Qu’est-ce qui pousse une championne olympique à relever un nouveau défi à l’étranger, loin de sa zone de confort ? Valériane Ayayi, figure emblématique du basket féminin français, incarne cette audace. Capitaine de l’équipe de France et désormais de l’USK Prague, elle s’apprête à disputer la Supercoupe d’Europe face à Villeneuve-d’Ascq, un match qui marque le début d’une saison pleine de promesses. Entre ambitions européennes, intégration de jeunes talents françaises et réflexions sur son parcours, Ayayi nous offre une plongée captivante dans l’univers du basket de haut niveau.
Une Nouvelle Aventure à Prague
Valériane Ayayi n’est pas une novice sur la scène internationale. Médaillée aux Jeux Olympiques et pilier des Bleues, elle a choisi Prague pour écrire un nouveau chapitre de sa carrière. Mais pourquoi rejoindre un club où tout est à reconstruire ?
L’USK Prague, championne en titre de l’Euroligue féminine, représente un défi de taille. Avec un effectif renouvelé, un staff technique inédit et une dynamique à recréer, le club tchèque mise sur l’expérience d’Ayayi pour poser les fondations d’un projet ambitieux. « Tout est nouveau ici, des joueuses au staff médical », confie-t-elle. Ce renouveau, loin d’être un frein, est une opportunité pour la capitaine de montrer la voie.
« Tout est nouveau à Prague : les joueuses, le staff technique, le staff médical. C’est une sorte de nouveau challenge et une nouvelle histoire à écrire. »
Valériane Ayayi
La Supercoupe d’Europe, qui oppose Prague à Villeneuve-d’Ascq, n’est pas seulement un match d’ouverture. C’est une occasion de poser un jalon, de tester l’alchimie d’une équipe encore en rodage. Si Ayayi relativise l’importance de ce trophée face à l’objectif ultime de l’Euroligue, elle y voit une « rampe de lancement » pour la saison.
Le Poids du Brassard de Capitaine
Être capitaine d’un club comme Prague, c’est assumer une double responsabilité : performer sur le terrain et guider une équipe jeune, encore en quête de repères. Ayayi, habituée aux responsabilités avec les Bleues, aborde ce rôle avec sérénité mais lucidité. « Il faut que je me concentre sur mes performances tout en occupant un rôle à côté », explique-t-elle.
Avec une équipe rajeunie et des joueuses qui rejoindront le groupe progressivement, la tâche s’annonce complexe. Mais c’est dans ce défi qu’Ayayi trouve du sens. Sa capacité à fédérer, à transmettre son expérience et à créer une cohésion sera déterminante pour les ambitions européennes de Prague.
Un rôle de capitaine, c’est bien plus que porter un brassard. C’est inspirer, guider et parfois porter l’équipe dans les moments cruciaux.
La « French Touch » à Prague
Si Ayayi n’était jusqu’ici que l’unique Française à Prague, l’arrivée de Pauline Astier et Janelle Salaün change la donne. Ce trio tricolore apporte une touche française à un club historiquement dominé par des talents internationaux. « J’avais pour objectif de ramener deux des meilleures joueuses françaises ici », révèle Ayayi, soulignant son influence dans la construction de l’équipe.
Pauline Astier, appelée à tenir les rênes en tant que meneuse, et Janelle Salaün, promise à un rôle majeur, incarnent l’avenir du basket français. Mais leur intégration ne se fait pas sans défis. Créer une alchimie collective dans un effectif jeune et hétérogène demande du temps et de la patience.
Pour Ayayi, cette « french touch » ne se limite pas à parler français dans les vestiaires. C’est une ambition : celle de porter les couleurs de Prague vers un nouveau titre, tout en incarnant les valeurs du basket français, fait de combativité et de créativité.
Un Été entre Déceptions et Priorités Personnelles
L’été 2025 n’a pas été de tout repos pour Valériane Ayayi. Entre l’Eurobasket en Grèce, où la France a terminé à une décevante quatrième place, et une opportunité manquée en WNBA, la basketteuse a dû faire des choix. « J’étais proche d’aller aux États-Unis, les démarches pour le visa étaient lancées », confie-t-elle. Mais un facteur a tout changé : sa fille.
« J’ai retrouvé ma fille. Les timings changeaient beaucoup, et j’avais juste envie de passer du temps avec elle. »
Valériane Ayayi
Ce choix, mûrement réfléchi, lui a permis de se ressourcer après une saison éprouvante. Loin de regretter sa décision, Ayayi y voit une force : « Ça m’a donné le temps de me reposer et de me soigner. » Une pause nécessaire pour aborder la nouvelle saison avec une énergie renouvelée.
L’Eurobasket : Une Déception Digérée
La quatrième place à l’Eurobasket reste un sujet sensible pour les Bleues. « C’était un été particulier, qui est passé très vite », admet Ayayi. Pourtant, la déception semble derrière elle. Avec sa coéquipière Pauline Astier, elle évoque rarement cette compétition, comme si elle appartenait à un passé lointain.
« La déception est passée », affirme-t-elle, tout en reconnaissant que l’équipe était « là où elle devait être ». Cette absence de regrets traduit une maturité collective : les Bleues savent qu’il faut regarder vers l’avenir, avec notamment un tournoi de qualification pour la Coupe du monde en mars 2026.
- Leçon tirée : Une quatrième place n’est pas un échec, mais un tremplin pour progresser.
- Objectif : Transformer la déception en motivation pour les prochaines échéances.
- Prochain défi : Le tournoi de qualification mondiale, un rendez-vous crucial.
Vers la Coupe du Monde 2026
Le tournoi de qualification pour la Coupe du monde, prévu en France en mars 2026, s’annonce comme une étape clé pour les Bleues. Jouer à domicile est un avantage non négligeable. « C’est important de ne pas avoir à partir en Chine ou ailleurs pour se qualifier », souligne Ayayi.
Ce tournoi offrira également l’occasion de renouer avec le public français, souvent fervent supporter de l’équipe nationale. Mais qui sera présent ? Ayayi reste prudente : « Je ne me suis pas encore penchée sur les présentes et absentes. Ce n’est pas vraiment mon rôle. » Une chose est sûre : celles qui seront là auront à cœur de briller et de décrocher une place pour la Coupe du monde.
Événement | Date | Enjeu |
---|---|---|
Supercoupe d’Europe | Octobre 2025 | Lancer la saison de Prague |
Tournoi de qualification | Mars 2026 | Qualification Coupe du monde |
Un Leadership au Service du Collectif
Ce qui frappe chez Valériane Ayayi, c’est sa capacité à jongler entre ses ambitions personnelles et collectives. En tant que capitaine, elle ne se contente pas de briller sur le terrain. Elle veut construire une équipe, une identité, et transmettre sa passion aux plus jeunes.
Son rôle à Prague, tout comme avec les Bleues, est celui d’une passeuse. Pas seulement de ballons, mais aussi de valeurs, d’expérience et d’ambition. « Il y a du boulot, c’est certain », admet-elle, mais cette perspective semble l’exciter plus que l’effrayer.
L’Impact de la « French Touch » sur le Basket Européen
La présence de trois Françaises dans un club aussi prestigieux que Prague n’est pas anodine. Elle reflète l’influence croissante du basket français sur la scène européenne. Des joueuses comme Astier et Salaün, sous la houlette d’Ayayi, pourraient redéfinir les standards du club tchèque.
Mais au-delà des performances individuelles, c’est l’idée d’une identité collective qui se dessine. La « french touch » prônée par Ayayi, c’est un mélange d’élégance, de stratégie et de combativité. Une recette qui pourrait bien faire des étincelles en Supercoupe, mais aussi tout au long de la saison.
Et Après ?
Pour Valériane Ayayi, l’avenir s’annonce chargé. Entre la Supercoupe, l’Euroligue et les échéances internationales avec les Bleues, la basketteuse n’aura pas le temps de s’ennuyer. Mais c’est dans cette intensité qu’elle s’épanouit. Chaque match, chaque défi, est une occasion de repousser ses limites.
Alors que Prague s’apprête à affronter Villeneuve-d’Ascq, tous les regards seront tournés vers Ayayi et ses coéquipières. Parviendront-elles à imposer leur style et à lancer leur saison sur les chapeaux de roues ? Une chose est sûre : avec la « french touch » à l’œuvre, le spectacle promet d’être au rendez-vous.
La Supercoupe n’est qu’un début. L’histoire de Prague et de ses Françaises ne fait que commencer.