Le 23 septembre 2023, une adolescente de 15 ans, Lina, disparaît sur un chemin de campagne en Alsace, alors qu’elle se rendait à la gare pour rejoindre son petit ami. Ce jour-là, le destin de cette jeune fille bascule, laissant derrière elle une famille brisée et une communauté en état de choc. Deux ans plus tard, une marche blanche organisée dans le petit village de Saint-Blaise-la-Roche ravive une douleur toujours vive, tandis que l’enquête, bien que proche de son dénouement, laisse encore des questions sans réponses.
Un Drame Qui Continue de Hanter
La disparition de Lina a marqué les esprits, non seulement dans le Bas-Rhin, mais à travers toute la France. Ce fait divers, qui a mobilisé gendarmes, bénévoles et médias pendant plus d’un an, incarne une tragédie où l’espoir s’est mêlé à l’angoisse, jusqu’à la découverte macabre du corps de l’adolescente en octobre 2024. Ce drame, qui aurait pu n’être qu’une fugue d’adolescente, s’est transformé en une affaire criminelle complexe, laissant une communauté entière en quête de vérité.
Une Marche Blanche Chargée d’Émotion
Le 20 septembre 2025, près de 200 personnes se sont réunies à Saint-Blaise-la-Roche pour rendre hommage à Lina. Organisée par Fanny Groll, la mère de l’adolescente, cette marche blanche a suivi le chemin où Lina a été vue pour la dernière fois. Les participants, portant des roses blanches, ont marché en silence jusqu’à un arbre dédié à la mémoire de la jeune fille, où des fleurs ont été déposées. Ce moment, empreint de recueillement, a permis à la communauté de se rassembler autour d’un chagrin partagé.
“C’est toujours aussi difficile, c’est toujours aussi douloureux. Ce vide… il est étouffant, envahissant, engloutissant.”
Fanny Groll, mère de Lina
La douleur de Fanny Groll, exprimée avec des sanglots dans la voix, a résonné auprès de tous ceux présents. Ce témoignage, livré face aux caméras, reflète une souffrance qui ne s’apaise pas, même deux ans après la disparition de sa fille. Pourtant, Fanny a tenu à remercier les participants, soulignant combien leur présence était une source de réconfort dans cette épreuve.
L’Enquête : Une Vérité Inachevée
L’enquête sur la mort de Lina, bien que riche en rebondissements, reste inachevée. En juillet 2024, une avancée majeure a permis d’identifier un suspect principal, Samuel Gonin, grâce à la découverte de l’ADN de Lina dans une voiture volée qu’il conduisait. Cependant, cet homme de 43 ans s’est donné la mort avant que les gendarmes ne puissent l’interroger, emportant avec lui des réponses cruciales. Malgré cette issue tragique, l’enquête se poursuit, dans l’attente de rapports d’experts.
Me Mathieu Airoldi, avocat de la famille, a expliqué que la lenteur du processus est due aux nombreuses analyses encore en cours. “C’est long, mais c’est lié aux multiples expertises diligentées par le juge d’instruction”, a-t-il précisé. Selon lui, le dossier ne présente plus de grandes zones d’ombre, mais la clôture officielle tarde, prolongeant l’attente d’une famille déjà éprouvée.
Chronologie des faits marquants :
- 23 septembre 2023 : Lina disparaît sur le chemin de la gare.
- Juillet 2024 : Découverte de l’ADN de Lina dans une voiture volée.
- Octobre 2024 : Le corps de Lina est retrouvé dans une zone boisée près de Nevers.
- 20 septembre 2025 : Marche blanche en mémoire de Lina.
Un Village Sous le Choc
À Plaine, petit village du Bas-Rhin où vivait Lina, l’onde de choc provoquée par sa disparition n’a jamais faibli. Les habitants, habitués à la quiétude de leur commune, ont été profondément marqués par cette affaire. Une mère de famille, résidant à proximité, confiait que l’histoire de Lina avait ravivé des peurs enfouies, rappelant des affaires tristement célèbres comme celle d’Estelle Mouzin. Cette tragédie a transformé la perception de la sécurité dans ce coin paisible d’Alsace.
Les recherches initiales, menées avec des moyens considérables – équipes cynophiles, drones, hélicoptères – n’avaient rien donné. Pendant des mois, la communauté a vécu dans l’incertitude, oscillant entre espoir et désespoir. La découverte du corps de Lina, à 400 kilomètres de chez elle, a mis fin à cette attente, mais a ouvert une nouvelle phase de deuil collectif.
Le Poids du Deuil et la Quête de Sens
Pour Fanny Groll, la douleur de perdre sa fille est indescriptible. Lors de la marche blanche, elle a évoqué un “vide envahissant” qui continue de la hanter. Ce sentiment, partagé par de nombreux proches de victimes de faits divers, illustre la difficulté de faire son deuil lorsque des questions restent sans réponses. Pourquoi Lina a-t-elle croisé la route de Samuel Gonin ? Quel était le mobile de cet acte ? Ces interrogations, bien que secondaires face à la perte, continuent de peser sur la famille.
“Merci à tous ces gens qui se sont mobilisés pour la mémoire de Lina. Ça fait chaud au cœur.”
Fanny Groll, mère de Lina
La marche blanche, au-delà de son caractère commémoratif, portait également un message plus large : celui du droit des jeunes filles à marcher librement, sans craindre pour leur sécurité. Fanny Groll, à travers l’association “Les Bonnes étoiles de Lina”, souhaite transformer sa douleur en un combat pour la liberté et la sécurité des adolescentes.
Une Enquête aux Zones d’Ombre
Bien que le suicide de Samuel Gonin ait semblé clore une partie de l’enquête, certains éléments restent flous. Les expertises médico-légales, par exemple, ont soulevé des hypothèses sur les circonstances de la mort de Lina, mais les résultats définitifs se font attendre. Une rumeur, démentie par le procureur, évoquait une mort par asphyxie, mais aucune conclusion officielle n’a été établie. Cette incertitude alimente le sentiment d’inachevé qui entoure l’affaire.
Les gendarmes ont retracé le parcours de Gonin, un homme en pleine dérive, vivant dans l’errance et commettant des actes criminels avant sa rencontre fatale avec Lina. Son véhicule, une Ford Puma volée en Allemagne, a été un élément clé pour localiser le corps de l’adolescente. Pourtant, l’absence de témoignages sur ses motivations laisse un vide que l’enquête peine à combler.
| Étape de l’enquête | Détails |
|---|---|
| Disparition | Lina disparaît le 23 septembre 2023 sur le chemin de la gare. |
| Découverte ADN | Juillet 2024 : ADN de Lina retrouvé dans une voiture volée. |
| Suicide suspect | Samuel Gonin se suicide avant son interpellation. |
| Corps retrouvé | Octobre 2024 : Corps de Lina découvert près de Nevers. |
Le Rôle des Médias et de la Communauté
L’affaire Lina a suscité une couverture médiatique intense, parfois critiquée pour son caractère envahissant. Les habitants de Plaine, tout comme la famille de Lina, ont dû composer avec cette attention constante. Lors des obsèques de l’adolescente, en octobre 2024, certaines interventions médiatiques ont même été jugées déplacées, ravivant la douleur des proches. Pourtant, les médias ont aussi joué un rôle clé en relayant les appels à témoins, notamment lors de l’émission Appel à témoins sur M6, où Fanny Groll avait lancé un cri du cœur pour retrouver sa fille.
La communauté, quant à elle, s’est mobilisée dès les premiers jours. Des battues, organisées avec des centaines de bénévoles, ont sillonné les environs de Plaine, sans succès initialement. Ces efforts collectifs, bien que vains à l’époque, ont renforcé le sentiment d’unité dans le village, où chacun se sentait concerné par le sort de Lina.
Un Hommage à la Mémoire de Lina
Les obsèques de Lina, célébrées le 25 octobre 2024, ont été un moment d’intense émotion. Amis, famille et habitants de Plaine se sont réunis pour un dernier adieu, marqué par des témoignages poignants. Les amies de Lina, dans un discours vibrant, ont promis de lui offrir “la tombe la plus bling-bling”, un clin d’œil à sa personnalité joyeuse et pétillante. Ces mots, oscillant entre chagrin et souvenirs heureux, ont touché tous les participants.
“Tu auras la tombe la plus bling-bling.”
Amies de Lina, lors des obsèques
Cet hommage, à l’image de la marche blanche, a permis de célébrer la vie de Lina tout en rappelant la brutalité de sa disparition. Pour Fanny Groll, chaque événement commémoratif est une épreuve, mais aussi une occasion de maintenir la mémoire de sa fille vivante.
Vers une Reconstruction Difficile
Pour la mère de Lina, se reconstruire après une telle tragédie semble presque impossible. Chaque date anniversaire – celle de la disparition, de la découverte du corps, ou encore de l’anniversaire de Lina – ravive une douleur aiguë. Pourtant, Fanny Groll s’efforce d’avancer, portée par le soutien de sa communauté et par son engagement au sein de l’association “Les Bonnes étoiles de Lina”. Cette structure, qu’elle préside, vise à sensibiliser sur la sécurité des jeunes et à perpétuer la mémoire de sa fille.
Le chemin vers la guérison est semé d’embûches, mais les gestes de solidarité, comme la participation massive à la marche blanche, offrent un peu de lumière dans cette obscurité. Fanny Groll, malgré son chagrin, trouve du réconfort dans l’idée que la mémoire de Lina continue d’unir les gens.
Une Affaire Qui Interroge la Société
L’affaire Lina, au-delà de son caractère tragique, soulève des questions profondes sur la sécurité dans les petites communes, la prise en charge des enquêtes criminelles et l’impact des faits divers sur les communautés. Comment une adolescente peut-elle disparaître en plein jour sur un chemin de campagne ? Pourquoi les expertises prennent-elles autant de temps ? Ces interrogations, bien que sans réponses claires, alimentent un débat plus large sur la prévention et la justice.
Pour beaucoup, l’histoire de Lina est un rappel douloureux que la violence peut frapper n’importe où, même dans les lieux les plus paisibles. Elle incite à une réflexion sur la manière dont la société protège ses membres les plus vulnérables, en particulier les jeunes filles.
En mémoire de Lina : Une adolescente pleine de vie, dont le souvenir continue d’inspirer des gestes de solidarité et une quête de justice.
Alors que l’enquête suit son cours, la mémoire de Lina reste vive à travers les actions de sa mère et de sa communauté. La marche blanche du 20 septembre 2025 n’était pas seulement un moment de deuil, mais aussi un appel à ne jamais oublier. Pour Fanny Groll et ceux qui ont aimé Lina, chaque pas dans cette vallée alsacienne est un pas vers la résilience, malgré une douleur qui ne s’effacera jamais.
