Avec une victoire étriquée contre la Serbie, un nul insipide face au Danemark et un match nul et vierge contre la Slovénie, le début d’Euro 2024 de l’Angleterre est loin de soulever les foules. Pourtant, sur le papier, les Three Lions disposent d’un effectif XXL avec les Rice, Bellingham, Foden, Saka et autre Kane. Alors pourquoi un tel décalage entre le potentiel et les prestations ? Éléments de réponse.
Un jeu collectif poussif qui interpelle
Malgré la pléiade de talents à sa disposition, notamment au milieu et en attaque, l’Angleterre peine à développer un jeu offensif léché et percutant. Avec seulement 2 buts marqués en 3 matches, les hommes de Gareth Southgate font pâle figure comparé à d’autres favoris comme l’Allemagne, l’Espagne ou la France.
Si la solidité défensive ne semble pas poser problème, c’est bien l’animation offensive qui est pointée du doigt par les observateurs. Les combinaisons sont rares, le jeu vers l’avant bien trop lent et stéréotypé, ne permettant pas de mettre en valeur les qualités de vitesse et de percussion de joueurs comme Foden, Saka ou Bellingham.
L’Angleterre a des talents énormes, et nous ne pouvons pas nous permettre de mal les utiliser. Nous sommes le seul pays au monde à nous demander en permanence : Où ces joueurs peuvent-ils s’insérer ?
– Gary Neville, ancien international anglais
Des choix tactiques de Southgate remis en question
Au cœur des débats, le positionnement de certains cadres interroge, à l’image de Phil Foden, brillant dans l’axe ou côté droit à Manchester City mais cantonné à un rôle d’ailier gauche en sélection. Même constat pour Jude Bellingham, dont l’association avec Declan Rice au milieu n’a pas porté ses fruits pour le moment.
Les choix forts de Gareth Southgate, comme laisser Cole Palmer, co-meilleur buteur de Premier League, sur le banc, soulèvent aussi des interrogations. De nombreuses voix s’élèvent pour réclamer un onze de départ et une animation différente afin de libérer le potentiel offensif des Three Lions :
Je mettrais Saka arrière gauche, Gordon sur l’aile gauche, Palmer à droite, Foden en 10 et je ferais redescendre Bellingham aux côtés de Rice.
– Trevor Steven, ancien international anglais
La Slovaquie, premier test en 8es
Malgré ce début d’Euro mitigé, l’Angleterre a assuré l’essentiel en terminant en tête de son groupe. Cela lui permet de tomber dans une partie de tableau a priori favorable avec un 8e de finale face à la Slovaquie, avant un potentiel quart contre la Suisse ou l’Ukraine.
Mais gare à l’excès de confiance. La Slovaquie a créé la surprise en dominant la Belgique en phase de poules et n’aura rien à perdre. C’est maintenant que Gareth Southgate est attendu au tournant. Trouvera-t-il la bonne formule pour relancer la machine anglaise ? Réponse dimanche soir.
Les clés d’un 8e réussi selon Harry Kane
Quelques motifs d’espoir subsistent tout de même côté anglais. Le capitaine Harry Kane veut s’appuyer sur les bons parcours passés de l’Angleterre à ce stade de la compétition :
Nous avons réalisé certaines de nos meilleures performances lors des 8es de finale. Peut-être parce que les équipes doivent sortir un peu plus et attaquer davantage également, qui sait ? Mais nous avons vu que nous avons joué de très bons matches à ce stade, et nous espérons que nous pouvons également intégrer cela dans ce tournoi.
– Harry Kane, capitaine de l’Angleterre
Verdict dimanche soir à Wembley pour ce choc entre l’Angleterre et la Slovaquie. Les Three Lions parviendront-ils à hausser leur niveau de jeu pour enfin répondre aux attentes placées en eux ? L’exploit slovaque est-il possible ? Réponse dans quelques jours.
