Comment une région marquée par des conflits peut-elle afficher une croissance économique aussi robuste ? En 2025, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (MENA) surprennent avec une progression économique de 3,3 %, défiant les incertitudes mondiales et les tensions géopolitiques. Ce dynamisme, porté par des secteurs clés comme le pétrole et le tourisme, interroge sur la résilience de cette zone face à des défis majeurs. Plongeons dans les facteurs qui expliquent cet essor inattendu et les perspectives pour l’avenir.
Une Croissance Défiante face aux Crises
La région MENA a traversé des années tumultueuses, marquées par des conflits armés, des fluctuations des prix du pétrole et des tensions commerciales internationales. Pourtant, les chiffres de 2025 révèlent une croissance économique de 3,3 %, contre 2,1 % en 2024. Cette amélioration, bien au-delà des attentes, s’explique par une combinaison de facteurs structurels et conjoncturels qui ont permis à la région de surmonter des chocs majeurs.
Les prévisions pour 2026 sont encore plus optimistes, avec une croissance attendue de 3,7 %. Cette dynamique reflète la capacité des pays de la région à s’adapter à un environnement complexe, tout en capitalisant sur leurs atouts économiques. Mais quels secteurs ont joué un rôle clé dans cette performance ?
Le Pétrole : Moteur de la Reprise
Les pays du Golfe, piliers économiques de la région, ont largement contribué à cette croissance. La production pétrolière a connu une hausse significative en 2025, compensant la baisse des cours mondiaux. Cette augmentation a permis de stabiliser les revenus de pays comme l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Qatar, qui restent fortement dépendants de l’or noir.
« Malgré la volatilité des prix du pétrole, la région a su tirer parti de ses ressources pour soutenir la croissance. »
Jihad Azour, expert régional
Cette résilience s’appuie également sur des investissements massifs dans la diversification économique. Les pays du Golfe ont intensifié leurs efforts pour réduire leur dépendance au pétrole, en développant des secteurs comme les technologies vertes et les infrastructures modernes. Ces initiatives commencent à porter leurs fruits, renforçant la stabilité économique régionale.
Le Rebond du Tourisme et d’Autres Secteurs
Au-delà du pétrole, le tourisme a joué un rôle déterminant dans la reprise économique de la région. Des pays comme l’Égypte et la Jordanie ont vu leurs secteurs touristiques rebondir après des années de ralentissement dues aux crises géopolitiques. Les investissements dans les infrastructures hôtelières et les campagnes de promotion ont attiré des visiteurs internationaux, stimulant les économies locales.
L’agriculture et l’industrie ont également contribué à cette dynamique. Par exemple, certains pays ont modernisé leurs pratiques agricoles, augmentant les rendements et réduisant leur dépendance aux importations alimentaires. Ces avancées, bien que moins médiatisées, ont renforcé la résilience économique face aux chocs externes.
Secteurs Clés de la Croissance en 2025
- Pétrole : Hausse de la production dans les pays du Golfe.
- Tourisme : Rebond notable en Égypte et en Jordanie.
- Agriculture : Modernisation et augmentation des rendements.
- Industrie : Développement de nouvelles filières.
Résilience Face aux Conflits
La région MENA n’a pas été épargnée par les conflits, notamment la guerre entre Israël et le Hamas, qui a dévasté la bande de Gaza. Pourtant, des pays voisins comme la Jordanie et l’Égypte ont réussi à maintenir une certaine stabilité économique. Cette résilience s’explique par des politiques économiques adaptatives et une capacité à diversifier les sources de revenus.
Le cessez-le-feu récent dans la bande de Gaza, bien qu’encore fragile, est perçu comme une opportunité. Il pourrait ouvrir la voie à une reconstruction dans des zones dévastées, comme Gaza, le Liban ou la Syrie. Toutefois, les experts restent prudents, car l’impact économique dépendra de la consolidation de cette stabilité.
« La stabilité pourrait améliorer le profil de risque de la région, ouvrant la voie à des projets de reconstruction. »
Jihad Azour
Les Défis de la Reconstruction
La reconstruction des zones touchées par les conflits représente un défi colossal. À Gaza, les besoins d’urgence et de reconstruction sont immenses, nécessitant une coordination avec des organisations internationales comme l’ONU et la Banque mondiale. Les experts estiment que des milliards de dollars seront nécessaires pour rebâtir les infrastructures et relancer l’économie locale.
Des pays comme le Yémen et le Soudan font également face à des besoins de financement massifs, aggravés par une diminution des aides internationales. Cette situation souligne l’importance d’une coopération régionale et internationale pour soutenir les efforts de reconstruction et stabiliser les économies fragilisées.
| Pays | Défis Majeurs | Secteurs de Reprise |
|---|---|---|
| Égypte | Proximité des conflits | Tourisme, Agriculture |
| Jordanie | Instabilité régionale | Tourisme, Commerce |
| Gaza | Destruction massive | Reconstruction |
Perspectives pour 2026 et Au-delà
Les prévisions pour 2026 restent prometteuses, avec une croissance projetée à 3,7 %. Cependant, plusieurs incertitudes subsistent. La consolidation du cessez-le-feu, la stabilisation des prix du pétrole et l’évolution des aides internationales joueront un rôle déterminant dans la trajectoire économique de la région.
Pour maximiser ce potentiel, les pays de la région devront continuer à investir dans la diversification économique et la coopération régionale. Les initiatives visant à renforcer le tourisme, l’agriculture et les industries non pétrolières seront cruciales pour assurer une croissance durable.
Priorités pour l’Avenir
- Diversification : Réduire la dépendance au pétrole.
- Reconstruction : Investir dans les zones sinistrées.
- Coopération : Renforcer les partenariats internationaux.
En conclusion, la région MENA démontre une résilience remarquable face à des défis complexes. La combinaison d’une production pétrolière accrue, d’un tourisme en plein essor et d’une agriculture modernisée a permis de dynamiser l’économie en 2025. Cependant, l’avenir dépendra de la capacité des pays à consolider ces acquis tout en relevant les défis de la reconstruction et de la stabilité régionale. Cette trajectoire, bien que prometteuse, reste à surveiller de près.
