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Législatives : La Gauche Mise Sur Un « Référendum » Anti-RN Au Second Tour

La gauche change son fusil d'épaule pour le second tour des législatives. Malgré des espoirs de victoire, l'heure est à la mobilisation pour empêcher le RN d'accéder au pouvoir. Entre désistements et pressions sur LREM, le NFP joue son va-tout.

Face à la vague bleu marine déferlant sur l’Assemblée nationale, la gauche se retrouve dos au mur au lendemain du premier tour des législatives anticipées. Avec 33,15% des voix pour le Rassemblement national, l’objectif initial d’une victoire éclatante et d’une Assemblée à majorité Nouveau Front populaire s’éloigne. Place désormais à un nouvel enjeu crucial : empêcher Jordan Bardella de s’installer à Matignon.

Le second tour, un « référendum » anti-RN

Le réalisme l’a emporté sur les ambitions au sein du cartel des gauches. Pour Raphaël Glucksmann, une évidence s’impose : « Soyons honnêtes, il n’y aura ni majorité macroniste ni majorité de gauche dimanche prochain. Donc le seul, l’unique enjeu de ce second tour, c’est la majorité absolue pour le RN. » Ainsi, le social-démocrate résume ce second round à un « référendum » pour ou contre l’extrême droite aux responsabilités.

Désistements en cascade à gauche

Dans cette optique, les consignes sont claires. Chaque candidat NFP arrivé en 3ème position se désiste en faveur du mieux placé, qu’il soit de gauche ou macroniste. Une stratégie qui ne fait pas l’unanimité, certains militants y voyant une compromission avec un pouvoir honni. Mais Jean-Luc Mélenchon l’affirme : « L’urgence, c’est de battre l’extrême droite. On réglera nos comptes plus tard. »

La gauche met la pression sur les macronistes

Au-delà de ses propres rangs, la gauche presse les candidats de la majorité présidentielle de prendre leurs responsabilités. « Les macronistes doivent choisir leur camp. S’ils maintiennent leurs candidats face au RN, ils seront complices de son accession au pouvoir », martèle Olivier Faure. Une façon de renvoyer la balle dans le camp adverse, tout en pointant les contradictions d’une macronie qui se veut rempart contre les extrêmes.

L’ombre de 2022 plane sur la séquence

Nombreux sont ceux qui font le parallèle avec la présidentielle de 2022 et le duel Macron-Le Pen. À l’époque déjà, la gauche avait appelé à faire barrage dans les urnes à la candidate d’extrême droite, non sans d’intenses débats internes. Deux ans plus tard, revoilà le spectre d’un « front républicain » qui ravive les divergences à gauche. Mais comme le souligne un cadre LFI : « Le contexte n’est plus le même. Là, on parle de remettre les clés de Matignon à Bardella. L’enjeu est trop grave. »

Une semaine décisive s’ouvre donc, où la gauche jouera son va-tout pour éviter le scénario du pire. Entre désistements, pressions et consignes de vote, tous les moyens seront bons pour transformer ce second tour en « troisième tour de la présidentielle ». Avec l’espoir qu’au final, les Français n’offrent pas le pouvoir sur un plateau au Rassemblement national. Suspense jusqu’à dimanche.

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