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Guerre Israël-Hamas : La France Quittera-t-Elle la CPI Sous la Pression de Ciotti ?

La demande de mandat d’arrêt émise par la Cour pénale internationale (CPI) à l’encontre du premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et des principaux chefs du Hamas suscite une vive polémique en France. Le président des Républicains Éric Ciotti a même appelé à un retrait pur et simple de la France de cette juridiction qu’il juge « définitivement décrédibilisée ».

Mettre Netanyahou et le Hamas sur un pied d’égalité, « ridicule » pour Ciotti

Invité de BFMTV ce mercredi, le député des Alpes-Maritimes a vigoureusement dénoncé la procédure engagée par la CPI. Selon lui, il est « ridicule » de « mettre en accusation le premier ministre d’un État démocratique qui se défend de la pire attaque terroriste qui ait jamais eu lieu ». Éric Ciotti estime inadmissible de mettre sur un même plan Israël et « des terroristes immondes, des islamistes ».

La CPI s’est définitivement décrédibilisée. Elle n’existera plus.

– Éric Ciotti, président des Républicains

Pour le chef de file de la droite, la comparaison est outrageante. Il pointe du doigt une institution « politisée » qui ne s’attaque ni à l’Iran, ni à la Turquie, ni à la Chine pour leurs graves violations des droits de l’Homme. Un constat partagé par le président du Sénat Gérard Larcher, pour qui il est inacceptable de « mettre sur le même banc ceux qui sont responsables d’assassinats et ceux qui ont été les victimes ».

La gauche vent debout contre un éventuel retrait français

Sans surprise, la position d’Éric Ciotti a fait bondir la gauche, qui avait salué la décision de la CPI. Le coordinateur de La France Insoumise Manuel Bompard a fustigé la volonté de « détruire un des principaux acquis en matière de droit international ». Qualifiant le président des Républicains de « décrédibilisé », il a reçu le soutien de plusieurs députés LFI :

  • Arnaud Le Gall dénonce « l’aveuglement » des LR dans leur « soutien aux crimes du gouvernement israélien à Gaza ».
  • Andrée Taurinya juge « impensable que ceux qui sont soupçonnés de crimes de guerre pourraient être intouchables ».

Pour la gauche, la CPI doit pouvoir mener son travail en toute indépendance, sans pression des États. Un retrait français serait perçu comme un coup porté à la justice internationale. Mais les chances que le gouvernement accède à la demande de Ciotti semblent minces tant l’institution, même critiquée, reste un pilier du multilatéralisme.

Israël ne reconnaît pas la compétence de la CPI

Engagée dans un conflit meurtrier avec le Hamas depuis l’attaque du 7 octobre 2023, Israël conteste la légitimité de la Cour pénale internationale. L’État hébreu n’a jamais ratifié le Statut de Rome qui fonde la juridiction. Il argue qu’en tant que pays non-signataire, ses ressortissants ne peuvent être poursuivis.

La procédure visant Benyamin Netanyahou est donc avant tout symbolique, la CPI n’ayant pas de moyens concrets pour arrêter et juger le premier ministre israélien contre son gré. Mais elle témoigne de la volonté des juges de ne pas rester les bras croisés face aux violences, quels qu’en soient les responsables.

Éric Ciotti et Gérard Larcher ont beau fustiger une tentative inique de mettre sur un pied d’égalité un État démocratique et une organisation terroriste, la CPI se doit d’enquêter dès lors que des crimes de guerre ou contre l’humanité sont suspectés. Un cas de figure qui semble hélas se vérifier des deux côtés, dans une spirale de violences qui paraît sans fin.

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