Dans les rues d’Antananarivo, la capitale de Madagascar, une vague de contestation portée par la Gen Z secoue le pays. Depuis le 25 septembre, ces jeunes, déterminés et organisés, défయ
Une Révolte Portée par la Jeunesse
Ce mouvement, qui a débuté pour dénoncer les coupures d’eau et d’électricité, s’est transformé en une remise en question profonde du pouvoir en place. La nomination d’un militaire comme Premier ministre et le ton autoritaire du président Andry Rajoelina n’ont fait qu’attiser la colère. La Gen Z, snobant une réunion qualifiée de simulacre de dialogue, appelle à une grève générale et à un grand rassemblement dans le centre-ville. Mais que signifie cette révolte pour l’avenir de Madagascar ?
Les Origines d’un Soulèvement Populaire
Tout a commencé avec des frustrations quotidiennes : des coupures d’électricité et d’eau à répétition. Dans un pays où la pauvreté touche une large partie de la population, ces difficultés ont exacerbé le mécontentement. Ce qui était au départ une protestation ciblée s’est rapidement élargi à une critique globale du gouvernement.
Le mouvement Gen Z, composé principalement de jeunes, a su canaliser cette colère. Leur discours, relayé par une vingtaine d’organisations, réclame des changements structurels : des excuses publiques du président, la refonte de la Haute cour constitutionnelle et la dissolution du Sénat. Ces demandes témoignent d’une volonté de réformer en profondeur le système politique malgache.
« Parce qu’il s’est permis de défier le peuple malgache, nous lançons un appel à tout le peuple », déclare le collectif Gen Z dans un communiqué vibrant.
La Réponse du Pouvoir : Fermeté et Militaires
Face à cette crise, le président Rajoelina a opté pour une stratégie musclée. Après avoir dissous son gouvernement, il a nommé un militaire au poste de Premier ministre, suivi de trois autres figures des forces de l’ordre aux ministères clés. Cette décision, présentée comme un appel à la paix, a été perçue comme une provocation par les manifestants.
Le président a également organisé une rencontre avec les « forces vives de la Nation », mais l’initiative a été boycottée par la Gen Z. Pour eux, il ne s’agit que d’une tentative de calmer les esprits sans répondre à leurs revendications. Ce manque de dialogue risque-t-il d’envenimer la situation ?
Un Mouvement en Ébullition
Les manifestations, qui ont débuté fin septembre, ont atteint un niveau d’intensité rarement vu à Madagascar. Selon une organisation spécialisée dans les données sur les conflits, septembre 2025 a été le deuxième mois le plus marqué par des protestations depuis 1997. Malgré un léger essoufflement ces derniers jours, la mobilisation reste vive dans plusieurs villes.
Des scènes de tensions persistent, avec des interventions musclées des forces de l’ordre. À Antananarivo, l’usage de gaz lacrymogène a fait des blessés parmi les manifestants. Ces affrontements, loin de décourager la Gen Z, renforcent leur détermination.
Bilan des Manifestations
- 22 morts recensés par l’ONU (chiffre contesté par les autorités).
- Plus de 100 blessés depuis le début des protestations.
- Rassemblements quasi-quotidiens dans la capitale et les provinces.
Les Revendications de la Gen Z
Le mouvement Gen Z ne se contente pas de critiquer. Il propose une vision pour l’avenir, articulée autour de plusieurs demandes clés :
- Excuses publiques : Le président doit reconnaître ses erreurs.
- Refonte institutionnelle : Une nouvelle Haute cour constitutionnelle est exigée.
- Dissolution du Sénat : Ou au minimum, le départ de son président, un ex-général.
- Libertés fondamentales : Respect des droits d’expression et de manifestation.
Ces revendications, bien que précises, traduisent un malaise plus large. La jeunesse malgache, confrontée à des conditions de vie difficiles, aspire à un changement systémique.
Un Contexte de Crise Persistante
Madagascar, l’une des nations les plus pauvres du monde, fait face à des défis structurels. Les infrastructures défaillantes, les inégalités sociales et la corruption alimentent le mécontentement. La Gen Z, en s’organisant via les réseaux sociaux et des collectifs citoyens, incarne une nouvelle forme de résistance.
Leur mouvement, bien que jeune, a déjà marqué les esprits. Les rassemblements autour du lac d’Anosy à Antananarivo, bien que moins nombreux récemment, restent symboliques. La grève générale prévue pourrait-elle relancer la dynamique ?
Quels Scénarios pour l’Avenir ?
La situation à Madagascar reste volatile. D’un côté, le président cherche à reprendre le contrôle par des mesures sécuritaires. De l’autre, la Gen Z, soutenue par une partie de la population, refuse de plier. L’absence de dialogue réel pourrait mener à une escalade des tensions.
Plusieurs scénarios sont possibles :
- Apaisement : Un compromis pourrait émerger si le président accepte certaines revendications.
- Durcissement : Une répression accrue risque de radicaliser le mouvement.
- Statu quo : La mobilisation pourrait s’essouffler sans résultats concrets.
« Le peuple malgache mérite mieux qu’un simulacre de dialogue », insiste un porte-parole de la Gen Z.
Pour l’instant, l’avenir reste incertain. La grève générale annoncée pourrait être un tournant décisif, ou au contraire, un point de rupture. Ce qui est sûr, c’est que la Gen Z a réveillé une dynamique de contestation qui ne peut être ignorée.
La voix de la jeunesse malgache résonne. Jusqu’où ira-t-elle ?
Le mouvement Gen Z, par sa détermination, incarne un espoir de changement. À Madagascar, où les crises se succèdent, cette nouvelle génération pourrait redessiner les contours d’un avenir plus juste. Mais le chemin sera long, et la réponse du pouvoir, déterminante.
Pour approfondir cette analyse, il sera crucial de suivre les événements des prochains jours. La grève générale pourrait-elle fédérer davantage de Malgaches ? Le président cédera-t-il à la pression ? L’histoire est en train de s’écrire sous nos yeux.
