À moins d’un an des élections législatives anticipées de 2024, les positions se clarifient dans le paysage politique français. Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et candidat dans le Nord, a tenu à réaffirmer avec force son refus de toute compromission avec les extrêmes, de droite comme de gauche. Une posture en phase avec la ligne du gouvernement, mais qui pourrait compliquer sa réélection dans une circonscription où le Rassemblement national est bien implanté.
Darmanin campe sur ses positions
« Je ne voterai jamais pour le RN, ni pour LFI ». C’est par ces mots sans ambiguïté que Gérald Darmanin a choisi de clarifier sa position en vue du second tour des législatives, qui s’annonce particulièrement disputé. Arrivé en tête au premier tour dans sa circonscription du Nord, le ministre de l’Intérieur devra affronter un candidat du Rassemblement national, Marine Tondelier ayant jeté l’éponge malgré son bon score.
Pour Darmanin, pas question pour autant de s’allier avec la candidate de la gauche radicale, quitte à prendre le risque de perdre son siège. Son entourage insiste : il « réaffirme sa position de combat contre les extrêmes quels qu’ils soient », excluant tout « accord avec l’extrême gauche, qui est anti-police, ni avec l’extrême droite ».
Les Français n’ont pas besoin qu’on leur dise pour qui voter, ni au 1er, ni au 2nd tour.
Gérald Darmanin, dans une vidéo sur X (ex-Twitter)
Un gouvernement divisé sur la question
Cette question du « ni RN, ni LFI » agite l’exécutif depuis plusieurs semaines. Certains ministres, à l’image de Gabriel Attal, appellent clairement à faire barrage à l’extrême droite en toutes circonstances. Mais d’autres, comme Gérald Darmanin donc, refusent de choisir entre les deux extrêmes, au risque de favoriser des triangulaires périlleuses pour la majorité présidentielle.
Emmanuel Macron n’a pas encore tranché, préférant laisser ses lieutenants libres de leurs choix. Mais dans une assemblée qui s’annonce très fragmentée, où aucun camp ne semble en mesure d’obtenir une majorité absolue, la question des alliances et désistements sera cruciale. Les macronistes parviendront-ils à conserver une majorité relative ? Les extrêmes feront-ils une percée historique ? Réponse les 30 juin et 7 juillet.
Les enjeux du scrutin
Au-delà du cas Darmanin, ces législatives s’annoncent déterminantes pour l’avenir du quinquennat Macron. Après la claque des européennes et la dissolution surprise de l’Assemblée, la macronie joue gros. En cas de revers, c’est toute la stratégie de « dépassement » et d’« arc républicain » théorisée par le Président qui serait remise en cause.
- La majorité sortante parviendra-t-elle à sauver les meubles, en capitalisant sur son bilan ?
- Les extrêmes, portées par la colère sociale, réaliseront-elles une percée synonyme de blocage ?
- La gauche, rassemblée derrière le parti de Mélenchon, peut-elle espérer revenir aux affaires ?
Autant de questions qui électrisent cette fin de campagne, et dont les réponses façonneront le visage politique de la France pour les quatre prochaines années. À moins d’un an de ce scrutin capital, une certitude : rien n’est encore joué !