Imaginez l’équivalent d’un tremblement de terre frappant le cœur économique de la Nouvelle-Calédonie. C’est ce qui se passe actuellement avec l’arrêt total des sites miniers exploités par Eramet, l’un des trois géants du nickel dans l’archipel. Une situation qui menace l’équilibre déjà fragile de ce territoire d’outre-mer.
L’exploitation du nickel paralysée
Mercredi dernier, une attaque a visé l’usine de Kouaoua d’Eramet, provoquant un incendie sur le convoyeur transportant le minerai. Cet incident a entraîné l’arrêt de tous les sites miniers de sa filiale, la Société Le Nickel (SLN), premier employeur privé de l’île. Les conditions de sécurité dégradées empêchent une reprise normale de l’activité.
L’ensemble des sites miniers exploités par SLN sur le territoire sont à l’arrêt depuis plus d’une semaine, les conditions de sécurité sont trop dégradées pour poursuivre une activité normale.
– Porte-parole d’Eramet
Le nickel, pilier de l’économie calédonienne
La Nouvelle-Calédonie détient d’importantes réserves de nickel, au cœur de son économie. Mais le secteur traverse une crise sans précédent, affecté par :
- La chute de plus de 45% du cours du nickel en 2023
- Des pertes records pour les exploitants
- La mise en sommeil de la mine de Koniambo Nickel SAS
- La concurrence étrangère, notamment indonésienne
Quelles conséquences pour le territoire ?
Cette paralysie des sites d’Eramet risque d’aggraver la situation déjà tendue :
- Impact direct sur l’emploi, la SLN étant le 1er employeur privé
- Manque à gagner pour les exportations de l’île
- Difficultés accrues pour les autres exploitants du nickel
- Climat social et économique sous haute tension
Si le cours du nickel ne remonte pas et si des solutions pérennes ne sont pas trouvées rapidement, c’est tout l’équilibre du “Caillou” qui pourrait vaciller. Les prochaines semaines seront décisives pour l’avenir de la filière et de la Nouvelle-Calédonie toute entière.
