Comment une petite nation comme la Suisse, reconnue pour sa précision horlogère et son industrie robuste, fait-elle face à une tempête économique venue d’outre-Atlantique ? Depuis août 2025, les droits de douane imposés par les États-Unis, d’un taux écrasant de 39 %, secouent les secteurs clés de l’économie helvétique. Cette mesure, visant les produits suisses, menace directement l’emploi dans des industries comme l’horlogerie et les PME spécialisées dans les machines et équipements. Face à ce défi, le gouvernement suisse a pris une décision audacieuse : prolonger l’indemnisation du chômage partiel pour protéger les travailleurs et les entreprises. Mais quelles sont les implications de cette mesure, et suffira-t-elle à amortir le choc ?
Un bouclier face à la crise : le chômage partiel prolongé
Pour contrer l’impact des droits de douane américains, le Conseil fédéral suisse a décidé, en octobre 2025, d’étendre la durée maximale d’indemnisation du chômage partiel de 18 à 24 mois. Cette mesure, effective dès novembre, vise à offrir un soutien ciblé aux entreprises confrontées à une conjoncture économique difficile. En permettant aux employeurs de réduire temporairement les horaires de travail tout en maintenant les salaires partiellement indemnisés, le gouvernement espère éviter une vague de licenciements dans les secteurs les plus vulnérables.
Le chômage partiel, déjà utilisé en 2024 pour répondre à la hausse des prix de l’énergie, devient ainsi un outil stratégique pour préserver la stabilité économique. Cette extension de six mois supplémentaires donne aux entreprises un délai pour s’adapter à un marché bouleversé par les restrictions commerciales américaines. Mais quels secteurs sont les plus touchés, et pourquoi cette mesure est-elle si cruciale ?
L’horlogerie suisse : un secteur sous pression
L’industrie horlogère, véritable fleuron de l’économie suisse, est l’une des premières victimes de ces droits de douane. Reconnue mondialement pour ses montres de luxe, la Suisse exporte une grande partie de sa production vers les États-Unis, un marché clé. Avec une taxe de 39 %, les produits horlogers deviennent moins compétitifs, entraînant une baisse des commandes et une menace directe sur les emplois.
65 % des fournisseurs de composants horlogers ont déjà recours à des mesures de réduction temporaire des horaires de travail.
Étude Deloitte, juillet 2025
Cette statistique, tirée d’une étude récente, montre que les fournisseurs, souvent les premiers touchés en période de ralentissement, ressentent déjà les effets de la crise. Les manufactures horlogères, dépendantes de ces composants, risquent de suivre si la situation ne s’am Brooksfield. La prolongation du chômage partiel pourrait offrir un répit, permettant aux entreprises de réorganiser leur production sans licencier massivement.
Les PME industrielles : un pilier économique fragilisé
Outre l’horlogerie, l’industrie des machines, des équipements électriques et des métaux subit également de plein fouet les conséquences des droits de douane. Ces PME, souvent tournées vers l’exportation, n’ont pas toujours les moyens de relocaliser leur production aux États-Unis pour contourner les taxes. La pétition lancée par une organisation patronale en août 2025 a souligné l’urgence de soutenir ces entreprises, qui représentent une part essentielle du tissu économique suisse.
Les secteurs les plus impactés :
- Horlogerie : baisse des exportations vers les États-Unis.
- Machines et équipements : difficultés à maintenir la compétitivité.
- Métaux : perturbation des chaînes d’approvisionnement.
En prolongeant le chômage partiel, le gouvernement cherche à offrir à ces PME un filet de sécurité. Cette mesure permet de maintenir les compétences au sein des entreprises, évitant ainsi une perte de savoir-faire précieux dans un contexte économique incertain.
Un chômage stable, mais des signaux inquiétants
En août et septembre 2025, le taux de chômage en Suisse reste relativement bas, à 2,8 %. Cependant, l’absence de données précises sur l’utilisation du chômage partiel durant ces mois rend difficile une évaluation complète de la situation. Les prévisions économiques, elles, ne sont pas optimistes : le marché du travail pourrait se dégrader si les droits de douane persistent.
Le recours accru au chômage partiel, notamment dans l’horlogerie, indique que les entreprises anticipent une période prolongée de difficultés. Sans mesures comme celle annoncée par le Conseil fédéral, le risque de licenciements massifs serait bien plus élevé.
Une mesure déjà éprouvée
Ce n’est pas la première fois que la Suisse ajuste la durée du chômage partiel pour faire face à une crise. En 2024, une extension de 12 à 18 mois avait été décidée pour répondre à la flambée des prix de l’énergie. Cette nouvelle prolongation à 24 mois s’inscrit dans une logique similaire : offrir une bouée de sauvetage aux entreprises tout en préservant l’emploi.
Cette stratégie a fait ses preuves par le passé, permettant à la Suisse de maintenir un chômage relativement bas comparé à d’autres pays. Mais face à une crise d’une nature différente, liée à des restrictions commerciales plutôt qu’à des coûts énergétiques, la question reste : cette mesure sera-t-elle suffisante ?
Les défis à venir
Les droits de douane américains ne sont pas un problème isolé. Ils s’inscrivent dans un contexte plus large d’incertitude économique mondiale, où les tensions commerciales et les perturbations des chaînes d’approvisionnement continuent de peser sur les économies exportatrices comme celle de la Suisse. Les entreprises doivent non seulement absorber le choc des taxes, mais aussi envisager des stratégies à long terme, comme diversifier leurs marchés ou innover dans leurs processus de production.
Défi | Solution potentielle |
---|---|
Droits de douane élevés | Diversification des marchés d’exportation |
Baisse des commandes | Innovation dans les produits |
Compétitivité réduite | Optimisation des coûts de production |
Pour l’instant, la prolongation du chômage partiel donne aux entreprises le temps de s’adapter. Mais à long terme, la Suisse devra peut-être revoir ses stratégies commerciales pour réduire sa dépendance aux marchés américains et renforcer sa résilience face aux chocs externes.
Un avenir incertain pour l’économie suisse
La décision d’étendre le chômage partiel à 24 mois témoigne de la volonté du gouvernement suisse de protéger son économie face à une crise imprévue. Cependant, les défis structurels posés par les droits de douane et la dépendance aux exportations nécessitent des solutions plus profondes. Les prochains mois seront cruciaux pour évaluer l’efficacité de cette mesure et l’évolution du marché du travail.
En attendant, les entreprises suisses, qu’il s’agisse des géants de l’horlogerie ou des PME industrielles, doivent naviguer dans un environnement économique complexe. La prolongation du chômage partiel offre une lueur d’espoir, mais la route vers une reprise stable reste semée d’embûches.