Imaginez un instant une arène vibrante, pleine de rires, de compétitions endiablées et de vachettes galopantes. Puis, soudain, un silence : les vachettes, ces stars incontestées d’un jeu télévisé culte, ont disparu. En 2025, le retour d’Intervilles sur France 2 a ravivé la nostalgie, mais aussi une polémique brûlante : la suppression des vachettes, jugée par certains comme une trahison de l’âme du programme. Pourquoi ce choix divise-t-il autant ?
Le Retour d’Intervilles : Une Nouvelle Ère Controversée
L’été 2025 a marqué le grand retour d’Intervilles, l’émission qui, depuis 1962, incarne la joie des compétitions entre villes françaises. Ce programme, créé par Guy Lux, a su conquérir des générations grâce à son mélange unique d’humour, de défis physiques et, bien sûr, de vachettes. Pourtant, cette nouvelle mouture, portée par Nagui et Bruno Guillon, a choisi de rompre avec une tradition emblématique : les vachettes ne sont plus de la partie. Une décision qui a fait couler beaucoup d’encre et divisé les fans.
Pourquoi un tel changement ? Les raisons invoquées touchent à la fois à la sécurité des participants et au bien-être animal, une préoccupation croissante dans la société contemporaine. Mais pour beaucoup, retirer les vachettes, c’est amputer Intervilles de son essence même. Ce choix a déclenché un débat passionné, amplifié par des figures médiatiques de premier plan, comme Nelson Monfort et Claude Savarit, qui n’ont pas hésité à donner leur point de vue.
Nelson Monfort : Défenseur des Vachettes
Nelson Monfort, figure emblématique du journalisme sportif, a récemment rejoint l’équipe de chroniqueurs de la nouvelle émission de Cyril Hanouna, Tout beau tout neuf, sur W9. Lors d’un débat consacré au retour d’Intervilles, il n’a pas mâché ses mots. Ayant lui-même animé le programme en 2009, il a partagé un souvenir marquant : les vachettes, selon lui, étaient au cœur du spectacle, mais surtout, elles étaient choyées.
Je peux vous dire que les vachettes étaient très bien traitées. Sans elles, il manque quelque chose d’essentiel à Intervilles.
Nelson Monfort, chroniqueur
Monfort a également exprimé une pointe de déception personnelle, espérant, peut-être naïvement, être rappelé pour animer cette nouvelle version. Son témoignage, empreint de nostalgie, rappelle l’époque où Intervilles réunissait des millions de téléspectateurs autour d’épreuves aussi loufoques qu’inoubliables. Mais au-delà de l’émotion, ses propos soulignent une question clé : peut-on réinventer un programme culte sans en trahir l’esprit ?
Claude Savarit : Les Vachettes, Cœur du Succès
Claude Savarit, co-créateur d’Intervilles avec Guy Lux, va encore plus loin. Pour lui, supprimer les vachettes est non seulement une erreur, mais une décision grotesque. Dans une interview récente, il a rappelé l’histoire de ces animaux emblématiques, intégrés dès la troisième émission en 1962 lors d’un duplex dans les arènes de Dax. Leur présence a transformé le programme en un phénomène culturel.
C’est grâce aux vachettes que le programme est devenu un énorme succès. Sans elles, Intervilles, c’est fini.
Claude Savarit, co-créateur d’Intervilles
Savarit insiste : les vachettes n’ont jamais été maltraitées. Leur rôle, bien que spectaculaire, était encadré pour garantir leur sécurité. Cette affirmation contraste avec les arguments avancés par Nagui, qui a justifié leur absence par des préoccupations éthiques et sécuritaires. Ce désaccord illustre une fracture plus large entre tradition et modernité dans le monde du divertissement télévisé.
Nagui et la Modernisation d’Intervilles
Nagui, producteur et animateur influent, a défendu la décision de retirer les vachettes en mettant en avant deux arguments majeurs : le risque de blessures pour les candidats et les préoccupations liées à la maltraitance animale. Dans un contexte où la sensibilité au bien-être animal gagne du terrain, ce choix peut sembler logique. Pourtant, il a provoqué une levée de boucliers, certains y voyant une tentative de dénaturer un programme ancré dans la culture populaire française.
La nouvelle version d’Intervilles a tout de même séduit un large public, au point que France 2 a annoncé son retour pour 2026 après la finale du 24 juillet 2025 à Wallers-Arenberg. Mais pour beaucoup, l’absence des vachettes reste une ombre au tableau. Certaines villes ont même choisi de boycotter l’émission, estimant que sans ces animaux, le programme perd son identité.
Une Polémique aux Multiples Facettes
Le débat autour des vachettes dépasse le simple cadre d’Intervilles. Il touche à des questions sociétales plus profondes : comment concilier tradition et évolutions éthiques ? Les vachettes, symboles d’une époque où les normes de bien-être animal étaient moins strictes, peuvent-elles encore avoir leur place dans un divertissement moderne ? Voici quelques points clés du débat :
- Sécurité des participants : Les épreuves impliquant des vachettes comportaient des risques, bien que rares, pour les candidats.
- Bien-être animal : Les associations de défense des animaux ont salué la décision de Nagui, voyant là un pas vers un divertissement plus respectueux.
- Nostalgie vs modernité : Les vachettes incarnent une forme de nostalgie pour un public attaché à la formule originale.
- Identité du programme : Sans les vachettes, Intervilles conserve-t-il son ADN ou devient-il une pâle copie de lui-même ?
Ce débat a également pris une tournure juridique. Une ville, accusée par la production d’Intervilles d’avoir organisé un événement inspiré du programme sans autorisation, s’est défendue en juillet 2025. Ce conflit illustre l’attachement profond des Français à ce programme, au point de vouloir en reproduire l’esprit localement.
L’Impact Culturel d’Intervilles
Intervilles n’est pas qu’un jeu télévisé. Depuis sa création, il a façonné l’imaginaire collectif français, réunissant des villes dans une compétition bon enfant, souvent marquée par des moments de franche camaraderie. Les vachettes, avec leur caractère imprévisible, ont contribué à forger des souvenirs impérissables. Qui n’a pas ri en voyant un candidat poursuivi par une vachette dans une arène boueuse ?
Pourtant, la société évolue. Les préoccupations éthiques, notamment autour de l’utilisation d’animaux dans le divertissement, gagnent en importance. Ce n’est pas un hasard si d’autres émissions, comme certaines compétitions équestres, ont également dû s’adapter à ces nouvelles attentes. Intervilles se trouve ainsi à un carrefour : rester fidèle à ses racines ou se réinventer pour répondre aux exigences du public moderne ?
Les Réactions du Public et des Médias
Le retour d’Intervilles sans vachettes n’a pas fait l’unanimité. Laurent Ruquier, figure incontournable de la télévision, a publiquement exprimé son mécontentement, estimant que cette nouvelle version manquait de l’âme originelle du programme. D’autres voix, plus anonymes, ont partagé leur déception sur les réseaux sociaux, où le hashtag Intervilles a été largement repris cet été.
Avis | Arguments |
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Pour la suppression des vachettes | Sécurité des candidats, respect du bien-être animal, modernisation du programme. |
Contre la suppression des vachettes | Perte de l’identité d’Intervilles, nostalgie, vachettes bien traitées. |
Ce tableau résume les deux camps qui s’opposent. D’un côté, ceux qui saluent une évolution éthique ; de l’autre, ceux qui pleurent la disparition d’un symbole. Les réseaux sociaux ont amplifié ces voix, transformant le débat en une véritable bataille d’opinions.
Vers un Avenir Incertain pour Intervilles
Le succès d’Intervilles en 2025, malgré la polémique, prouve que le programme conserve une place spéciale dans le cœur des Français. France 2 a d’ores et déjà confirmé une nouvelle saison pour 2026, mais la question des vachettes reste en suspens. Peut-on imaginer un retour de ces animaux, encadré par des normes strictes de bien-être ? Ou la modernité imposera-t-elle une transformation définitive du programme ?
Pour l’heure, les avis divergent, et le débat continue d’animer les discussions, que ce soit dans les médias ou autour des tables familiales. Ce qui est certain, c’est que Intervilles reste un miroir de notre société, reflétant nos tensions entre tradition, divertissement et éthique.
En attendant, les paroles de Nelson Monfort et Claude Savarit résonnent comme un appel à ne pas oublier l’héritage d’un programme qui, pendant des décennies, a fait vibrer la France. Et si le futur d’Intervilles passait par un compromis, mêlant respect des animaux et préservation de l’esprit festif ? Une chose est sûre : la saga Intervilles est loin d’être terminée.