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Polémique : Un Clip de Rap Anti-RN Sème la Controverse

Un collectif de rappeurs sort un clip anti-RN aux paroles très crues, déclenchant une vague d'indignation. Le clip est qualifié de sexiste, antisémite et incitant à la violence, provoquant de multiples...

Un clip de rap intitulé “No Pasaran”, réunissant plusieurs rappeurs français connus, fait l’objet d’une vive polémique depuis sa sortie. Créé dans le but affiché de s’opposer au Rassemblement National et à l’extrême droite, le morceau est pointé du doigt pour ses paroles particulièrement choquantes, comportant des appels à la violence, des propos misogynes, antisémites et complotistes.

Des paroles qui dérangent

Dès les premières écoutes, le contenu du morceau “No Pasaran” a suscité l’indignation. Sur un beat agressif, les rappeurs se relaient pour attaquer frontalement des figures du RN comme Marine Le Pen, Jordan Bardella ou encore Marion Maréchal. Mais au-delà de la critique politique, ce sont surtout les références sexistes, les menaces physiques et les punchlines antisémites qui ont choqué de nombreux auditeurs.

Marine et Marion les putes, j’vais vous la faire à l’envers comme avec le revolver d’Hitler.

Alkpote dans “No Pasaran”

Parmi les phrases les plus problématiques, on retrouve des injures misogynes d’une grande violence envers les femmes politiques du RN, traitées de “chiennes en rut”, ainsi que des paroles à consonance antisémite comme “c’est les juifs qui contrôlent le rap” ou des références douteuses au terroriste Mohammed Atta.

La liberté d’expression en question

Face au tollé, les défenseurs du projet arguent de la liberté d’expression et de la tradition d’un rap provocateur et sans filtre. Pour l’ancien rappeur Rost, “No Pasaran” serait même “un cri d’amour pour la France” et une démarche dont il faudrait être “fier”. Mais pour beaucoup, la frontière entre l’engagement politique et l’apologie de la haine est largement franchie.

Un passif sulfureux pour certains rappeurs

Au-delà du morceau en lui-même, la polémique a également réactivé d’anciennes casserelles de certains des rappeurs impliqués. Des propos homophobes, sexistes ou complotistes d’Alkpote ou de Fianso ont refait surface, jetant une lumière crue sur l’univers mental de certaines figures du rap.

  • Alkpote a par le passé tenu des propos antisémites, homophobes et a chanté “Allons brûler les locaux de Charlie Hebdo”
  • Fianso s’était illustré en bloquant illégalement une autoroute pour un clip et avait déjà menacé “les juifs” dans un morceau

Malaise et condamnations politiques

Si quelques personnalités à gauche, comme le député LFI François Piquemal, ont tenté de défendre le clip, la classe politique a largement condamné l’initiative. Jordan Bardella a dénoncé un “univers mental toxique”, quand d’autres y ont vu la marque d’un “ensauvagement” inquiétant. Même l’imam Chalghoumi, pourtant engagé contre l’islamisme et pourchassé par les terroristes, a choisi de porter plainte.

Rap engagé ou dérapage incontrôlé ?

Alors, provocation artistique ou franchissement de ligne rouge ? Si le rap a toujours été un genre musical engagé, prompt à choquer pour mieux réveiller les consciences, les dérapages haineux de “No Pasaran” semblent difficilement défendables. Preuve que l’antiracisme et le combat contre l’extrême droite ne peuvent en aucun cas se faire au prix de la banalisation de la violence et des préjugés. Un équilibre complexe que les rappeurs en question semblent avoir perdu de vue.

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