Le paisible quartier de Meudon-la-Forêt a été le théâtre d’une agression choquante mercredi soir. Alors qu’ils procédaient à un simple collage d’affiches électorales, la porte-parole du gouvernement Prisca Thévenot et son équipe de militants Renaissance ont été violemment pris à partie par une bande d’individus déterminés à en découdre. Retour sur un événement qui soulève de nombreuses questions sur l’insécurité grandissante dans nos banlieues.
Une soirée de campagne qui vire au cauchemar
Il est environ 20 heures ce mercredi quand Prisca Thévenot, accompagnée de sa suppléante Virginie Lanlo et de quelques militants, débute une opération de collage dans les rues de Meudon-la-Forêt. Une activité on ne peut plus banale en cette période d’élections législatives. Pourtant, la situation va rapidement dégénérer.
Selon les premiers éléments de l’enquête, un jeune homme se serait d’abord approché du groupe pour arracher une affiche avant de lancer à plusieurs filles qui l’accompagnaient : “Sur le Coran, appelle tout le monde”. Quelques minutes plus tard, c’est une vingtaine d’individus qui débarquent, armés notamment de trottinettes, pour s’en prendre aux militants.
Militants frappés à coups de poing et de trottinette
La violence est soudaine et d’une rare intensité. Deux membres de l’équipe de Prisca Thévenot, dont sa suppléante Virginie Lanlo, sont frappés à coups de poing et de trottinette. Bilan : des blessures nécessitant une prise en charge à l’hôpital Percy de Clamart. La voiture des militants est également endommagée.
Si la porte-parole du gouvernement en réchappe sans dommages physiques, le choc psychologique est réel. Prisca Thévenot a immédiatement déposé plainte au commissariat de Meudon. Selon son entourage, elle entend malgré tout “continuer sa campagne sur le terrain comme prévu jusqu’à vendredi soir”.
Une agression préméditée ?
Pour les enquêteurs, cela ne fait guère de doute : l’attaque était préméditée. La réaction ultra-rapide de la bande après l’altercation avec le premier individu, la violence utilisée, le nombre d’agresseurs… Tout porte à croire que Prisca Thévenot et son équipe ont été délibérément ciblés et que l’embuscade avait été planifiée en amont.
Mais pourquoi s’en prendre à la porte-parole et candidate de la majorité ? S’agit-il d’un acte politique, d’une volonté d’entraver la campagne de Renaissance dans les Hauts-de-Seine ? Ou plutôt de l’action d’une bande locale saisissant un prétexte pour “casser du flic” comme le craignent certains habitants excédés par les agissements récurrents de ces voyous ?
Premières interpellations, l’enquête se poursuit
La réaction des forces de l’ordre a en tout cas été rapide. Quatre suspects, dont trois Français et un Ivoirien, tous domiciliés dans le quartier, ont été interpellés et placés en garde à vue dès mercredi soir. Des policiers habitués du secteur ont en effet reconnu formellement l’un des agresseurs grâce à la vidéo tournée par Prisca Thévenot.
L’enquête pour “violences en réunion avec arme par destination” se poursuit donc activement. Elle devra notamment déterminer le degré de préméditation de l’attaque et identifier d’éventuels autres participants. Mais elle pose aussi en creux la lancinante question de l’insécurité dans certaines banlieues et du climat délétère dans lequel se déroule cette campagne des législatives.
Les habitants sont un brin agacés. Ils ne comprennent pas pourquoi les autorités n’ont recours à des interpellations que lorsqu’une femme politique est agressée, alors qu’eux subissent cette bande tous les jours.
– Une source locale
Un constat amer qui résume bien l’exaspération d’une partie de la population face à ces violences devenues presque banales. L’agression brutal de Prisca Thévenot et de son équipe aura au moins eu le mérite de braquer le projecteur sur cette réalité. Mais pour combien de temps ?