Les marchés financiers français ont retrouvé des couleurs ce jeudi, portés par une diminution des inquiétudes politiques à quelques jours du second tour des élections législatives. L’indice phare de la Bourse de Paris, le CAC 40, a ainsi progressé de 0,83% pour clôturer à 7.695,78 points, signant une deuxième séance consécutive de hausse.
Une respiration bienvenue pour les investisseurs
Après plusieurs semaines de stress lié au contexte électoral français, les opérateurs de marché semblent retrouver un peu de sérénité. La perspective d’une large majorité du Rassemblement National à l’Assemblée paraît s’éloigner suite aux nombreux désistements de candidats en faveur de la majorité présidentielle. Un soulagement pour les investisseurs qui redoutaient une forte instabilité politique.
Cette accalmie se traduit notamment par une détente du “spread”, l’écart entre les taux d’intérêt des emprunts d’État français et allemand à 10 ans. Cet indicateur, qui mesure le degré de confiance des marchés envers un pays, s’est nettement resserré ces derniers jours pour revenir à 0,67 point de pourcentage, son plus bas niveau depuis 3 semaines.
Le retour en grâce des obligations françaises
Sur le marché obligataire, le taux français à 10 ans a certes légèrement progressé à 3,28%, mais dans des proportions comparables à son équivalent allemand (2,61%). Preuve que la “prime de risque” exigée par les investisseurs pour détenir de la dette tricolore diminue.
Un retour en grâce confirmé par le succès rencontré par la dernière émission obligataire de l’Agence France Trésor. L’État français a levé 10,5 milliards d’euros sur les marchés, avec une demande 2 fois supérieure à l’offre pour chacune des 4 lignes proposées.
Des indicateurs économiques finalement bien accueillis
Au-delà de l’accalmie sur le front politique, les marchés semblent aussi rassurés par les dernières statistiques économiques américaines qui montrent un ralentissement de l’activité. Cela renforce le scénario d’une modération du rythme de remontée des taux de la Fed, un facteur de soutien pour les actions.
Les mauvaises nouvelles économiques sont finalement bien prises par les marchés parce qu’elles appuient le scénario d’une baisse des taux
– Frédéric Ruf, expert chez Milleis
Airbus rafle un méga-contrat, Pluxee pénalisé
Du côté des valeurs, Airbus s’est distingué en décrochant un contrat de 2,1 milliards d’euros auprès de l’armée allemande pour des satellites de communication militaire. Le titre a gagné 0,19% à 136,10 euros.
À l’inverse, l’action Pluxee, spécialiste des titres-restaurant et solutions de paiement pour les entreprises, a chuté de 9,29% malgré le relèvement de ses objectifs annuels. Ses résultats du 3e trimestre ont déçu certains analystes.
Au final, le marché parisien a démontré sa capacité de résilience face aux incertitudes politiques. Si le spectre d’une cohabitation semble s’éloigner, les investisseurs restent néanmoins attentifs à l’issue du scrutin de dimanche, qui dessinera les contours du paysage économique et social des prochains mois. De quoi maintenir une certaine volatilité à court terme.
