C’est un rassemblement politique qui a viré au scandale. Ce mercredi 3 juillet, plusieurs organisations de gauche, syndicats et médias se sont réunis place de la République à Paris pour manifester leur opposition à la montée de l’extrême droite incarnée par le Rassemblement National. Mais cette mobilisation a été éclipsée par une violente polémique déclenchée par des propos sexistes tenus par le rappeur Jok’Air.
Des insultes sexistes qui choquent
Invité à s’exprimer lors de ce rassemblement, le rappeur Jok’Air n’y est pas allé de main morte. Devant une foule de militants, il a lancé : “Baisez vos mères tous les Pascal Praud, Hanouna… Tout ça c’est de leur faute”, visant les journalistes et animateurs réputés proches de la droite. Des insultes à caractère sexiste et vulgaire qui ont immédiatement déclenché un tollé.
Sur les réseaux sociaux, de nombreuses voix se sont élevées pour condamner fermement ces propos inacceptables, soulignant leur misogynie. Beaucoup s’étonnent qu’un tel discours ait pu être tenu lors d’un événement censé défendre des valeurs progressistes et anti-discrimination.
Le rappeur déjà au cœur d’une précédente polémique
Ce n’est pas la première fois que Jok’Air se retrouve au centre d’une controverse pour des paroles sexistes. Il y a quelques mois, il avait traité la journaliste Charlotte d’Ornellas de “pute”, suscitant là aussi l’indignation. Un précédent qui jette une lumière encore plus crue sur cet incident.
C’est ce type qui avait traité Charlotte d’Ornellas de “pute” sous les ricanements de @RokhayaDiallo (le tweet est d’ailleurs toujours en ligne). Votez bien dimanche.
– @lelapindufutur sur Twitter
L’embarras des organisateurs
Du côté des organisateurs de l’événement, c’est la consternation. La CGT, L’Humanité, Médiapart ou encore SOS Racisme voulaient en faire une démonstration de force de la gauche face aux idées d’extrême droite. Au lieu de cela, la polémique occulte totalement le message qu’ils souhaitaient faire passer.
Si certains tentent de minimiser l’incident en rappelant que Jok’Air ne représente que lui-même, d’autres demandent des explications. Comment un tel personnage controversé a-t-il pu être invité à s’exprimer ? Les organisateurs avaient-ils connaissance de ses précédentes sorties sexistes ? Autant de questions qui restent pour l’instant sans réponses claires.
Un coup dur pour la mobilisation anti-RN
Au-delà du cas Jok’Air, c’est toute la mobilisation contre l’extrême droite qui se retrouve discréditée. Alors que la gauche tente de faire barrage à la montée du RN dans les sondages, cette polémique tombe au plus mauvais moment. Elle donne du grain à moudre à ses adversaires qui dénoncent régulièrement le “deux poids, deux mesures” de certains militants progressistes prompts à s’offusquer de certains propos tout en fermant les yeux sur d’autres.
Reste à savoir quelles seront les conséquences politiques de cet énième dérapage. À moins d’une semaine du second tour des élections législatives, chaque camp tente de marquer des points. Mais les insultes sexistes de Jok’Air ont plombé l’ambiance et parasité le message que la gauche voulait faire passer. Un coup dur dont elle se serait bien passée.
