Le petit village de Moulayrès dans le Tarn est sous le choc. Dimanche dernier, un drame familial d’une rare violence a secoué cette paisible bourgade située à 40 km au sud-ouest d’Albi. Un homme de 60 ans a été retrouvé agonisant à son domicile, le corps lardé de coups de couteau. Le coupable présumé n’est autre que son propre fils, âgé de 27 ans.
Un crime d’une sauvagerie inouïe
C’est la compagne de la victime qui a donné l’alerte, après avoir découvert son conjoint gisant dans une mare de sang, avec de multiples plaies par arme blanche. Malgré l’intervention rapide des secours, le sexagénaire n’a pas survécu à ses blessures. Une scène de crime d’une rare brutalité qui a profondément marqué les enquêteurs dépêchés sur place.
Les soupçons se sont vite portés sur le fils, dont le comportement aurait été jugé étrange ces derniers temps. Environ une demi-heure après les faits, le jeune homme a été interpellé sans opposer de résistance à son domicile de Lacrouzette, à une trentaine de kilomètres de là. Une perquisition a permis de retrouver l’arme du crime présumée.
Des aveux en garde à vue
Placé en garde à vue, le mis en cause aurait fini par reconnaître son implication, sans pour autant livrer d’explications claires sur son passage à l’acte. Déféré mardi devant un juge d’instruction, il a été mis en examen pour “homicide sur ascendant” et placé en détention provisoire dans l’attente de la poursuite des investigations.
Si les relations entre le père et le fils semblaient tendues depuis quelque temps selon l’entourage, rien ne laissait présager un tel déchaînement de violence. Ce drame plonge la communauté dans l’incompréhension et l’effroi. Une cellule psychologique a été mise en place pour épauler les proches et les habitants traumatisés.
C’était quelqu’un de discret et de serviable, je n’arrive pas à croire qu’il ait pu faire une chose pareille.
– Un voisin sous le choc
Le mobile du crime reste flou
À ce stade, le mobile de ce parricide reste un mystère. Le mis en cause, décrit comme réservé voire solitaire, ne souffrirait pas de troubles psychiatriques connus. Une expertise psychologique devrait être ordonnée pour tenter de cerner sa personnalité et comprendre son geste.
Du côté des enquêteurs, les investigations vont se poursuivre pour reconstituer le fil des événements et le contexte de ce drame familial. Les auditions de l’entourage devraient apporter un éclairage sur la nature exacte des relations qu’entretenaient le père et le fils. La piste d’une violente dispute ayant dégénéré sera examinée.
Ce fait divers sordide rappelle que les violences intrafamiliales peuvent survenir dans tous les milieux, même les plus insoupçonnés. Il soulève aussi la délicate question de la détection des situations à risques et de la prise en charge des personnes présentant des fragilités psychologiques. Des drames qui laissent trop souvent des familles brisées.
L’homme encourt la réclusion criminelle à perpétuité. En attendant d’être fixé sur son sort judiciaire, il restera pour l’heure derrière les barreaux de la maison d’arrêt d’Albi, laissant une communauté en état de choc face à l’impensable. L’instruction du dossier devra faire toute la lumière sur cette folie meurtrière qui endeuille le sud du Tarn.