Les plus de deux millions de Français établis hors de l’Hexagone étaient appelés aux urnes ce dimanche 30 juin pour le premier tour des élections législatives. Au lendemain de ce scrutin crucial, les résultats tombés des bureaux de vote aux quatre coins de la planète dessinent une carte électorale contrastée pour la diaspora tricolore. De Bruxelles à Los Angeles en passant par Moscou et Dubaï, tour d’horizon des grands boulevards expatriés ayant fait pencher la balance dans un sens ou dans l’autre.
Duel serré à Londres, Bruxelles à gauche
Dans la capitale britannique, qui compte près de 225 000 ressortissants français, c’est le candidat de la majorité présidentielle Vincent Caure qui arrive en tête avec 42,68% des voix. Il devance de peu Charlotte Minvielle (35,51%) issue du Nouveau Front populaire. Un duel serré qui devrait se rejouer au second tour. Les électeurs français ont en revanche porté leur choix sur les candidats de la gauche unie à Bruxelles, Amsterdam, Dublin, Helsinki, Reykjavik ou encore Oslo.
Le Rassemblement national en force à l’Est
Alors que la guerre en Ukraine continue de faire rage, c’est la candidate RN Pierre Brochet qui rafle la mise dans les bureaux de vote de Moscou et Saint-Pétersbourg avec plus de 40% des suffrages. Sur l’ensemble de la 9e circonscription des Français de l’étranger incluant Russie et Asie, la majorité présidentielle et l’union de gauche sont en revanche au coude à coude.
Entre Golfe et États-Unis, des résultats en demi-teinte
Terre d’accueil privilégiée des influenceurs et des expatriés fortunés, Dubaï a sans surprise plébiscité la candidate macroniste Amélia Lakrafi (41,34%). La tendance est inversée au Qatar voisin, qui met en tête la représentante du Nouveau Front populaire Elsa Di Meo. Outre-Atlantique, le candidat de la majorité Roland Lescure l’emporte à Los Angeles et Washington. Son rival du NFP Oussama Laraichi atteint toutefois plus d’un quart des voix en Californie et 30% dans la capitale fédérale.
Italie et Maghreb : la gauche et la droite dos-à-dos
La péninsule italienne a vu s’imposer la candidate du Nouveau Front populaire Yaël Lerer à Florence, Naples et Rome, devant le prétendant LR Meyer Habib. Les positions sont inversées à Tel Aviv, Jérusalem et Haïfa, où ce dernier prend sa revanche. Quant au Maghreb, de Tanger à Tunis, c’est un carton plein pour Karim Ben Cheikh et ses 65% sous la bannière de l’union de gauche.
Au final, ce premier tour des législatives chez les Français de l’étranger a livré son lot de surprises et de duels en suspens. Entre confirmation des bastions traditionnels et percées dans de nouveaux territoires, les différents camps politiques ont chacun des motifs de satisfaction et d’inquiétude. Rendez-vous dans une semaine pour le second tour, qui devrait confirmer ou bousculer ces équilibres fragmentés aux quatre coins du globe. Une seule certitude : pour emporter la mise à l’international comme dans l’Hexagone, il faudra plus que jamais mobiliser ses troupes sur tous les fronts.