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L’Acropole d’Athènes Ouvre Ses Portes aux Visites Privées de Luxe

Pour 5000€, de riches visiteurs peuvent désormais profiter d'un accès exclusif à l'Acropole d'Athènes en dehors des heures d'ouverture. Une privatisation controversée du site antique le plus célèbre de Grèce, qui fait polémique alors que le pays souffre du surtourisme. Découvrez les détails de ces visites VIP qui font débat...

Imaginez fouler le sol millénaire de l’Acropole, admirer la majesté du Parthénon, sans personne autour de vous. C’est désormais possible pour une poignée de privilégiés, prêts à débourser 5000€ pour une visite privée de ce joyau du patrimoine mondial. Depuis peu, le site archéologique le plus célèbre de Grèce propose en effet des créneaux VIP en dehors des horaires d’ouverture au public. Une initiative qui ne fait pas l’unanimité, alors que le pays souffre déjà de surtourisme.

Des visites privées à 5000€ pour échapper à la foule

Chaque année, l’Acropole d’Athènes accueille des millions de visiteurs venus du monde entier admirer ce trésor de l’Antiquité. Mais pour certains, l’expérience est gâchée par les foules et les longues files d’attente. C’est pour cette clientèle fortunée en quête d’exclusivité que le site propose depuis peu des visites privées, au tarif princier de 5000€.

Ces visites VIP ont lieu tôt le matin avant l’ouverture, ou le soir après la fermeture. Limitées à 5 personnes maximum, elles peuvent inclure les services d’un guide personnel. Une première visite de ce type a déjà eu lieu fin juin, pour un couple russe selon la presse grecque.

Un accès privilégié très select

Concrètement, seuls 4 groupes de 5 personnes pourront profiter de ces visites VIP chaque jour où elles sont proposées, à savoir les mardis, vendredis et samedis. Il faut réserver son créneau via le site des ressources archéologiques grecques et s’acquitter des 5000€, que le groupe compte une ou cinq personnes.

À titre de comparaison, un billet normal pour visiter l’Acropole coûte 20€ (30€ avec l’accès à d’autres sites). Le site est ouvert au public de 8h à 20h tous les jours, avec des restrictions possibles en cas de forte chaleur comme lors de la canicule de juin.

On peut comprendre qu’il y a une nécessité financière derrière cette mesure mais l’organisation aurait pu être différente.

Georgia Kondyli, présidente du syndicat des gardiens des sites archéologiques

Le surtourisme, un vrai défi pour la Grèce

Si cette privatisation partielle permet de renflouer les caisses grecques, elle pose question alors que le pays est confronté au surtourisme. L’Acropole en est un symbole frappant : en 2022, le site a battu son record avec près de 4 millions de visiteurs (+31% sur un an). Un afflux difficile à gérer, qui nuit parfois à l’expérience de visite.

Pour faire face, il a déjà fallu mettre en place des créneaux horaires. Le gouvernement est aussi accusé de vouloir accélérer la privatisation des sites culturels, très rentables (121 millions d’euros de recettes en 2022). Une tendance illustrée par une loi facilitant les expositions d’antiquités à l’étranger, qui inquiète les archéologues.

Trouver un équilibre entre valorisation et préservation du patrimoine

Au-delà de la polémique, ces visites VIP interrogent sur les moyens de concilier l’accessibilité du patrimoine au plus grand nombre et la nécessité de préserver ces trésors fragiles. Comment valoriser ces sites exceptionnels sans les dénaturer ni les sanctuariser ? Un équilibre complexe à trouver, entre impératifs économiques, culturels et respect du patrimoine.

Une chose est sûre : même à 5000€ le billet, l’Acropole n’aura jamais livré tous ses secrets. Mais pour 99,9% des visiteurs, il faudra continuer de partager ce voyage dans le temps avec des milliers d’autres, le temps d’une visite. Une expérience certes moins « exclusive », mais tout aussi magique.

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