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Conflit à Gaza : La Trêve Fragile Menacée par des Accusations

La trêve à Gaza est-elle déjà rompue ? Frappes israéliennes à Rafah et accusations mutuelles entre le Hamas et Israël ravivent les tensions. Que va-t-il se passer ensuite ?

Le 10 octobre 2025, un fragile espoir de paix semblait poindre à Gaza après deux années d’un conflit dévastateur. Pourtant, à peine quelques jours plus tard, cet équilibre précaire vacille. Des accusations mutuelles entre Israël et le Hamas, des frappes aériennes à Rafah et des tensions croissantes autour des otages et de l’aide humanitaire menacent de replonger la région dans le chaos. Que s’est-il passé pour que cette trêve, obtenue sous la pression internationale, soit déjà en péril ?

Une Trêve Fragile Sous Pression

La trêve, entrée en vigueur le 10 octobre, était censée marquer une pause dans un conflit qui a débuté le 7 octobre 2023 par une attaque d’une ampleur sans précédent menée par le Hamas contre Israël. Ce jour-là, 1 221 personnes, majoritairement des civils, ont perdu la vie côté israélien. En réponse, l’offensive militaire israélienne a causé la mort de 68 159 personnes à Gaza, selon les autorités locales, plongeant le territoire dans une crise humanitaire sans précédent.

L’accord de cessez-le-feu, obtenu sous la médiation du président américain de l’époque, incluait des mesures concrètes : la libération d’otages par le Hamas en échange de prisonniers palestiniens, la restitution des dépouilles des victimes, et l’acheminement d’une aide humanitaire cruciale. Pourtant, dès le dimanche suivant, des accusations de violations ont émergé, mettant en lumière la fragilité de cet accord.

Rafah : Un Point Chaud Explosif

Le sud de Gaza, et plus précisément la zone de Rafah, est devenu le théâtre d’un regain de tensions. Selon l’armée israélienne, des combattants du Hamas auraient attaqué ses positions avec des missiles antichars et des tirs, violant ainsi les termes de la trêve. En réponse, des frappes aériennes et des tirs d’artillerie ont visé des cibles dans cette zone sous contrôle militaire israélien. Un témoin local a décrit à l’AFP des avions de guerre effectuant deux frappes sur Rafah, sans détails immédiats sur les victimes.

Le Hamas, de son côté, nie toute implication dans ces incidents. Dans un communiqué, sa branche armée a déclaré n’avoir “aucune connaissance d’affrontements à Rafah”. Au contraire, le mouvement accuse Israël de violer l’accord en poursuivant ses opérations militaires. Cette guerre des récits alimente une méfiance mutuelle, rendant la situation encore plus instable.

“C’est l’occupation sioniste qui continue de violer l’accord”, a déclaré Izzat al-Rishq, membre du bureau politique du Hamas.

Otages et Dépouilles : Une Question Sensible

Un des piliers de l’accord de trêve concerne la libération des otages et la restitution des dépouilles. Le 13 octobre, le Hamas a libéré 20 otages vivants en échange de près de 2 000 prisonniers palestiniens. Par ailleurs, 12 dépouilles ont été rendues à Israël, dont celles de l’Israélien Ronen Engel et du Thaïlandais Sonthaya Oakkharasri, tous deux tués lors de l’attaque du 7 octobre 2023. Israël maintient une position ferme : aucun compromis ne sera fait tant que toutes les dépouilles ne seront pas rapatriées.

Ce point est particulièrement sensible. Israël conditionne la réouverture du point de passage de Rafah, essentiel pour l’entrée de l’aide humanitaire, à la restitution complète des corps. De son côté, le Hamas argue que la fermeture de ce poste-frontière empêche l’acheminement d’équipements nécessaires pour retrouver les corps sous les décombres. Ce désaccord cristallise les tensions et complique les efforts humanitaires.

Une Crise Humanitaire Aggravée

La situation humanitaire à Gaza reste dramatique. L’offensive israélienne a détruit une grande partie du territoire, laissant des milliers de personnes sans abri, sans accès à l’eau potable ni à des soins médicaux. Selon le ministère de la Santé local, plus de 400 corps ont été retrouvés sous les décombres depuis le début de la trêve. Les secours s’activent dans des conditions extrêmes pour localiser d’autres victimes, mais les restrictions d’accès imposées par l’armée israélienne compliquent leur tâche.

Tom Fletcher, chef des opérations humanitaires de l’ONU, a visité Gaza récemment et a qualifié la mission humanitaire d’énorme. Lors de son passage dans la ville de Gaza, il a constaté l’ampleur des destructions et l’urgence d’un soutien international. L’accord de trêve prévoyait un afflux d’aide pour répondre aux besoins de la population, mais les blocages, notamment au point de passage de Rafah, entravent ces efforts.

Aspect Détails
Victimes côté israélien 1 221 morts, majoritairement civils, lors de l’attaque du 7 octobre 2023.
Victimes à Gaza 68 159 morts, selon le ministère de la Santé local.
Otages libérés 20 otages vivants libérés le 13 octobre.
Dépouilles rendues 12 corps restitués à Israël.

Des Réactions Politiques Explosives

Les incidents à Rafah ont provoqué des réactions immédiates de la part des responsables israéliens. Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a résumé l’état d’esprit de certains en publiant un simple mot sur les réseaux sociaux : Guerre ! Cette déclaration reflète la frustration et la détermination d’Israël à répondre fermement à toute violation perçue de la trêve. De son côté, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a ordonné à l’armée d’agir “avec force” contre les cibles qualifiées de “terroristes”.

Du côté du Hamas, le discours est tout aussi ferme. En accusant Israël de violer l’accord, le mouvement cherche à rallier le soutien de la communauté internationale. Ces déclarations croisées, loin de calmer les esprits, attisent les tensions et rendent la perspective d’une paix durable encore plus incertaine.

Un Avenir Incertain pour Gaza

La trêve, bien que fragile, représentait une lueur d’espoir pour une population épuisée par deux ans de guerre. Cependant, les récents événements à Rafah montrent à quel point cet équilibre est précaire. Les accusations mutuelles, les frappes militaires et les désaccords sur les otages et l’aide humanitaire risquent de faire basculer la région dans un nouveau cycle de violence.

Pour l’heure, la communauté internationale observe avec inquiétude. La tâche humanitaire reste colossale, et les besoins de la population de Gaza sont urgents. Mais sans un respect mutuel des termes de l’accord, la trêve pourrait rapidement s’effondrer, laissant peu d’espoir pour une résolution à court terme.

Points clés à retenir :

  • La trêve entrée en vigueur le 10 octobre est menacée par des accusations mutuelles.
  • Des frappes israéliennes à Rafah répondent à des attaques présumées du Hamas.
  • Le Hamas nie toute violation et accuse Israël de bloquer l’aide humanitaire.
  • La restitution des dépouilles et la réouverture de Rafah restent des points de discorde.
  • La situation humanitaire à Gaza demeure critique, avec des besoins urgents.

Alors que les tensions s’intensifient, une question demeure : la trêve peut-elle tenir face à ces défis ? Seule une volonté commune de respecter les engagements pris pourrait éviter un retour à la guerre. Mais dans un contexte aussi volatile, l’avenir de Gaza reste suspendu à un fil.

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