à quel saint se vouer.
Face à ces petits arrangements et à ce grand mercato politique, les citoyens ne peuvent qu’être pris d’un sentiment de déjà-vu. Comme si la classe politique n’avait rien appris des scrutins précédents et continuait de naviguer à vue, au gré des sondages et des intérêts à court terme, sans réelle boussole idéologique ni cap clair pour le pays.
Reconstruire la vie politique sur des bases saines
Il est urgent de sortir de cette logique politicienne mortifère et de rebâtir notre vie démocratique sur des fondations plus saines et plus éthiques. Cela passe par :
- Un renouvellement en profondeur de la classe politique et des pratiques.
- Des partis refondés autour de valeurs et de projets clairement identifiés.
- Des alliances cohérentes et assumées, loin des combinaisons d’appareils.
- Une parole politique retrouvant sincérité et sens de l’intérêt général.
Sans ce sursaut républicain et cette cure de jouvence démocratique, le fossé continuera de se creuser entre les citoyens et leurs représentants, ouvrant un boulevard aux populismes. Il est temps de mettre fin à la mascarade et de retrouver le chemin d’une politique digne de ce nom, faite de convictions, de vision et de transparence. L’avenir de notre démocratie en dépend.
