Brigitte Vumbi Borne, Française d’origine congolaise installée à Perpignan, ne s’attendait sûrement pas à un tel déferlement de haine dans sa boîte aux lettres. Cette commerçante sexagénaire, fière d’avoir porté la flamme olympique en mai dernier, a eu la désagréable surprise de recevoir un courrier profondément raciste lui intimant de quitter la France au plus vite.
Un appel au départ sur fond de racisme
Le contenu de la missive est sans équivoque. Prétextant un changement de climat suite aux dernières élections, l’auteur anonyme affirme sans ambages que Mme Vumbi Borne n’est “plus la bienvenue dans cette ville”. Il l’exhorte à vendre rapidement son domicile “à une famille de bons Français de souche” avant de “préparer [son] départ pour l’Afrique”. Des propos d’une violence inouïe, empreints d’un racisme décomplexé.
L’ombre du fascisme
Pour couronner le tout, la lettre est signée “Division Marcel Bucard de Perpignan, Mouvement Populaire Français”, en référence à ce collaborateur antisémite condamné à mort après la Seconde Guerre mondiale. Un détail troublant qui fait planer le spectre du fascisme sur cette affaire.
Je ne vais pas me laisser faire.
– Brigitte Vumbi Borne
Une plainte déposée, la communauté sous le choc
Face à cet acte odieux, Brigitte a immédiatement décidé de porter plainte. “Je veux qu’on en parle. Je veux qu’on sache qui je suis, ce qu’il se passe. Il faut le dénoncer”, a-t-elle déclaré, bien décidée à ne pas se laisser abattre par la haine. Son histoire, relayée sur les réseaux sociaux, a suscité une vague d’indignation et de soutien.
Le maire RN de Perpignan, Louis Aliot, a lui-même qualifié ce courrier “d’absolument abject”, assurant la plaignante de son soutien. Au-delà des clivages politiques, c’est toute une communauté qui se retrouve ébranlée par cette attaque raciste ciblée.
Un révélateur des tensions persistantes
Si l’identité de l’expéditeur reste à déterminer, cet épisode met en lumière les tensions communautaires qui peuvent encore gangréner notre société. Il rappelle douloureusement que malgré les avancées, le racisme demeure une réalité pour de nombreux Français issus de l’immigration, y compris ceux installés de longue date comme Mme Vumbi Borne.
Espérons que la mobilisation autour de Brigitte permettra non seulement de confondre l’auteur de cette missive haineuse, mais aussi d’ouvrir un dialogue constructif sur ces questions brûlantes. Car ce n’est qu’en cultivant le respect mutuel et la cohésion que nous pourrons construire une société réellement inclusive, où chacun se sente chez soi, quelle que soit son origine.