Actualités

Double assassinat en Corse : 30 ans pour le “Maître d’Oeuvre”

Le verdict est tombé pour le double assassinat de Bastia-Poretta en 2017. 30 ans de prison pour le "maître d'oeuvre". Plongée dans les méandres du banditisme corse et d'une vendetta meurtrière qui semble loin d'être terminée...

C’est un procès hors norme qui vient de s’achever aux assises des Bouches-du-Rhône. Celui du double assassinat perpétré le 5 décembre 2017 sur le parking de l’aéroport de Bastia-Poretta, visant deux figures du banditisme corse. Après des semaines de débats tendus, le verdict est finalement tombé ce vendredi : Christophe Guazzelli, désigné comme le “maître d’oeuvre” de cette exécution, a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle.

Règlement de comptes en haute Corse

Ce jour de décembre 2017, Jean-Luc Codaccioni et Antoine Quilichini, deux membres éminents du banditisme corse, sont pris pour cible par des tirs nourris alors qu’ils se trouvent sur le parking de l’aéroport de Bastia. Quilichini est tué sur le coup. Codaccioni, lui, succombera à ses blessures une semaine plus tard. L’attaque, d’une violence rare, porte tous les stigmates d’un règlement de comptes entre clans mafieux rivaux.

Une vendetta familiale et un “projet criminel global”

Selon l’accusation, ce double assassinat s’inscrit dans le cadre d’une vendetta menée par les frères Guazzelli pour venger la mort de leur père Francis, lui-même figure du grand banditisme abattu en 2009. Un “projet criminel global” qui viserait à éliminer les membres du clan adverse et à faire renaître la “Brise de Mer”, bande criminelle historique de l’île de Beauté.

“J’ai fait tomber deux parrains”, “J’ai rendu tt sa puissance à la brise…”

– Christophe Guazzelli dans des échanges cryptés

Au cours du procès, les enquêteurs ont révélé le contenu de messages “cruciaux” échangés entre les protagonistes, attestant du rôle central joué par Christophe Guazzelli dans la planification et l’exécution des meurtres. Des éléments accablants pour celui qui est présenté comme “l’âme de ce projet criminel”.

Lourdes peines et menace persistante

Au final, sur les 15 accusés jugés lors de ce procès fleuve :

  • 13 ont été reconnus coupables, écopant de peines allant de 3 ans de prison à 30 ans de réclusion.
  • Christophe Guazzelli, le “maître d’oeuvre”, a été condamné à 30 ans dont 20 ans de sûreté.
  • Son frère Richard, chauffeur le jour des faits, à 25 ans dont 16 de sûreté.
  • Cathy Châtelain, la “matonne” qui a reconnu sa participation, à 23 ans de réclusion.

Mais les peines prononcées suffiront-elles à mettre un terme au cycle de violence ? Rien n’est moins sûr. Car depuis le double assassinat de Bastia-Poretta, au moins 5 proches des accusés ont été à leur tour victimes d’homicides. Signe que dans le milieu corse, les vendettas sont tenaces et les comptes rarement soldés.

Au-delà du caractère spectaculaire de l’affaire, ce procès lève le voile sur les affrontements sanglants qui continuent d’opposer les clans mafieux corses, en dépit des efforts déployés par la justice pour endiguer le phénomène. Une réalité crue qui vient rappeler combien l’emprise de la criminalité organisée reste prégnante sur l’île de Beauté.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.