Comment une fête peut-elle se transformer en un cauchemar aussi sordide ? En Argentine, la disparition de trois jeunes femmes, Morena Verdi, Brenda del Castillo et Lara Gutiérrez, a conduit à une découverte macabre : leurs corps, retrouvés enterrés près d’une maison en banlieue de Buenos Aires. Ce drame, lié au narcotrafic selon les autorités, a bouleversé le pays et relancé le débat sur la violence de genre et la criminalité organisée. L’arrestation récente du commanditaire présumé au Pérou marque un tournant dans cette affaire tragique.
Un Crime qui Secoue l’Argentine
Le 25 septembre 2025, les corps de Morena Verdi, Brenda del Castillo, deux cousines âgées de 20 ans, et de Lara Gutiérrez, 15 ans, ont été découverts dans une zone isolée de la grande banlieue sud de Buenos Aires. Leur disparition, cinq jours plus tôt, avait déjà alarmé leurs proches. Selon les enquêteurs, les victimes ont été attirées sous un faux prétexte, croyant se rendre à une fête. Ce qui s’est ensuivi est une tragédie d’une violence inouïe, marquée par des actes de torture retransmis en direct à un groupe restreint sur les réseaux sociaux.
Ce triple féminicide, comme l’ont qualifié les militants, a suscité une indignation nationale. Les victimes, issues d’un quartier défavorisé, étaient vulnérables, l’une d’elles étant mère d’un bébé. Leur sort a mis en lumière les dangers auxquels sont confrontées les femmes dans certains milieux marqués par la pauvreté et l’influence des réseaux criminels.
L’Arrestation d’un Commanditaire Présumé
Le principal suspect, surnommé Petit J, un Péruvien d’environ 20 ans, a été appréhendé au Pérou grâce à une collaboration entre les autorités argentines et péruviennes. Considéré comme le cerveau de ce crime odieux, il serait à la tête d’un réseau de narcotrafic opérant depuis Zavaleta, un quartier précaire de Buenos Aires. Un mandat d’arrêt international avait été émis à son encontre, soulignant l’ampleur de l’enquête.
Je tiens à féliciter la police nationale du Pérou pour leur immense travail et leur collaboration dans la capture des deux fugitifs du triple crime.
Ministre argentine de la Sécurité
Un second suspect, Matias Ozorio, âgé d’environ 23 ans et considéré comme le bras droit de Petit J, a également été arrêté. Ces arrestations portent à neuf le nombre total de personnes interpellées dans cette affaire, preuve de l’ampleur du réseau criminel impliqué.
Un Crime Lié au Narcotrafic
Selon les autorités, ce triple meurtre serait un narco-féminicide, un acte destiné à envoyer un message au sein d’un groupe impliqué dans le trafic de drogue. Les victimes auraient été torturées devant un public restreint, via une diffusion en direct sur un compte fermé de réseaux sociaux. Ce détail glaçant, rapporté par le ministre provincial de la Sécurité, Javier Alonso, montre la cruauté des actes commis.
Les circonstances exactes restent floues, mais les enquêteurs estiment que les jeunes femmes ont été ciblées pour des raisons liées aux activités illégales du réseau. Ce type de violence, où les victimes sont utilisées comme exemples, est une pratique malheureusement courante dans les milieux criminels, où la peur est un outil de contrôle.
Une Mobilisation Nationale
Le samedi suivant la découverte des corps, des milliers de personnes ont défilé dans les rues de Buenos Aires pour exiger justice. Cette marche, organisée par l’association Ni una menos, un mouvement influent contre les violences de genre, a rassemblé des citoyens indignés par la brutalité du crime. Les pancartes brandies lors de la manifestation portaient des messages forts :
- C’était un narco-féminicide !
- Nos vies ne sont pas jetables !
- Justice pour Morena, Brenda et Lara !
Cette mobilisation a mis en lumière les failles du système, notamment dans les quartiers défavorisés où la criminalité organisée prospère. Les manifestants ont appelé à une action renforcée contre le narcotrafic et à une meilleure protection des femmes face aux violences.
Le Contexte des Quartiers Précaires
Les victimes vivaient dans un quartier défavorisé de la banlieue de Buenos Aires, où la pauvreté et l’insécurité sont omniprésentes. Ces zones, souvent négligées par les autorités, deviennent des terrains fertiles pour les réseaux criminels. Le narcotrafic, en particulier, y exerce une influence considérable, recrutant des jeunes vulnérables et utilisant la violence pour asseoir son pouvoir.
Ce drame met en évidence un problème systémique : l’absence de mesures efficaces pour protéger les populations les plus exposées. Les jeunes femmes, comme Morena, Brenda et Lara, sont souvent les premières victimes de ces environnements à risque, où la précarité économique et sociale limite les opportunités et renforce la dépendance envers des réseaux dangereux.
Une Enquête Internationale
L’arrestation des suspects au Pérou illustre la dimension transnationale du crime organisé. Le narcotrafic, qui ne connaît pas de frontières, nécessite une coopération internationale renforcée pour être combattu efficacement. La capture de Petit J et de son complice montre que les efforts conjoints des forces de l’ordre peuvent porter leurs fruits, mais elle soulève aussi des questions sur l’ampleur des réseaux criminels opérant entre l’Argentine et le Pérou.
Les autorités argentines continuent d’enquêter pour identifier d’autres complices et démanteler ce réseau. Les neuf arrestations effectuées jusqu’à présent ne sont qu’une étape dans un processus long et complexe, qui devra également s’attaquer aux racines du problème : la pauvreté, l’exclusion sociale et la corruption qui permettent au narcotrafic de prospérer.
Vers une Prise de Conscience Collective
Ce triple féminicide a agi comme un électrochoc pour la société argentine. Au-delà de l’indignation, il a ravivé le débat sur les violences de genre et leur lien avec la criminalité organisée. Les mouvements comme Ni una menos jouent un rôle crucial en maintenant la pression sur les autorités pour qu’elles agissent, non seulement pour punir les coupables, mais aussi pour prévenir de tels drames à l’avenir.
Pour beaucoup, ce crime est le symptôme d’un mal plus profond : une société où les inégalités sociales et économiques laissent des milliers de personnes à la merci de la violence. Les solutions, si elles existent, devront combiner répression du crime, politiques sociales inclusives et éducation pour briser le cycle de la violence.
Aspect du drame | Détails clés |
---|---|
Victimes | Morena Verdi (20 ans), Brenda del Castillo (20 ans), Lara Gutiérrez (15 ans) |
Lieu | Banlieue sud de Buenos Aires |
Suspects | Neuf arrestations, dont Petit J et Matias Ozorio |
Motif | Narco-féminicide lié au trafic de drogue |
Réaction | Manifestations massives à Buenos Aires |
Que Faire pour Changer les Choses ?
Ce drame pose une question essentielle : comment protéger les populations vulnérables face à la montée du narcotrafic et des violences de genre ? Les réponses ne sont pas simples, mais plusieurs pistes se dégagent :
- Renforcer la sécurité dans les quartiers défavorisés pour limiter l’influence des réseaux criminels.
- Investir dans l’éducation et les opportunités économiques pour offrir des alternatives aux jeunes.
- Sensibiliser à la violence de genre pour briser les stigmates et encourager les signalements.
- Coopération internationale pour démanteler les réseaux transnationaux de narcotrafic.
Chaque étape compte, mais le chemin est long. Les voix des manifestants, celles de Ni una menos, et le souvenir des victimes rappellent l’urgence d’agir. Ce triple féminicide ne doit pas être un fait divers de plus, mais un appel à une transformation profonde de la société.
En attendant, l’enquête se poursuit, et les regards restent tournés vers les autorités argentines et péruviennes. La justice rendue à Morena, Brenda et Lara sera un premier pas, mais elle ne suffira pas à panser les plaies d’une société confrontée à ses propres démons. Ce drame, aussi tragique soit-il, pourrait devenir le catalyseur d’un changement durable. À condition que l’indignation ne s’éteigne pas.